À la découverte des mouches (1/2)
Photos faites au fil du temps dans l'Hérault, Gard et Lozère.
Après vous avoir présenté un plaidoyer pour les "Mouches" ICI, et de manière à mieux les connaître, voici une présentation de ces insectes de l'ordre Diptera.
On distingue deux sous-ordres de Diptères :
1. Les Nématocères, du type moustique ou tipule, aux antennes plus au moins longues annelées (souvent plus longues que la tête) ; leurs palpes sont généralement longs et comprennent 4 à 5 articles.
2. Les Brachycères, diptères plus évolués, aux antennes courtes typiquement formées de trois articles. Leurs antennes peuvent porter une arista ayant l'aspect d'une soie terminale ou dorsale. Les palpes sont courts, unis ou biarticulés. Ce sont ces "mouches" que je vais vous présenter au fil de deux articles.
Un troisième sous-ordre est plutôt incertain sur le plan de la systématique : Les Cyclorrhaphes, dont les antennes sont typiquement triarticulés et aristées. C'est un taxon (non valide d'après ITIS) de rang indéterminé au sein de l'infra-ordre des Muscomorpha.
Pour les familles Calliphoridés, Muscidés, Syrphidés, Tachinidés, les yeux des mâles sont rapprochés ou même juxtaposés tandis que ceux des femelles sont écartés. Pour certaines autres familles de Diptères, l'écartement n'est pas un critère pour identifier le mâle et la femelle car les deux ont les yeux écartés.
Partons à la rencontre de quelques uns de ces Diptères...
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Les Anthomyiidae : Elles appartiennent à une famille composée de mouches petite à moyenne de couleur terne. En 2022, il existait environ 1800 espèces décrites et reconnues dans le monde, réparties en 62 genres dont la moitié en écozone paléarctique et 200 en France. Les espèces européennes d'Anthomyiidae sont généralement hygrophiles (préférence pour les milieux humides) et sylvicoles (vit dans les forêts). Les imagos (adultes) se rencontrent aussi sur les fleurs (floricoles et pollinisateurs), sur les excréments ou à proximité des hôtes de leurs larves qui sont avant tout phytophages (se nourrit de matières végétales) ou saprophages (se nourrit de matières putréfiées).
Hydrophoria lancifer (conica) ♀ (Harris, 1780)
C'est une espèce de mouche que l'on trouve dans le Paléarctique.
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Les Asilidae : Elles sont une famille prédatrice. Elles constituent un groupe homogène de prédateurs à l’état adulte, comptant environ 7400 espèces dans le monde. Prédateurs stricts spécialisés dans la capture d'invertébrés, les Asilides ont des adaptations morphologiques en lien avec cette spécialisation : corps souvent massif à pilosité dense ; vertex enfoncé entre les yeux composés développés ; pattes longues et épineuses servant au maintien des proies ; appareil buccal robuste avec un "rostre" surmonté d'un mystax, "moustache" destinée à protéger les yeux de l'insecte des mouvements défensifs de la proie.
Neoitamus socius ♀ (Loew, 1871)
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Les Athericidae : Elles font partie de la super-famille des Tabanoidea. Ce sont des Diptères torrenticoles ( vit et croît dans les torrents) peu connus. On trouve donc peu de renseignements à leur sujet.
Ibisia marginata ♀ (Fabricius, 1781)
C'est une espèce de mouches ibis appartenant à la petite famille des Athericidae, très similaire aux Rhagionidae.
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Les Bombyliidae : Ce sont des asilomorphes (infra-ordre d'insectes diptères brachycères). Plus robustes que les syrphes, les bombyles (Bombyliidae) ont souvent un long proboscis (couramment appelé la trompe, est un appendice de forme allongée situé sur la tête de certains animaux) projeté bien droit vers l’avant de la tête. Capables de vol stationnaire, ils insèrent aisément cette trompe dans les fleurs, un peu comme un colibri, à la recherche de nectar. Le corps de nombreuses espèces est densément couvert de poils fins et hérissés qui les font ressembler à de petites boules de poils, jaunes, blanches ou brunes.
A l'instar des Syrphes, les Bombyles butinent sur une grande variété d'espèces végétales et sont d’importants pollinisateurs. Contrairement aux abeilles et aux bourdons, ces mouches floricoles (vit sur les fleurs) ne collectent pas le nectar et le pollen pour leur progéniture. Elles dispersent donc le pollen en passant d’une fleur à une autre. Malheureusement, les syrphes et les bombyles sont souvent exclus des études sur les pollinisateurs. Par conséquent, leur rôle comme visiteurs de fleurs est encore mal compris. Leur présence dans nos milieux de vie gagnerait à être étudiée et mise en valeur, et ce, tant en milieux urbains qu’agricoles.
Anthrax anthrax (Schrank, 1781)
Bombylius venosus - Bombyle veineux ♂ (Mikan, 1796)
Bombyle hottentot - Villa hottentota ♀ (Linnaeus,1758)
Lomatia lateralis (Meigen, 1820)
Anthracine morio - Hemipenthes morio (Linnaeus, 1758 )
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Les Calliphoridae : Elles sont communément surnommées "mouches vertes et bleues" et ont des biologies très variées. Elles sont en majorité nécrophages (se nourrit de cadavres), coprophages (se nourrit d'excréments) ou détritiphages (se nourrissent de débris animaux, végétaux ou fongiques qui sont des excrétats, excréments, sont en décomposition, ou font partie de la nécromasse). Parfois prédatrices ou parasitoïdes d'escargots (le genre Melanomya Rondani) ou de vers de terre (des espèces des genres Bellardia, Onesia et Pollenia).
Les Calliphoridae sont habituellement les tout premiers insectes parvenant au contact d’un cadavre où va se dérouler le développement de leurs stades larvaires, devançant les larves de Sarcophagidae, Muscidae ou celles d’autres familles nécrophages. Elles permettent à l'Institut Médico-Légal (service sanitaire qui est utilisé dans certains cas précis : Lorsque le décès a lieu sur la voie publique ou lorsque le décès s'est déroulé dans des circonstances douteuses ou inexpliquées, ouvrant une procédure judiciaire) de connaître très précisément la date et même l'heure d'un décès. Certaines espèces ont également une grande importance médicale ou vétérinaire car génératrices de myiases (zoonoses : maladies infectieuses qui est passée de l'animal à l'homme).
Lucilia sericata - lucilie soyeuse ♂ et ♀ (Meigen, 1826)
C'est une mouche relativement commune dans la plupart des régions du monde. Elle est utilisée traditionnellement et depuis quelques années par la médecine classique pour soigner les plaies au moyen de ses asticots (asticothérapie) ; mais il ne faut pas la confondre avec d'autres membres de la même famille qui peuvent consommer la chair vivante (Exemple : Lucilia bufonivora).
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Les Empididae : Ce sont des mouches prédatrices à longues pattes et trompe souvent bien développée, comptant de très nombreuses espèces en Europe. Leurs mœurs nuptiales sont fascinantes. La rencontre des sexes a lieu généralement au cours d'un vol nuptial en essaim. Chez nombre d'espèces, le mâle apporte à la femelle un cadeau en guise de prélude à l'accouplement. Il s'agit le plus souvent d'un petit insecte que la femelle dévorera durant l'accouplement. Chez certaines espèces, l'insecte est "emballé" dans un cocon soyeux, alors que chez d'autres le cocon ne contient pas d'insecte mais devient lui-même le cadeau. Chez d'autres enfin, un petit pétale de fleur blanche peut tenir lieu de présent. On peut observer chez les Empididae les différents stades conduisant à une ritualisation de l'offrande nuptiale.
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Les Muscidae : Elles forment une famille comprenant de nombreuses espèces dont la mouche domestique. Ce sont des insectes qui pondent leurs oeufs sur les excréments, les carcasses et autres matières animales ou végétales en décomposition. Les larves vont ensuite en éclore et s'en nourrir pour grossir et muer à plusieurs reprises. Elle passe par les étapes d'une métamorphose complète de l'oeuf à la larve, puis devient une pupe (stade intermédiaire entre la larve et l'imago - nymphe - chez les diptères), et finalement se change en Imago, qui est la mouche adulte qui vole et peut s'accoupler.
Musca domestica - Mouche domestique ♀ (Linnaeus, 1758)
Muscidae azelia Sp. ♂
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Les Rhagionidae : C'est une famille d'insectes diptères brachycères qui a été créée par Pierre André Latreille en 1802. Les adultes se trouvent principalement dans les sous-bois et sont considérés comme des prédateurs de petits insectes. Certaines espèces appartenant au genre Symphoromyia sont, cependant, hématophages (se nourrissent du sang d'animaux vivants vertébrés). La conformation de l'appareil de perçage-succion des rhagionidae est utilisé pour attaquer les arthropodes (cloportes, les mille-pattes, les araignées et les scorpion...).
Chrysopilus cristatus ♀ (Fabricius, 1775)
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Les Sarcophagidae : C'est une famille de mouches dont on évalue approximativement le nombre de ses espèces de 2000 à 2500 mais il est probablement beaucoup plus grand car leur taxinomie est encore très discutée. Les Sarcophagidés sont larvipares ou ovilarvipares (insectes qui, au lieu d'œufs, pondent des larve), passant un certain temps dans l’organisme maternel, constituant ce qui s’appelle le parasitisme stationnaire. Un cas particulier est représenté par le genre Helicobosca (ou Eurychaeta) dont le développement larvaire a lieu dans l’abdomen maternel jusqu’au deuxième âge ou même quand il est nécessaire jusqu'à la nymphose (transformation d'une larve d'insecte en nymphe).
Sarcophaga carnaria - Mouche à damier ♀ (Linnaeus, 1758)
La mouche grise de la viande Sarcophaga carnaria, aussi appelée "mouche à damier" ou "mouche grise", est une espèce de grosses mouches communes que l'on trouve en zone tempérée, et qui entre dans les maisons pour pondre sur la viande. Avec cette espèces il est un peu plus compliqué d'identifier le mâle et la femelle, car pour elles, les yeux des mâles ne se touchent pas totalement. Les femelles ont les yeux très espacés et des griffes et pulvilles (sorte de pelote située à l'extrémité de la patte de certains insectes) pas très développés. Les mâles ont les yeux un peu plus rapprochés, et leurs griffes et pulvilles sont bien développés.
A SUIVRE...