Buse variable ou Bondrée apivore ?
La Buse variable
Taille : 57 cm
Envergure : 113 à 128 cm
Poids : 625 à 1364 g
Longévité : 25 ans
Comme son nom l'indique, elle a un plumage extrêmement variable. Cela peut aller d'un blanc presque pur à un brun sombre quasi uniforme, avec tous les intermédiaires possibles et imaginables ce qui peut être très déroutant. Heureusement, dans la majorité des cas, l'oiseau est d'un brun moyen avec des caractéristiques spécifiques bien que les variantes puissent être nombreuses.
Les oiseaux du nord de l'aire de répartition sont admis comme étant plus pâles que ceux du sud.
La silhouette est assez massive, particulièrement chez la femelle, plus grande et plus massive que le mâle. La pointe des ailes fermées atteint à peu près l'extrémité de la queue. La tête est assez grosse, avec un cou peu marqué.
Le plumage adulte se caractérise par une relative uniformité des parties supérieures. Les tectrices et les couvertures alaires sont brunes, sans bordure marquée et souvent avec un trait sombre le long du rachis. Ailes fermées, les rémiges sont d'un brun plus sombre, parfois presque noirâtre. La tête présente souvent un sourcil pâle et une sorte de moustache brune oblique sous l'œil.
En règle générale, la gorge est blanche, striée de brun, le haut de la poitrine brun tacheté de blanc formant plastron. Sous le plastron, un bandeau pectoral blanc plus ou moins taché de brun et plus ou moins marqué. Le ventre est brun, plus sombre et moins taché que la poitrine, souvent plus clair en son centre. Les culottes sont brunes, plutôt unies à l'extérieur et d'aspect barré vers l'intérieur. La teinte de fond de la queue est pâle, blanchâtre à beige clair, les rectrices étant nettement barrées de brun, ce qui la fait paraître assez sombre. D'habitude, elle est un peu plus pâle à la base qu'à son extrémité car les barres des rectrices sont plus étroites à la base qu'à l'extrémité ce qui donne un aspect assez sombre à la queue. Souvent la queue se termine par une large barre brune.
L'iris est brun-noisette. Le bec est noir avec la cire bien jaune portant les narines arrondies. Les pattes (pied et tarse) sont du même jaune que la cire.
Le plumage juvénile est plus clair et moins uniforme que celui de l'adulte. Les plumes de couverture sont ourlées de clair et donnent au dessus un aspect écailleux. L'iris est jaune pâle et la cire est d'un jaune moins vif.
En vol, la silhouette de la Buse variable est compacte et assez typique. La tête est grosse et posée sur les épaules. Les ailes sont moyennement longues (moins que chez d'autres buses), larges sur toute leur longueur et terminées par 5 doigts noirs bien visibles. La queue est assez courte, moins longue que la largeur de l'aile dans une proportion de 0,8 environ.
Le dessous de l'aile est contrasté. Les couvertures sous-alaires brunes contrastent fortement avec les rémiges très pâles, blanchâtres et comme lustrées, même chez les oiseaux sombres. Chez l'adulte, rémiges et rectrices sont largement terminées de brun, ce qui donne un bord de fuite sombre bien net aux ailes et à la queue et qui n'est pas le cas chez le jeune oiseau.
Les jeunes sont plus sveltes, plus pâles, souvent avec une virgule sombre au poignet chez les sujets les plus clairs.
En vue de dessus, il faut noter l'uniformité du plumage, en particulier sans zone vraiment plus pâle au niveau de la main, ce qui la distingue d'autres Buses. Les sus-caudales sont en général la partie la plus claire dessus.
La Buse variable se nourrit essentiellement de micro-mammifères. Elle capture ses proies au sol à l'issue d'un vol oblique depuis un poste d'affût ou d'un point de vol stationnaire. Elle peut aussi consommer, bien qu'en plus faible part des amphibiens et des petits reptiles, plus rarement des oiseaux. À la mauvaise saison, elle recherche activement les lombrics en parcourant à pied ou par petits vols en sauts de puce les prairies et les cultures où ils abondent. Il lui arrive enfin de se nourrir sur une charogne comme un mammifère écrasé sur la route mais cela s'observe surtout en période inter-nuptiale quand la neige gêne la chasse aux rongeurs ou que ceux-ci se font plus rares. La Buse est opportuniste, comme bien d'autres prédateurs.
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La Bondrée apivore
Taille : 60 cm
Envergure : 118 à 150 cm
Poids : 360 à 1050 g
Longévité : 29 ans
C'est un rapace de taille moyenne bien qu'un peu plus grande et avec une un peu plus grande envergure que la Buse variable. En revanche, elle est plus légère et plus svelte que cette dernière.
On la distingue de la Buse variable à la silhouette et à la voix plutôt qu'au plumage. En effet, ce dernier est aussi variable que celui de la Buse, mais avec des caractéristiques propres au niveau de la tête, des ailes et de la queue.
En vol, la tête de la Bondrée est relativement fine et bien projetée en avant de la ligne des ailes par un cou assez long alors que comme nous l'avons vu, la Buse a une tête large et comme engoncée.
Lorsqu'elle plane, la Bondrée tient les ailes dans le plan du dos et légèrement tombantes à leur extrémité quand le Buse relève les ailes au-dessus du plan du dos, un peu comme un Busard mais de façon moins prononcée.
La Bondrée possède une queue assez longue, au moins aussi longue que la largeur de l'aile, voire plus longue, ce qui lui donne une silhouette particulière (la Buse a la queue nettement plus courte que la largeur de son aile, ce qui donne l'impression qu'elle est aussi plus large que celle de la bondrée). Le plumage de la Bondrée est aussi variable en coloration que celui de la Buse, de très pâle à très sombre en ce qui concerne les parties inférieures, celles qu'on voit des oiseaux en vol. De ce fait, il faut s'intéresser non aux couleurs mais aux dessins, particulièrement à ceux des ailes et de la queue.
Buse et Bondrée ont les rémiges et les rectrices finement barrées, mais ces barres sont bien nettes chez la Buse, à peine visibles chez la Bondrée. Adultes, elles ont les extrémités des rémiges et des rectrices sombres formant de larges barres alaires et caudales. Mais ce que la Bondrée a en plus qui la distingue de la Buse, ce sont des barres additionnelles bien marquées à la base des rémiges et surtout des rectrices, d'habitude deux, d'où un dessin typique bien marqué. Enfin, la Bondrée a souvent des poignets sombres en fort contraste.
Le dimorphisme sexuel est léger mais réel. Le mâle adulte est légèrement plus petit et plus clair de tête.
La Bondrée juvénile se distingue de l'adulte à l'extrémité de ses rémiges et de ses rectrices beaucoup moins sombres, sans barre marquée, et surtout à ses rémiges secondaires assombries formant deux plages sombres contrastantes à la base des ailes.
En vol battu, la Bondrée a des battements plus amples, plus lents et plus souples que ceux de la Buse. Quand on a la chance d'avoir une Bondrée posée à distance raisonnable, on notera la finesse de la tête, portée haute, le bec fin avec les narines en fente, enfin, les pattes robustes aux tarses courts, le tout bien typique mais il faut une certaine habitude et de l'attention.
L'adulte a l'iris bien jaune et la cire du bec gris bleuté (soit l'inverse de la Buse variable qui a l'oeil brun et la cire jaune).
Le mâle se distingue de la femelle à sa tête gris clair. La femelle l'a brune. Le juvénile est plus délicat à déterminer car ses yeux bruns et la cire jaune de son bec le font ressembler à une Buse. Il faut alors faire attention à la silhouette de la tête et à la forme des narines externes.
La Bondrée apivore est majoritairement insectivore comme l'indique son nom spécifique "apivore", qui signifie "mangeuse d'Abeilles". Elle recherche essentiellement les hyménoptères coloniaux comme les Guêpes ou les Bourdons, et surtout leur couvain, c'est à dire les larves charnues et très nutritives en développement dans un nid. De ce fait, elle occupe souvent le même territoire que les Guêpiers d'Europe.
C'est plus simple avec les nids aériens, facilement accessibles mais elle ne dédaigne pas les nids cachés dans le sol qu'elle doit extraire par grattage grâce à ses pattes robustes et griffues. La peau autour de la base du bec et près des yeux est protégée des piqûres par de courtes plumes raides ressemblant à des écailles. Les narines sont en fentes étroites empêchant la pénétration des insectes, mais aussi de la terre et de la cire. Le couvain est consommé sur place ou emporté à l'aire pour nourrir les jeunes.
Ce régime alimentaire a une incidence sur la phénologie de la migration. La bondrée est un migrateur tardif, qui n'arrive qu'en mai, une fois les populations d'insectes abondantes.
Heureusement pour la préservation de la Bondrée apivore, l'Abeille domestique et son couvain sont protégés de la prédation par la ruche de l'apiculteur.
Ce régime est propre à la saison de reproduction et nécessite un temps correct. Si les hyménoptères viennent à manquer ou sont moins accessibles, la Bondrée se rabat sur d'autres proies invertébrées et même vertébrées, arthropodes divers (insectes et autres), amphibiens, lézards et même petits oiseaux quand l'occasion se présente, pris au nid par exemple. Elle est capable de capturer de grands insectes au vol, par exemple lors d'émergences (Plécoptères, Odonates, Lépidoptères).
Et maintenant... saurez vous identifier ces deux oiseaux ?
A vous de jouer !
Réponses demain.
Yeux bien jaunes, bec sombre, narines fendues, ventre uniformément tacheté : Bondrée apivore.
Yeux bruns, cire du bec jaune, narines rondes, collier bien blanc au centre du ventre : Buse variable.