Bécasseau Violet
Calidris maritima - Purple Sandpiper
Brünnich, 1764
Ordre : Charadriiformes
Famille : Scolopacidés
Genre : Calidris
Espèce : maritima
Taille : 22 cm
Envergure : 42 cm
Poids : 60 à 105 g
Longévité : 8 ans
Le nom de ce limicole vient des liserés violacés et irisés des plumes des parties supérieures à certains moments de l'année.
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Le Bécasseau violet est un limicole de petite taille. Il se reconnaît à sa forme trapue et à son plumage très foncé, contrastant avec le dessous blanc et les pattes courtes qui varient de l'ocre brun au jaune orangé.
La tête, brun sombre uniforme, porte parfois de chaque côté une petite tache blanche devant l'œil, visible de près. Le bec, légèrement arqué à son extrémité est sombre avec la base jaune.
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En plumage nuptial, le dessus de la tête est brun foncé avec des liserés beiges, les côtés rayés de brun et blanc crème, avec le sourcil pâle et une bride brune. Les scapulaires et dorsales sont en partie tachetées et terminées de roux et de blanchâtre. La poitrine est plus ou moins tachetée.
Excepté la taille, le dimorphisme sexuel n’est pas marqué chez le Bécasseau violet, la femelle étant de taille légèrement supérieure.
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En plumage internuptial, observé à faible distance, on distingue le dessus du corps brun noir à reflets violacés, avec de larges lisérés gris bleu. La poitrine est brun gris, le ventre blanc plus ou moins rayé de brun, les flancs et les souscaudales blanchâtres, tachetés de brun gris.
Le jeune diffère de l'adulte surtout par le haut du dos uniforme, les bordures rousses à jaunâtre des rémiges cubitales et des rectrices et les lisérés brun roux des couvertures alaires.
La mue complète de l'adulte intervient entre juin-juillet et mi-octobre, la mue partielle en avril-mai.
En vol, le Bécasseau violet paraît très sombre avec le ventre blanc et les ailes portent une barre alaire pâle peu visible. Il se déplace rapidement, souvent à faible altitude.
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Le Bécasseau violet est une espèce holarctique de distribution boréale se reproduisant en majorité au-dessus de la latitude 60° Nord.
En France, l'espèce hiverne le long des côtes de Dunkerque à Biarritz, mais les principaux sites se situent sur le littoral vendéen, en Baie de Bourgneuf et sur le Marais Breton. Ailleurs, l'espèce apparaît très localisée où les sites sont nettement disjoints du Pas-de-Calais au Mont-St-Michel et de la Vendée aux Pyrénées-Atlantiques. Sur les côtes méditerranéennes et à l'intérieur des terres, sa présence reste exceptionnelle.
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Durant toute la marée basse, le Bécasseau violet s'active sans répit, trottinant avec agilité à la recherche de nourriture, souvent en compagnie d'autres limicoles.
Sociable et généralement peu agressif, il vit en groupes qui se rassemblent sur les reposoirs de marée haute pouvant compter plusieurs dizaines d'oiseaux, voire plus de cent. Il fréquente volontiers les dortoirs compacts et importants de plusieurs espèces de limicoles, notamment le Tournepierre à collier.
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Le couple se cantonne et parade à terre en étirant verticalement une aile ou deux pendant 10 à 20 secondes.
Seul, le mâle délimite le territoire par son chant émis au cours du vol nuptial.
Le nid installé sur le sol reçoit une litière de feuilles sèches, de lichen, de mousse et de plumes. La ponte de quatre œufs en moyenne est déposée de la mi-juin jusqu'à mi-juillet, parfois dès mi-mai en Islande. Après une incubation de 21-22 jours, assurée par les deux sexes, le mâle exclusivement prend en charge la nichée nidifuge (et oui, c'est une "tradition" chez les Bécasseaux).
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L'espèce se reproduit à un an et effectue une seule ponte par saison. Il n'existe pas d'information sur d'éventuelles pontes de remplacement.
La longévité maximale observée est d’environ 20 ans mais la moyenne donnée est de 8 ans.
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En hiver, le Bécasseau violet consomme principalement des petits mollusques et crustacés qu'il capture en inspectant inlassablement l'estran rocheux. Les espèces les plus recherchées sont les Littorines, les Hydrobies, les Balanes et les Gammares. Les vers et les algues semblent peu consommés.
Sur les sites de reproduction, en particulier ceux éloignés des rivages maritimes, l'espèce consomme des algues d'eau douce, des mousses, des feuilles, des bourgeons floraux et des graines. Mais les proies animales restent préférées.
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Espèce protégée (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17 avril 1981), inscrite aux Annexes II des Conventions de Berne et de Bonn et listée en catégorie B1 de l’AEWA (populations d’Europe Nord et Ouest).
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Comprendre le plumage des oiseaux.
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Selon les espèces, l'oiseau possède entre 1 000 et 30 000 plumes, représentant de 10 à 30 % de son poids total.
Son organisme les fabrique avec de la kératine (la même matière qui compose nos cheveux, nos ongles et tous les poils
des animaux, dont la laine et les sabots des vaches, chevaux...). Si on en brûle un peu, cela sent la corne brûlée.
Tous les oiseaux des climats froids prennent du poids à la fin de l'été et à l'automne en prévision du long et froid hiver,
mais les plumes jouent également un rôle important. Tous les oiseaux restent au chaud en emprisonnant des poches
d'air autour de leur corps. Le secret pour maintenir ces couches d'air réside dans le fait d'avoir des plumes propres,
sèches et souples, c'est la raison pour laquelle ils passent beaucoup de temps à leur toilette.
Ainsi, tous les oiseaux de nos régions se transforment en petites boules duveteuses en hiver dès qu'ils sont inactifs
pour rester au chaud. C'est ainsi qu'ils maintiennent un maximum de chaleur pour se protéger du froid de l'extérieur.
C'est aussi le cas lorsque l'oiseau se prépare à dormir (donc à rester inactif). Il ébouriffe ses plumes et se transforme
en une grosse boule d'où n'émergent que l'extrémité des pattes (ou d'une seule alternativement) et le bec qui sont
deux sources de déperdition de chaleur.
Si vous tenez un oiseau blessé dans vos mains et qu'il gonfle ses plumes de tête en fermant les yeux,
c'est signe que vous lui faites du bien !
Une biologiste et chercheuse canadienne, Pascale Otis, a découvert et démontré que les cellules de la peau des
oiseaux sont constituées d’une protéine aux facultés antigels ! Cette propriété était déjà connue concernant les
animaux "à sang froid". Avec une température négative de -10 °C, celle des pattes se stabiliserait à -7 °C sans
geler et permettrait aux oiseaux de vivre sur des terrains verglacés. (Source : Les oiseaux du jardin).
Cependant, un oiseau qui reste immobile, tout gonflé tout en remuant la queue, cela depuis un long
moment et en pleine journée est probablement en difficulté (blessé ou malade).