Neige en Cévennes 1/2 (Mont Aigoual - Gard/Lozère)
Le Mont Aigoual, le sommet de tous les extrêmes
Le Mont Aigoual est un sommet situé dans le Sud du Massif central, à la limite entre les départements du Gard et de la Lozère. Il culmine à 1565 mètres d'altitude. Cela en fait le point culminant du Gard et le second point le plus haut des Cévennes après le sommet de Finiels à 1699m situé dans le Mont Lozère, en Lozère.
Mi décembre 2021
Sur les sommets de l'Aigoual, les conditions météorologiques peuvent être extrêmes.
Quelques chiffres relevés à l'observatoire météorologique, la plus vieille station habitée de l’Hexagone.
Record de vent (maximales en France et 3° au monde)
Rafale maximale : 360 km/h (limites techniques de l’anémomètre atteintes)
Moyenne sur 24 heures : 170 km/h
Vent supérieur à 60 km/h : 265 jours/an
Vent supérieur à 100 km/h : 95 jours/an
Record de précipitations
En un an : 4015 mm.
En 24 heurs : 608 mm.
Pour un mois : 1239 mm.
Record de chutes de neige
En un an : 10,39 m.
Pour un mois : 4,49 m.
En 24 heures : 1,86 m.
164 jours de pluie ou de neige par an
Record de températures
Minimum absolu : - 28 °C.
Maximum absolu : + 28,7 °C.
56 °C d'amplitude
Variation sur 30 minutes : 6 °C.
Autres paramètres
Epaisseur de givre pouvant atteindre 120 cm (oui oui, c'est bien en cm) en 24 heures.
Nombre de jours avec sol couvert de neige : 118 par an.
Nombre de jours avec brouillard : 241 par an.
Quelques coups de tabac ICI
Ici, la neige alliée au vent forment de véritables sculptures (comme vous aurez pu le voir sur le lien vers l'Observatoire météorologique). Ce phénomène est particulièrement observable tout en haut. Il y avait d'énormes plaques de glace sur la route, et malgré les chaînes anti-dérapantes et l'envie d'y faire quelques photos, nous avons renoncé à monter jusqu'à l'Observatoire ce jour là.
Si dans le Gard un équipement spécial n'est finalement pas devenu obligatoire, il l'est en Lozère, du 1er novembre au 31 mars.
De l'observatoire et par beau temps, le panorama est exceptionnel et la vue s’étend des Alpes aux Pyrénées, du Puy de Sancy à la Méditerranée. Cette visibilité est assez rare et souvent éphémère car le sommet se caractérise par des conditions climatiques changeantes, rudes et violentes.
Cette forêt, en grande partie domaniale, résulte d’un ambitieux programme de reboisement mené sous la houlette de Georges Fabre à partir de la fin du XIXe siècle. Encore complètement pelée et exposée aux crues dévastatrices vers 1850, la montagne de l’Aigoual a radicalement évolué vers un espace couvert aujourd’hui à plus de 70% par la forêt.
Les hautes terres du massif accueillent aux beaux jours de nombreux troupeaux de brebis transhumants, qui empruntent les drailles depuis les plaines languedociennes. Dans les vallées, l’élevage de chèvres pour le lait et le fromage (AOP pélardon) côtoie les cultures sur terrasses : principalement l’oignon doux des Cévennes et la pomme.
Emblématiques du massif, la chouette de Tengmalm et le pic noir, ainsi que de nombreux insectes consommateurs de bois mort tels que la rosalie des Alpes, habitent les forêts. L’Aigoual a également la particularité d’accueillir une espèce introduite en 1950 : le mouflon. Ce cousin et ancêtre du mouton domestique est aujourd’hui facilement observable. Bien évidemment, on peut également rencontrer les Cerfs, Chevreuils, Sangliers, Renards, Blaireaux...
Ici, les vents chauds et humides en provenance de la Méditerranée rencontrent brutalement cette barrière montagneuse, imposant un climat rude et changeant. Dominé par son observatoire météorologique dressé comme un phare à 1 567 mètres d’altitude, l’Aigoual est la montagne de tous les records : pluie et neige intenses, vents violents, brouillard persistant !
Lors de notre première vie Cévenole dans un hameau au dessus de "Le Vigan" dans le Gard, la météo était étroitement liée à celle du Mont Aigoual. En février 1994, il y était tombé 1.2m de neige en 4 heures. Les épisodes Cévenols y étaient aussi particulièrement violents.
En toute connaissance de causes, si nous souhaitions revenir en Cévennes nous ne voulions pas revenir sous cette influence climatologique trop pluvieuse. Dans notre nouvel environnement le climat est beaucoup plus semblable à celui de Montpellier ou de Nîmes mais avec l'avantage (car c'en est vraiment un) d'avoir 5 à 7° de moins en moyenne en été comme en hiver.