H - Les Cévennes... et leur histoire.

par Pascale MD



Le Parc National des Cévennes est un parc national français créé le 2 septembre 1970, couvrant la région naturelle des Cévennes et situé principalement dans les départements de la Lozère, du Gard et de l'Ardèche. Il s'étend donc sur deux régions : l'Occitanie et l'Auvergne-Rhône-Alpes. Son siège se trouve au château de Florac. Le Parc National des Cévennes présente plusieurs particularités qui le distinguent des autres parcs nationaux français : il est le seul à être situé en moyenne montagne et, avec le parc national de forêts, l'un des deux seuls de métropole dont le cœur est habité et exploité par des résidents permanents (agriculture et chasse). Son coeur est classé comme aire protégée de catégorie II par la Commission mondiale des aires protégées de l'Union internationale pour la conservation de la nature. 

Le Parc des Cévennes a également été classé “
Réserve de biosphère” par l’UNESCO en 1985 et Première réserve internationale de ciel étoilé d'Europe. (liens cliquables en blanc et gras)

"Causses et Cévennes" sont deux territoires du Massif central méridional, en France, inscrits conjointement au patrimoine mondial par l'UNESCO depuis 2011 sous l'intitulé « "Les Causses et les Cévennes, paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen". Ces territoires sont parmi les derniers à être dédiés, en Europe occidentale, à l'agropastoralisme.

 
Quelques liens :

 

 

- Gard : le Parc national des Cévennes labellisé "réserve internationale de ciel étoilé" : Vidéo ICI

- Les grands paysages Cévenols : ICI

- Quand l’Homme façonne la terre (et la respecte) : une histoire de l’agropastoralisme dans les Grands Causses et les Cévennes : ICI

 



Plan du territoire Causse et Cévennes
Clic sur l'image pour l'ouvrir en grand.


La vie au "Refuge en Cévennes"



Origines du nom "CÉVENNES"


Les Celtes, dit-on, auraient donné leur nom à ces montagnes : le radical Keben, Kem signifiant montagne dérivé de l’hébreu Giben. Il est fait mention de peuples venus de la mer, Phéniciens ou Etrusques qui débarquant sur les plages du sud aperçurent au loin les premiers contreforts, ils se seraient écriés "Cébenna" du nom d’une divinité, la muse des Cévennes, qui reposerait au Mont Caroux prés des gorges d’Héric ou elle attendait la mort. Cela signifierait "versant boisé".


Cette chaîne de monts uni les Pyrénées aux Alpes.


D’autres sources parlent du père Louvreleul Jean-Baptiste qui en réalisant une maquette en 1724 y a vu les sept veines (d'où le mot Cévennes) qui sont : l’Allier, le Lot, le Tarn, le Gardon, l’Hérault, la Cèze et l’Ardèche.


On attribut à César la découverte des Cévennes lors de la traversée des ces contrées par ses troupes et se rendant dans le Massif Central au devant de Vercingétorix. La voie des Gabales reliait Nîmes à Mende, par Anduze, la route de la Corniche, Florac et le col de Montmirat.



Cebenna serait donc l'origine du mot Cévennes.
Le nom provient du gaulois "Cebenna", latinisé en "Cevenna" par Jules César.
Ces mots relèvent probablement d'un ancien celtique "cebn" signifiant dos ou ligne de crête du sens de "sommité courbe de quelque chose", puis à "sommité, sommet, chaine de montagnes". Donc parler des "Montagnes Cévenoles" est un pléonasme ;-) 



Les Gardons


Les Cévennes sont parcourues (entre autres donc) par différents "Gardons"
Les deux principaux étant :

Le Gardon d'Alès qui prend sa source au Col de Jalcreste à la limite de partage des eaux entre le bassin de la Garonne et du Rhône puis s'écoule sur 28km avec une pente moyenne de 20,5% jusqu'à la queue de retenue du barrage de Cambous. 

Le Gardon d'Anduze entre Anduze et Ners (au confluent du Gardon d'Alès) : cette section du Gardon est intégralement située dans le département du Gard et passe entre les deux rochers d'Anduze : le Saint Julien et le Peyremale formant la "Porte des Cévennes" et traverse la ville d'Anduze du Nord au Sud. Il est composé du Gardon de St Jean du Gard et du Gardon de Mialet qui se rejoignent au lieu dit " Le Mescladou" en amont de la ville.

En amont de ces deux Gardons principaux, d'autres petits cours d'eau portent aussi le nom de "Gardons" et de la ville ou du village qu'ils traversent.

Le point de confluence de ces deux cours d'eau se situe en amont de la commune de Ners, entre les deux communes de Cassagnoles et Vézénobres, à 90 m d'altitude. A Partir de là, il porte le nom de GARD.



 



 

Cette région forestière (plus de 75% de sa superficie) est le domaine ancien de la châtaigneraie. 
Ici le pin maritime, introduit jadis pour produire des bois de mines, a colonisé en force les boisements dégradés et les bancels abandonnés, envahissant même les taillis de châtaigniers. On trouve souvent aussi les Chênes vert, blanc, Kermès, pubescent... parfois mêlés de châtaigniers. On rencontre également le Pin laricio (espèce introduite), et des boisements relictuels de Pin de Salzmann autochtone, autrefois répandu, mais qui survit dans un milieu restreint favorable. D'autres essences sont aussi présentes, telles que le Hêtre, le Pin noir, le Pin sylvestre, le Pin parasol et Pin d'Alep, le Genévrier de Phénicie (certains approchant le millier d'années), le Pistachier térébinthe (de plus de 300 ans), le Peuplier blanc, le Peuplier noir, le Saule blanc, le Pacanier, le Platane, le Cèdre, le Cyprès, l'Azérolier, le Figuier, le Mûrier blanc, le Cerisier, le Cade de l'Antoine, le Tilleul, le Noyer noir, le Boulot, l'Arbousier...

 

La vie au "Refuge en Cévennes" : L'histoire
En cliquant 1 fois sur la carte, elle s'agrandira, un second clic vous donnera les détails.

Les Cévennes forment une chaîne montagneuse faisant partie du vaste territoire du Massif central, situées entre les départements de la Lozère et du Gard, prolongeant au sud les monts du Vivarais situés en Ardèche et en Haute-Loire, et au nord les monts de Lacaune et de l'Espinouse situés en partie dans le département de l'Hérault. C'est un massif montagneux essentiellement hercynien (relatif à des mouvements tectoniques survenus au carbonifère) qui occupe le centre de la moitié sud de la France métropolitaine. D'une surface de 85 000 km², soit 15 % environ du territoire métropolitain, c'est le massif le plus vaste du pays. Pour en savoir plus : 
ICI



L'importance de l'arbre dans la vie de l'Homme et des écosystèmes


Pour Finir... 


Les légendes en Cévennes ICI







 




État des grands chemins en Sevennes, carte réalisée par ordre du Roi Soleil en 1703
(clic sur l'image pour l'ouvrir en grand)



 

La commune, le Hameau et les alentours

Cette carte est amusante car totalement fausse 😊



 



 

Au fil de l'histoire protestante en Cévennes, royaume de France...


SUR LES PAS DES HUGUENOTS. 


Gravure sur bois représentant le soulèvement des Camisards, huguenots des Cévennes et du Languedoc, après la révocation de l’Edit de Nantes, en 1685. Félix Philippoteaux, 1875. AKG-IMAGES




Quelques dates historiques du protestantisme.


L'histoire du protestantisme commence entre 1230 et 1240 avec les Vaudois (sud de la France, principalement le département du Vaucluse) qui sont des chrétiens qui réclamant la messe en langue populaire, la bible pour tous, et refusent la confession. Ayant été assimilés aux Cathares ils sont massacrés en même temps et deviennent clandestins pendant deux siècles.

- Le 31 october 1517 : Luther affiche 95 thèses qui allaient donner naissance à la Reformation.

- 1534 : Calvin publie son livre sur l'institution chrétienne.

- 1540 Anduze : première ville ou a prêché un prêtre cordelier; il a été pendu trois jours après.

- 1550 : Une des raisons du grand impact du Protestantisme est l'alphabétisation qui était très avancée dans la région. Dans la plupart des villages, même les plus reculés, il y avait des écoles communales ou on apprenait à lire aux garçons. Dans presque toutes les maisons, on avait une bible et quelqu'un qui savait lire.

- 1562 : Les tensions entre catholiques et protestants commencent à s'aggraver.

- 24 août 1572 : Le massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre de milliers de protestants par des catholiques déclenché à Paris le jour de la Saint-Barthélemy, prolongé pendant plusieurs jours dans la capitale, puis étendu à plus d'une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes et même les mois suivants.

- 1586 : Henri III envoie le Duc Anne de Joyeuse reconquérir les places-fortes protestantes, il assiège alors Marvejols, rase les trois temples de Marvejols et St Léger de Peyre.

- 2 août 1589 : Henri IV, roi de Navarre depuis le 9 juin 1572, protestant, devient roi de France. Il régnera jusqu'en 1610.

- 1598 : l'Edit de Nantes promulgué par Henri IV donne la liberté de conscience totale et la liberté de religion sous certaines conditions. La liberté du culte est respectée jusqu'à sa mort en 1610.

- 14 mai 1610 : Henri IV est assassiné. Louis XIII (qui devient roi de France) et surtout son ministre Richelieu n'eurent pas les mêmes opinions sur le protestantisme : ils voulurent éliminer la Cause, c'est-à-dire le parti des protestants français.

- Entre 1620/1630 : tout ce qui n'était pas expressément autorisé devient interdit. Le parti des protestants français, la Cause est trop indépendante et donc insupportable au pouvoir royal.
Le Duc Henri de Rohan ayant gardé la religion protestante (gendre de Sully) réunit les villes du Midi et de l'Ouest pour se révolter contre le Roi Louis XIII.

- 1622 : Alès et Montpellier sont entièrement détruites.

- 1628 : Les protestants font rappel à l'étranger ; ensemble avec les Anglais, ils assiègent la Rochelle pendant treize mois. L'épisode le plus célèbre de la lutte contre la Cause fut la reprise par les troupes royales.

- 1630 : La grâce d'Alès met fin aux guerres. Tous les droits de culte sont rétablis. Mais Louis XIII ordonne la destruction de toutes les fortifications des villes ayant participé à la révolte. 

- 14 mai 1643 : Louis XIV devient roi sous la régence de sa mère Anne d'Autriche jusqu'au 7 septembre 1651.

- En 1656 : Au début de son règne, le jeune Louis XIV est pourtant entouré d’un Conseil à moitié protestant. Il travaille alors à la réunion des deux cultes afin d’unifier le royaume, sans obtenir de résultats probants. Impatient, il lance en 1661 les premières mesures discriminatoires pour décourager le culte protestant : 12 édits restrictifs sont émis par le Conseil du roi entre 1661 et 1679. Les temples protestants sont interdits, certains sont détruits, tandis que la prédication des pasteurs est proscrite.

- Le 18 october 1685 : Louis XIV signe l'Édit de Fontainebleau connu sous le nom "Révocation de l'Edit de Nantes" et va mener la vie insupportable aux protestants, appelés péjorativement  "huguenots", "calvinistes" ou injurieusement : "parpaillots", "fanatiques" ou même "hérétiques". Un climat de forte répression s’installe en France. La croix Huguenote, faite par un orfèvre Nîmois pour protester contre la révocation de l'Edit de Nantes, devient la croix du Languedoc (
ICI). Après la Révocation, beaucoup de protestants, majoritaires dans les Cévennes, ont abjuré. "La guerre des Cévennes" est le nom donné au XVIII° siècle à la guérilla sanglante qui ravage les Cévennes et le Languedoc au début de ce siècle avec ses dragonnades (persécutions exercées par les militaires royaux contre les protestants qui refusaient de se convertir et contre lesquels on employa des colonnes de dragons). La population est en révolte...

La résistance est en place avec les Camisards. Ceux-ci portaient une chemise blanche par-dessus leurs vêtements la nuit en signe de reconnaissance d’où le nom "Camisard" (Camiso : chemise). Telles des bêtes traquées, pourchassées par les dragons du Maréchal de Villars, bergers, cardeurs de laine, ramasseurs de châtaignes, les gens du peuple prophétisent au monde "la liberté de conscience". Le relief accidenté, les montagnes et les vallées impénétrables mais familières, sont des abris naturels où se tiennent des assemblées secrètes... (Quelques noms de chefs camisards célèbres : Pierre Laporte dit Rolland, Jean Cavalier, Gédéon Laporte... mais aussi de martyre dont Marie Durand).

Cherchant à fuir la répression, 150.000 à 200.000 huguenots trouvent alors refuge sur des terres protestantes eu Europe, puis pour certains en Amérique du Nord et en Afrique du Sud. Dans le Sud-Est du Royaume de France, la Réforme est très présente. Depuis le Dauphiné, le Languedoc et le Lubéron les départs sont nombreux vers Genève, puis vers l’Allemagne où ils sont accueillis et peuvent s’installer sur les terres mises à leur disposition. Les Vaudois du Piémont qui adhèrent à la Réforme s’exilent et suivent les mêmes chemins.

Il faut attendre les critiques des Lumières pour voir enfin l'instauration d'une véritable tolérance religieuse. En 1787, le roi Louis XVI par l'édit de Versailles accorde un état civil aux protestants, ce qui instaure le mariage civil en France. C'est seulement avec la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 que les protestants sont pleinement réintégrés dans leurs droits civiques au sein du royaume de France. À la fin du xviiie siècle, on compte entre 500 000 et 650 000 réformés dans le royaume, guidés par quelque 150 pasteurs.

C’est à la demande des descendants des réfugiés que ces chemins évoquant cette marche vers la liberté ont été retracés.

Sur les Pas des Huguenots : Ensemble ils représentent un linéaire de plus de 1.200 km. La partie française de l’Itinéraire "Sur les Pas des Huguenots et des Vaudois" est actuellement composée du parcours depuis le Dauphiné (374 km), de la branche provenant des Cévennes (460 km avec l’extension Mialet - Aigues-Mortes) et de la branche Queyrassine - du Queyras, vallée du département des Hautes-Alpes - (200 km). Une autre branche provient du Lubéron (180 km). 


Lieux d'enterrement des protestants (ICI) : Traditionnellement perçus comme une survivance des guerres de Religion, entre "paisibles jardins" et "patrimoine culturel", beaucoup des maisons Cévenoles ont leur propre cimetière familiaux qui reste propriété de la famille en cas de vente car inaliénable et incessible. L'obligation pour les acheteurs du terrain est d'accorder un droit de passage pour la famille des défunts inhumés. La plupart des tombes sont extrêmement sobres et ne porte ni nom, ni date, ni croix (parfois juste une pierre tombale mais pas toujours). Dans le protestantisme le rite funéraire ne s'adresse pas au défunt, mais aux vivants, à savoir sa famille, à ceux qui restent. Il s'agit en fait de rappeler le don de l'existence fait par Dieu aux hommes.










Quelques questions réponses sur la pratique Protestante.


Quelles différences entre protestants et catholiques ? Les catholiques croient en l'autorité de la Bible et en l'autorité du pape (et des évêques). Les protestants ne croient qu'en l'autorité de la Bible (origine des répressions qui mettait à mal tout le système clérical).

Pourquoi n'y a-t-il pas de croix dans les cimetières protestants ? La très grande majorité des protestants rejettent le crucifix, par refus du dolorisme : ils n’adorent pas un Christ sanguinolent, en agonie, nous indiquant un chemin de calvaire, de sacrifice et de souffrance, au terme duquel se trouverait notre rédemption. Pour les protestants, la souffrance humaine n’a rien de rédemptrice. Elle n’est que mal, absence de sens. Ils n'érigent donc ni calvaire ni de croix sur leurs tombes.

Les protestants font-ils le signe de croix ? Les protestants ne font en général pas le signe de croix ne voulant pas laisser trop de place aux gestes religieux, aux rites, afin de bien se rappeler que l’essentiel est dans le cœur, dans ce qui ne se voit pas.

Les protestants reconnaissent-ils la Vierge Marie ? L'Eglise protestante refuse les Saints et ne voue aucun culte à Marie, considérant la dévotion catholique à Marie comme étant excessive. Les protestants rejettent la notion d'une montée au ciel de la Vierge.

Quel est le Dieu des protestants ? Jésus Christ est le seul intermédiaire entre Dieu et l'humanité. Il n'y a que Dieu qui soit sacré, divin ou absolu. Ainsi, aucune entreprise humaine ne peut prétendre avoir un caractère absolu, intangible ou universel, y compris la théologie.

Quels sont les interdits chez les protestants ? De même que Paul relativise les prescriptions judaïques, les réformateurs rompent les interdits alimentaires, l'obligation du célibat des prêtres, l'interdiction du prêt à intérêt, l'interdiction du divorce ; et c'est du même mouvement qu'aujourd'hui les protestants acceptent la pilule, l'IVG, et les mariages mixtes.

Pourquoi les guerres de religion ? La différences de points de vues du Protestantisme est évidemment le motif principal de ces combats qui ont opposé l'armée royale catholique et les armées levées par les protestants. "Mais il s'agit aussi d'une lutte entre des grandes familles pour le pouvoir économique et politique", selon les explications de Jérémie Foa, maître de conférences en Histoire moderne à l'université d'Aix-Marseille.









 

Les Cévennes et les maquisards.

 

Sommières : les mémoires d'un chef du maquis Aigoual - Cévennes



Plus tard, lors de la Seconde Guerre mondiale, "Le Maquis Aigoual-Cévennes" se forme. Il s'agit d'un groupe de résistants . Il était situé en Cévennes, entre le sud Aveyron, la Lozère, le Gard et l'Hérault.

Histoire Fondé à Nîmes par René Rascalon, le petit groupe ne cesse de croître à cause de l'arrivée de réfractaires au STO (1) et en 1943, il est déplacé dans les Cévennes non loin de Saumane.

Il sera transféré par la suite à Aire de Côte (1 085 m d'altitude) où une attaque des troupes d'occupation le dispersera.

Les éléments épars se rapprochent du maquis de Lasalle et une fusion intervient le 6 août 1943.

Le 12 juillet 1944, le maquis de La Soureilhade et le maquis de Lasalle fusionnent afin de former le maquis Aigoual-Cévennes.

Dans cette Résistance en Cévennes, il y a la saga d’une bonne partie de la Résistance M.U.R. (Mouvements unis de la Résistance) du Gard, concernant ses maquis de l’Aigoual, mais aussi leur mouvance, de Nîmes, Le Grau-du-Roi, Sommières et même Ganges, étroitement unies à Lasalle, Saint- Hippolyte-du-Fort et Valleraugue. C'est la mémoire d’une résistance populaire, encadrée par des hommes courageux, volontaires, qui n'étaient pas préparés à ces lourdes responsabilités et qui surent les assumer, avec raison et sans défaillance. La montée en puissance de cette résistance, surestimée par l’'adversaire, lui donna un grand rayonnement dans notre département.

(1) STO : Service du Travail Obligatoire, institué par le gouvernement de Vichy par une loi du 4 septembre 1942 pour répondre aux exigences allemandes de main d'oeuvre, le STO constitue en fait le prolongement de la politique vichyste de la "Relève" mise en place début 1942, et qui consistait à envoyer en Allemagne des travailleurs spécialisés volontaires en échange du retour de prisonniers de guerre (trois travailleurs pour un prisonnier). L'échec de la "Relève" et la faiblesse de ses résultats entraînent l'instauration par Laval d'une nouvelle loi du 16 février 1943 modifiant le recrutement du STO : il ne se fait plus selon un critère professionnel mais sur une base démographique. Les réquisitions concernent désormais tous les jeunes nés entre 1920 et 1922. Très impopulaire, le STO a provoqué une hostilité croissante de l'opinion à l'égard de la politique de collaboration, et il a entraîné une partie des réfractaires à s'engager dans la Résistance, en particulier au sein des maquis.

Les Cévennes, au travers son histoire, sont devenues la mémoire d'un pays de montagne moyenne mais très accidentée, sorte de refuge dans lequel s'est perpétuée une tradition d’accueil et de liberté.




 





Particularités des maisons Cévenoles.



Les serrures des anciennes maisons protestantes dont les portes sont d'origine sont montées à l'envers (sujet dont je n'ai pas trouvé la réelle provenance, ni si cela existe dans d'autres régions), le panneton de clé étant tourné vert le haut.


Serrure de la porte de l'écurie   Serrure de la porte d'une des deux caves (l'autre plus récente est dans le bon sens)


Une autre des spécificités des maisons Cévenoles sont les planchers à voûtains offrant dans toutes les pièces des maisons anciennes des plafonds aux formes singulières très charmantes (détails 
ICI), y compris dans les caves ou dans les anciennes écuries.


Ces voûtains sont plus ou moins prononcés et plus ou moins larges, bruts ou recouverts de chaux (la chaux possède la capacité naturelle de contrôler l’humidité des murs et donc d'être un très bon isolant). Chez moi, ils sont prononcés et larges (1.40m pour une profondeur de 30cm), dans d'autres maisons, ils sont plus étroits et moins profonds.
 

Voûtains bruts au plafond de l'écurie sous la maison.  Voûtains à l'intérieur, recouverts de chaux




 






L'élevage en Cévennes



 

L’élevage est la forme d’agriculture dominante du Parc national. Elle représente un intérêt économique considérable à l’échelle du territoire. Les principales espèces élevées dans les Cévennes sont les caprins, les bovins et les ovins.


Les caprins : En 2012, le territoire du Parc national comprenait 5 616 chèvres pour 120 producteurs. Essentiellement élevées pour leur lait, celui-ci est utilisé pour la production de fromages. La moitié des volumes de lait de chèvres est utilisée pour la conception du Pélardon, identifié comme AOP (Appellation d'origine protégée). Les producteurs locaux pratiquent beaucoup la vente directe comme la Fromagerie des Cévennes, regroupant une vingtaine d’éleveurs.


 

   


Les bovins : La race locale, l’Aubrac, produit uniquement de la viande. En 2012, 18 000 bovins étaient présents dans le Parc pour 200 éleveurs. La génisse « Fleur d’Aubrac » est reconnue comme une viande de qualité et a obtenu l’appellation IGP. De même, la viande du veau broutard (jeune veau fermier d’Aubrac) est homologué Label Rouge.





Les ovins : Le mouton est un animal rustique et parfaitement adapté aux rudes conditions des Cévennes. Bon marcheur, il évolue facilement dans les zones de pâturage où il mange pelouses et broussailles. Il est utilisé localement pour la production de lait, de viande et plus marginalement de laine. La filière ovine est ainsi l’élevage le plus important du territoire. On dénombre, en 2012, près de 46 000 moutons pour 297 éleveurs. Depuis 2014, l’établissement public accompagne les éleveurs dans le développement de la filière. La grande majorité des moutons présents dans le territoire du Parc national, soit environ 39 000 têtes, sont des brebis laitières. Le lait est utilisé notamment pour fabriquer des fromages comme le Roquefort ou le Fédou. Quelques 14 000 moutons sont élevés pour leur viande sur le Causse Méjean. Reconnu pour sa qualité, l’agneau de Lozère bénéficie de l’appellation IGP (Indication géographique protégée).


Image source, site : Parc National des Cévennes   


Toutefois il ne faut pas négliger le Baron des Cévennes (porc de race pure Duroc), reconnaissable à sa robe rousse. Les quelques producteurs pratiquent l'élevage extensifs : Les cochons vivent en plein air sous les chênaies et châtaigneraies du territoire des Cévennes. Le bien-être des cochons est la préoccupation majeure des éleveurs : de grands espaces, une alimentation variée, des soins naturels sont parmi leurs actions quotidiennes.


Source Image , site : Le Gard, le Sud


La culture et l’identité des Cévennes se traduisent également par ses produits du terroir (Châtaignes, Figues, Oignons doux, Pommes et leur excellent jus de pommes, Cerises, Champignons, Pélardon, miel de l'Abeille noir des Cévennes, bière, vin du piémont Cévenol...), Whisky et Pastis des Cévennes, tout autant que par son artisanat (ateliers d'artistes, galeries d'art et marchés de créateurs). On trouve des tas d'opportunités de se nourrir local quelques soient nos choix alimentaires.









La protection environnementale



Dans la commune, la protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée. La mosaïque de milieux naturels qui la composent et qui abritent une biodiversité exceptionnelle, avec 2 400 espèces animales, 2 300 espèces de plantes à fleurs et de fougères, auxquelles s’ajoutent d’innombrables mousses, lichens, champignons. L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (2 ZNIEFF) ont pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.






 


 

Le Village et ses hameaux : un peu d'histoire 



 

Premier âge du fer (800 avant J.C.), des tombes ont été découvertes. Vers les V° et III° siècles av. J.-C., installation des Volques Arécomiques dans les environs. Une voie Romaine est toujours présente.

Le village et ses 14 hameaux et lieux-dits existent depuis le XI° siècle. 

XII° siècle : construction de l'Église romane Saint Pierre de Blannaves. C'est aujourd'hui un hameau en grande partie en ruines, situé en surplomb du lac de Cambous. Certaines demeures ont été rachetées et sont en cours de restauration.


 

Bien en dessous du Hameau, l'Église du 12e siècle



Au XIV° siècle, naissance d'une forme primitive d'industrie (martinets et forges à feux), dans la vallée du Gardon. Le Moyen Âge marque le début de l'exploitation du châtaignier, espèce locale connue depuis l'époque romaine. A cette même période, des chapelles prennent place sur la face septentrionale du prieuré. En 1695 est construite d'une route carrossable dans la vallée du Gardon, appelé "Chemin Richelieu", reliant Alais (devenu Alès le 3 mars 1926) à Florac. Le village et les Hameaux qui lui sont rattachés sont reliés par un chemin muletier.

Les XVII° et XVIII° siècles sont marqués par les guerres de religion. Elles opposent les catholiques et les protestants, ces derniers étant très nombreux dans les Cévennes. Après la révocation de l'Édit de Nantes, en 1685, les protestants se soulèvent contre les troupes de Louis XIV. Cette guerre porte le nom de  "Guerre des camisards". Un chef camisard vit au village à la fin du XVII° siècle. Lors d'une embuscade en 1702, la troupe royale le décapita ainsi que huit de ses compagnons et les têtes furent "exposées" sur le pont d'Anduze. En février 1703, l'église est incendiée en représailles par des camisards. Le 23 octobre 1703 lors d'une attaque, le village est pillé et en partie détruit, 52 habitants y trouveront la mort. Assisté par des Florentins, il a été attaqué par 500 "Cadets de la Croix", des catholiques, dirigé par Vidal, le curé de Sainte-Cécile-d'Andorge.

Au cœur d’un hameau Cévenol et de ses ruelles typiques, à Mialet, dans la maison natale du chef camisard Rolland, par des pièces et des documents authentiques, le Musée du Désert fait revivre le passé huguenot et l’Histoire des Camisards. Au travers d’une vingtaine de salles, vous peut y découvrir "La période du Désert" (1685-1787).





Le Hameau



Le hameau est situé dans le nord-ouest du département du Gard limitrophe de la Lozère et à 7km au dessus de la commune à laquelle il est rattaché.


 

Clède à châtaignes


 

Le Hameau en 2021 


Le Hameau en 2021



Pour en revenir aux guerres de religions, quasiment chacune des maisons possédant un bout de terrain a son cimetière familial privé, comme dans toutes les régions où les protestants n’étaient pas admis dans les cimetières catholiques (Charente Maritime, Deux Sèvres, Vendée, Cévennes).

La loi autorise toujours le cimetière familial, sous condition d’inhumation sur une propriété privée. L'inhumation d’un défunt en propriété privée donne à sa sépulture les caractères d'inaliénabilité, d'incessibilité et d'imprescriptibilité. Cela suppose des devoirs pour le nouveau propriétaire ainsi que des droits pour les héritiers du défunt. L'acheteur doit continuer d’entretenir la tombe et doit s’abstenir de toutes dégradations. Les héritiers peuvent jouir d’un droit de passage ne pouvant en aucun cas être remis en cause (même si ce droit n’a pas été exercé pendant plus de 30 ans). 


 

Le Hameau en 2021    Le Hameau en 2021


 

Le Hameau en 2021



En 1897 une école publique mixte est créée, avec un logement à l'étage pour l'institutrice. Elle sera fermée en 1966 lors du réaménagement scolaire de la commune et avec l'arrêt d'exploitation des mines. Elle a été vendue et transformée en maison d'habitation lors de la fermeture des mines de la région.

 

Ancienne école (maison aux volets bleus)






 

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