I - Choix de vie... et retour aux sources.

par Pascale MD





Natifs de Paris, puis, installés en Seine et Marne dans ce qui était à notre arrivée un petit village entouré de champs cultivés et de forêt. Au fil des ans, les immeubles se sont mis à pousser, les zones commerciales à s'installer... Ainsi nous l'avons vu, en quelques années, se transformer en "Ville nouvelle" couverte de béton et de goudron. Le RER s'est installé et en 1992, non loin de là, est arrivé Disneyland Paris. Au fil du temps, nous avons ressenti un certain malaise à l'idée que nos enfants grandissent dans un tel environnement de plus en plus étouffant.


En 1993


Enclins depuis un moment à quitter cet d'environnement pour nous installer en Cévennes dont nous étions tombés amoureux, avec trois jeunes enfants mais remplis d'audace, nous avons alors décidé d'un changement radical de vie. Nous restait à trouver la maison et le travail.

En cette année 1993, sachant que nous voulions nous installer en Cévennes, un ami de la famille nous a proposé de reprendre son établissement (Hôtel-Restaurant), souhaitant quant à lui profiter de sa retraite. Malgré beaucoup de questionnements n'étant ni l'un ni l'autre de la profession, c'est une opportunité que nous avons tout de même saisie.

 

Le Mas



C'est un endroit exceptionnel ou nous nous rendions déjà de temps à autre pour de petits séjours. Il est situé dans un petit hameau, perché sur une montagne des Cévennes Méridionales au pied du Mont-Aigoual, dominant la vallée et où ne vivent que quelques habitants permanents.

Son histoire en bref : Dans les années 1970, cet ami de la famille (qui travaillait alors à Paris) a acquis le hameau pour une bouchée de pain. Il a commencé par faire une chèvrerie et à fabriquer le fameux Pélardon des Cévennes. Puis il a fait un petit restaurant de plein air en été.
Le reste de sa famille est petit a petit venu le rejoindre, retapant à leur tour les vieux Mas alors inhabités, construisant des gîtes, créant un Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (GAEC)...

 D'années en années, il a retapé l'ensemble du Mas bâti sur six niveaux à flanc de montagne, pour finalement en faire un restaurant de 60 couverts, un hôtel de 16 chambres et une piscine. 


 

Le Mas

   

 Nous avons investi le Mas en tout début 1994 et notre oncle est venu s'installer dans la maison du village.

Ce fût une grande aventure mais que nous avons menée à bien durant 7 ans (avec l'aide de nos employés bien évidemment mais aussi de ma petite soeur arrivée en même temps que nous et qui y est restée deux années, et de notre oncle qui nous a rejoint un peu plus tard). 


 

Le Mas



Après notre départ, l'établissement a été racheté, revendu, racheté encore... Il a finalement été abandonné pendant plusieurs années par le dernier propriétaire exploitant et est tombé quasiment en ruine (quelle tristesse !). L'ensemble de la bâtisse été rachetée aux enchères il y a peu pour ce qui semble maintenant être une activité immobilière.

 

La vue du Mas




Fin 2000



Bien que loin d'être simple, avons pris la décision de nous rapprocher des facilités de la ville (pour les études, possibilités culturelles et relationnelles des enfants entre autres). Ne voulant cependant pas nous éloigner de la région, de son climat et de sa qualité de vie, nous avons opté pour Montpellier (ou nous sommes arrivés en février 2001), proche de la mer, de la Camargue, mais aussi des Cévennes.

A cette période, Montpellier était encore une petite ville de province de 60.000 habitants. En 2020, elle en comptait 299.096 et elle ne cesse de s'étendre. Les champs et vignes autour de Montpellier ont été remplacés par des immeubles qui se sont mis à pousser comme des champignons, les maisons individuelles autour du centre historique ont été rachetées par des promoteurs pour y faire également des immeubles, 4 lignes de Tramway ont vu le jour (une 5° est toujours en construction). Que dire de toutes les zones d'activités et centre commerciaux... Montpellier est devenu un chantier permanent.


 

Montpellier - Centre historique - Photo UGA et HDR



 

Montpellier - Centre historique, Place de la Comédie - Photo UGA et HDR

 

 

Montpellier - Antigone - Photo UGA et HDR



En 2018...


Nostalgiques des Cévennes et les enfants ayant quitté le nid, nous avons commencé à ressentir le besoin de quitter cet environnement urbain et l'envie de retourner au plus proche de la nature. Nous rêvions de nouveau d'un endroit éloigné de la fourmilière humaine, de sa circulation et de son bruit constant.


Nous voulions cependant éviter une trop grande proximité avec le Mont-Aigoual, pour bénéficier un climat moins "agité" en automne. Cette fois, c'est en Hautes Cévennes, à l'extrême Nord du Gard et au Sud/Ouest du Parc National, un peu à l'écart du Mont Lozère (les épisodes Cévenols y sont moins fréquents et surtout moins violents qu'ils ne le sont en proximité du Mont-Aigoual), que nous avons choisi de prospecter dès le début de 2020.



 



Le Refuge

Novembre 2020



Nous nous sommes posés de nouveau dans un tout petit hameau de quelques âmes, loin du monde, du bruit, de la pollution (de toutes formes de pollution d'ailleurs)... Un petit coin d'éden lui aussi perché sur une montagne.

 

Le hameau, après une pluie sur Les Monts Lozère (à 1km à vol d'oiseau)



Situé en hautes Cévennes (Cévennes schisteuses). À la frontière entre Gard et Lozère, proche de l'Ardèche, dans le Parc National des Cévennereconnu Réserve de biosphère par l'Unesco depuis 1985 ; Également dans la partie Causses et Cévennes inscrits conjointement au Patrimoine mondial par l'UNESCO et dans la Réserve internationale de ciel étoilé.

 

La petite route qui mène au hameau...



La zone urbanisée sur l'ensemble de la commune représente 7,2 % de l'ensemble de son territoire forestier.

 

Localisation du refuge (point rouge)



 C'est ici que nous avons déniché une vieille demeure Cévenole et sa clède, entourées d'un grand jardin lové dans la forêt et entouré par la faune sauvage, situées à 500m d'altitude sur un terrain arboré à flanc de montagne, au coeur d'une forêt mixte et de fruitiers. Partiellement détruite pendant les guerres de religions, la maison a été rebâtie en 1836, une des "jeunettes" du hameau (la clède, non détruite, est bien plus ancienne). Une grande extension ainsi qu'un garage lui ont été ajoutés en 2015, travaux qui ont été suivis d'une rénovation totale en 2017. 

En sous-sol, une ancienne écurie et bergerie et deux autres soubassements sont à l'origine de la bâtisse. L'un d'eux est doté d'une grande cuve qui servait autrefois à la fabrication de la Carthagène (boisson alcoolisée, de type mistelle, consommée à l'apéritif et typique du Languedoc). Les serrures de leurs vieilles portes en bois ont gardé la marque des huguenots et sont toujours montées à l'envers.  


 



Nous nous sommes timidement lancés dans un petit coin potager, installé dans un endroit différent chaque année de manière à laisser la terre se ressourcer. Au fil des années et de nos expériences acquises dans ce domaine, il s'agrandit avec davantage de variétés de légumes et de fruits. Nous n'y utilisons aucun produit chimique (nous avons la chance de n'avoir ni Escargot, ni Limace dévoreuse). Pour son arrosage, nous disposons de deux citernes de récupération d'eau de pluie de nos toitures de 1000L chacune. En cas de déficit hydrique et de longue période de canicule, nous installons un ombrage mobile au potager.


Ici, nous laissons un peu la nature pousser à sa guise, offrant ainsi aux oiseaux, aux insectes et autres petits animaux sauvages, le paradis refuge qu'ils méritent. C'est un endroit où tout se prête à la contemplation, à l'observation, à la rêverie...





Tout naturellement, je me suis installé un atelier afin de me laisser aller à mes différentes passions créatives. 


Atelier créatif : ICI
Atelier Modelage (travail sur terre ou cire ) : ICI
Atelier Sculpture (Travail sur bois, pierre, siporex, métal et grillage) : ICI 


Ces albums ont été malmenés avec la migration (photos souvent trop grandes et manquant de netteté)




 



 

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