Tadornes de Belon
Tadorne de Belon
Tadorna tadorna - Common Shelduck
(Linnaeus, 1758)
Etang du Prévost - Villeneuve-lès-Maguelone
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C’est le plus grand et l’un des plus beaux de nos canards de surface. Son allure est intermédiaire entre celle des canards et celle des oies, ce que confirment les analyses phylogénétiques. Il a l’originalité de nicher dans les terriers que creusent les lapins dans les dunes littorales.
L’origine du mot Tadorne (et du nom de genre Tadorna) n’est pas connue, mais ce terme est employé depuis le XVème siècle. Il pourrait dériver d’un mot latin tardus qui signifie "lent, ou lourd" et que l’on trouve aussi à l’origine de Turdus et Turdidae (famille des grives et des merles), il y aurait eu un déplacement de la lettre r, ce que l’on appelle une métathèse.
Le nom vernaculaire est une dédicace à Pierre Belon, naturaliste français du XVIème siècle (1517-1564) à qui l’on doit des travaux sur les animaux marins, et une "histoire de la nature des oiseaux". Il était également botaniste.
Il mesure (le Canard, pas Pierre Belon ;-) entre 55 et 65 cm, avec une envergure comprise entre 1 m et 1,20 m.
♂ qui nous fait... la danse du Canard !
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C’est un gros canard bariolé, avec un cou et des pattes assez long qui le font ressembler à une oie. Son plumage est blanc avec la tête vert foncé et le bec rouge vif.
Le bec du mâle porte une caroncule visible de loin. Les "épaules" ainsi que les rémiges sont noires et la poitrine est traversée par une large bande brun roux. L’extrémité de la queue est noire, et une ligne brune au milieu du ventre se distingue sur l’animal en vol.
C’est un canard qui séjourne longtemps à terre où il marche avec facilité. Il nage aussi avec légèreté mais ne plonge pas.
Il est nicheur, migrateur partiel et hivernant. Le tadorne de Belon niche dans une grande partie de l’Europe de l’ouest, de la Norvège à la France (sur la quasi totalité du littoral). Il niche également en Allemagne et dans les Pays Baltes. Les effectifs étaient importants au XIXème siècle, mais une chasse massive pour exploiter le duvet a causé une forte régression de l’espèce. Protégées depuis 1959 les populations se sont reconstituées.
Le Tadorne de Belon recherche les eaux salées de préférence : vasières, lagunes littorales, estuaires, côtes basses en général. Il est visible toute l’année. Il se nourrit en eau peu profonde, sur les vasières, également dans les champs proches du littoral. Son alimentation est constituée de crustacés, de mollusques et de vers marins, d’algues et de plantes aquatiques.
Les couples se forment en hiver après des séquences de parade nuptiale. La recherche d’un site pour nicher commence en mars. Ce sera dans la majorité des cas un terrier de lapin plus ou moins caché dans la végétation, parfois celui d’un renard ou d’un blaireau. Des cavités dans un ouvrage d’art sont parfois utilisées. Les couples de tadornes de Belon restent ensemble à terre comme en vol.
Le nid est constitué d’herbes sèches à un ou deux mètres au fond du terrier. La femelle pond huit à douze œufs qu’elle recouvre avec son duvet qu’elle prélève. L’incubation dure 28 ou 29 jours, les œufs sont couvés par la femelle. Les poussins sont nidifuges mais leur développement complet dure huit semaines. Comme c’est le cas chez le flamant rose, les jeunes sont rassemblés en "crèches" dont s’occupent quelques adultes. Leur plumage est beaucoup plus discret que les adultes.