Comme une grosse bulle d'Oxygène...
Au refuge
Depuis deux ans 1/2, nous avons laissé derrière nous 20 ans de vie Montpelliéraine. Une vie devenue insupportable avec le bruit des scooters "Just eat" et autres livreurs jusque très tard dans la nuit, des travaux permanents qui durent des mois sur les routes et recommencent à peine terminés, les constructions d'immeubles remplaçant les maisons individuelles et produisant bruit permanent et nuages de poussière, les commerciaux qui viennent vous solliciter à longueur de temps pour tenter de vous vendre tout et n'importe quoi, les bouchons un peu partout dans la ville, les dangers sur les pistes cyclables et les invectives des automobilistes excédés... Bref une ville qui a perdu sa qualité de vie au fil des années.
C'est ce qui nous a décidé à revoir nos priorités et nos véritables besoins dans un retour à la nature, mais aussi en nous-mêmes.
Parfois, certains matins d'hiver, même le hameau se cache du reste du monde sous un nuage.
Plus tard dans la saison, ce seront les Châtaigniers qui feront rempart aux regards indiscrets.
Cependant, je conçois parfaitement bien que de vivre à un tel endroit, isolé au coeur de la forêt, perché sur une montagne Cévenole et dans un hameau où ne résident que 14 âmes humaines de manière permanente ne puisse convenir à tout le monde, et... c'est très bien ainsi ;-)
Ici, en dehors de la beauté des lieux et du moment, du calme, des randonnées dans une nature sauvage pleines de belles rencontres animalières, de s'occuper de son environnement, de profiter de la beauté des levers et couchers du soleil, d'admirer les splendides ciels étoilés...
(Premier essai de "tête dans les étoiles" avec smartphone monté sur Télescope MEADE)
Il ne faut pas avoir besoin de beaucoup d'autres choses à portée de pieds ni même de vélo et n'avoir rien oublié sur sa liste de courses ;-)
En ce moment, le terrain est couvert de Violettes Sauvages qui laisseront ensuite la place aux Pâquerettes.
C'est comme une grosse "bulle d'oxygène" dans un environnement quasi naturel et préservé pour la flore, pour la faune et pour les humains qui y demeurent. De nombreuses espèces vivent et s'abritent dans cette immense forêt. Les seuls sons que nous percevons ici sont le souffle du vent dans les arbres, le chant des Oiseaux diurnes et le doux son de leurs ailes quand ils volent (c'est ici et dans ce silence que j'ai découvert que même les plus petits passereaux produisent un son quand ils volent). Mais aussi, le chant des Chouettes et Hiboux dans la nuit, un Pic frappant son arbre, le bourdonnement des butineuses dans les fruitiers et dans les buissons fleuris, le coassement des Crapauds, les grommellements des Sangliers, le brame des Cerfs et les aboiements des Chevreuils à la saison des amours et parfois aussi les jappements et glapissements des Renards ou la visite d'un Blaireau à la saison des Figues...
Une petite entorse dans cette sérénité se produit en Juillet et Août. Le hameau s'agite alors un peu en voyant sa population se multiplier par trois avec les quelques résidences secondaires occupées pour les beaux jours et les deux gîtes loués par les touristes (16 à 18 personnes d'un coup sur les 2 gîtes). Le passage aussi des randonneurs, rompant le silence avec leurs bâtons de marche en traversent le hameau, nous sollicitant parfois pour un peu d'eau ou pour glaner quelques conseils de randos.
Au fil du temps, la contemplation des couleurs du ciel quand le jour se lève sur le refuge.
Et... quand le soleil se couche sur le refuge.
Vivre ici, c'est comme une libération de l'esprit ouvrant un peu plus (si ce n'était déjà fait) à la pleine conscience que la vie est si brève qu’elle mérite de ne pas être envahie par des angoisses inutiles, tout comme par la nécessité de s'éloigner de tout ce qui nous est toxique (Je pense, entre autres, aux chaines "culpabilité" ou "apocalypse").
Apprécier pleinement ces instants c'est s'offrir le privilège de se sentir loin et "presque" étrangers à la grande folie du monde, ce qui est extrêmement précieux ;-)