Sur mon article de vendredi, je vous ai parlé des pointes de températures relevées au refuge entre le 19 et le 24 août sur la terrasse (cela a continué encore le 25 mais seulement avec 37° au plus chaud de la journée). On peut ici parler de "températures ressenties" car la station météo sous abri affichait environ 6° de moins en moyenne. Pour autant, je préfère parler des températures ressenties, car j'avoue rarement me promener avec un abri autour de moi ;-)
Qu'un thermomètre à l'ombre affiche entre 47 et 51.5°, c'était du jamais vu pour moi depuis 30 ans que je vis dans le sud
Le précédent record enregistré était le 28 juin 2019 avec 47° à Montpellier, mais cela n'avait duré que deux heures et sur une seule journée. De plus, c'était en ville entre le bitume des routes et le béton des habitations. Sur ce très court laps de temps, toutes mes plantes en pot s'étaient desséchées.
Cette année, ces températures extrêmes auront duré 6 jours et les 6 nuits n'ont pas baissé en dessous de 30° malgré le fait d'être en plein coeur de la forêt et dans un environnement préservé du béton. .
Les Pins maritimes et Pins sylvestre ont nettement viré au marron de la cime au pied et en deux jours de temps. Même l'an dernier, sur 3 mois 1/2 de fortes températures, jamais ils n'ont été dans cet état. Les Chênes ont grillé sur leur cime (pour eux, c'est comme l'an dernier), mais heureusement les autres essences ont curieusement plutôt bien supporté, y compris les Cyprès, les Mélèzes et les Cèdres.


Vu l'état des Pins, autant dire que nous espérons la pluie très rapidement car si contrairement à l'an dernier, le Gard n'a pas connu de méga feu cette année du fait d'une très haute surveillance de nos massifs forestiers, les incendies se déclarent un peu partout tout autour de nous ces derniers jours.
Ces 6 jours auront été dramatiques pour les insectes (hécatombe autour des Lavandes et Perovskias) et je ne suis pas en mesure de savoir savoir quelle aura été l'incidence sur les oiseaux. Il est certain que je n'en ai pas retrouvé de morts sur le terrain, ce qui est tout de même rassurant. Quant aux mammifères, je ne saurai dire non plus, mais les points d'eau pour s'abreuver se sont tous clairement asséchés.
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Qui peut dire où, dans un avenir proche, nous pourrons vivre des étés supportables en France métropolitaine ? Dans le nord ? Ce n'est même pas une certitude.
On parle de réchauffement général sur la planète mais il s'agit surtout d'un climat totalement bouleversé dans les extrêmes, et où que ce soit, nous allons vers une multiplication des épisodes de canicule et des incendies, des inondations plus fortes et plus nombreuses, des orages plus violents (et même avec des tornades) et la grêle qui devient monnaie courante... Mais, à l'opposé des canicules, en février 2023, le nord-est des Etats-Unis et l'Est canadien vivaient sous -78°C en température ressentie ! Du jamais vu ! Il y a aussi la montée des eaux, la perte de production agricole...
Certaines personnes se déclarent encore climato-sceptiques, et pourtant...
- En 2022, une température de -11,5°C a été relevée non loin du Pôle Sud. Malgré des températures négatives, il s'agissait réellement de canicule à cet endroit. Et là on ne rigole pas du tout car on parle d’une augmentation de température de 30 à 40°C au-dessus des normales de cette saison !!!
- En Arctique, dans le Grand Nord Suédois, des scientifiques surveillent la fonte du sol souterrain gelé, appelé "permafrost" ou "pergélisol", de la tourbière de Stordalen, qui laisse échapper du méthane et du dioxyde de carbone. Les spécialistes craignent une "bombe à retardement" qui pourrait accélérer le réchauffement climatique.
- Une équipe de scientifique a annoncé avoir découvert que des "virus zombies", enfermés dans le permafrost en Sibérie depuis 48.500 ans, et comportant toujours des propriétés infectieuses. La température moyenne annuelle de cette région parmi les plus froides sur Terre a grimpé de 3°, quand la planète dans son ensemble à vu sa température augmenter en moyenne de 1.8° depuis le début du XXe siècle. L'été 2021 y a vu plusieurs journées records à 39°. Cette situation conduit indéniablement à une fonte accélérée du permafrost, qui renferme lui-même deux fois plus de gaz à effet de serre que l'atmosphère. Une bombe à retardement. "Ce serait dangereux pour le monde entier", dit Alexandre Fiodorov de l'Institut Melnikov.
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"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs" est une petite phrase prononcée par Jacques Chirac, président de la République française, en ouverture de son discours devant l'assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Cela fait 23 ans, et au final qu'avons nous fait de réellement efficace ? Pas grand chose au fond, car il ne faut surtout pas agir sur les réelles solutions qui pourraient nuire aux grandes entreprises et... aux recettes des états.

"L’ère de l’ébullition a commencé", alerte Antonio Guterres, Sécrétaire général de l’ONU.
Il existe des solutions réellement efficaces et pouvant être immédiatement appliquées par chacun de nous pour lutter contre le réchauffement climatique : - Privilégier les transports les moins polluants autant que possible (voir ICI) - Manger beaucoup moins de viande et donc baisser considérablement la production (voir ICI) - Manger plus de légumes en consommant local (voir ICI) - Réduire drastiquement ses déchets (voir ICI) - Réparer plutôt que de jeter quand c'est possible (voir ICI) - Acheter du seconde main et recycler. - Avec un jardin ou un balcon, faire son compost (voir ICI) - Lutter contre la pollution numérique (voir ICI) - Réduire sa consommation d'électricité (voir ICI)
Pourtant, alors même qu'il a été prouvé qu'il était nécessaire de réduire notre consommation d'électricité, l'Europe prévoit du tout électrique pour le parc automobile en 2035, et donc un gros accroissement de la consommation.
- Comment est-il possible de raisonner ainsi alors même qu'en France, notre producteur EDF n'est plus en mesure de fournir l'électricité nécessaire à son pays en période hivernale avec un parc nucléaire vieillissant, originaire des années 1980 et nécessitant de gros travaux ? EDF nous a demandé de nous restreindre (menaces de coupures l'hiver 2022/2023 et ce sera certainement identique sur 2023/2024). En outre les factures ont augmenté de 25% pour les ménages entre février et août 2023 ce qui implique des frais insupportables pour une partie de la population qui en arrive à ne plus pouvoir se chauffer et à sauter des repas en raison de l'inflation (là si ce n'est pas de la restriction, je ne sais pas ce que c'est !) ;
- EDF encore qui accuse un retard de douze ans sur la livraison d'un EPR et six mois de retard supplémentaire pour la mise en service de son réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), qui doit désormais démarrer d'ici à la mi-2024 au lieu de fin 2023. On est plus à six mois près ! En outre, la mise en service de l'EPR de Flamanville devrait coûter 19,1 milliards selon les calculs de la Cour des comptes, soit près de six fois plus cher que prévu au lancement du projet. Initialement, cette centrale nucléaire aurait dû être construite en cinq ans, pour un coût de 3,3 milliards d'euros.
Malgré cela, Emmanuel Macron à annoncé à Belfort en 2022 que la première phase du programme de relance du nucléaire, va désormais pouvoir réellement commencer. Selon les premières estimations, ce chantier devrait coûter près de 52 milliards d’euros (espérons que ce ne soit pas aussi multiplié par 6 pour les coûts et par 4 dans la durée des chantiers) et nécessiter le recrutement de près de 30 000 personnes dans les années à venir. EDF prévoit, "dans le meilleur des cas", une mise en service des réacteurs de Penly en 2035, de ceux de Gravelines en 2038 et la paire du Bugey en 2042. En parallèle de la construction de ces 6 EPR2, l’État souhaite le prolongement de la durée de vie à 60 ans ou plus de tous les réacteurs actuels (!!!!) lorsque cela est possible, et envisagera dans les années à venir la construction de 8 réacteurs supplémentaires afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Révolution-Énergie du 21 juillet 2023
En plus du prix de l'électricité qui va continuer de flamber, il y a matière à s'interroger sur la manière dont EDF va faire face aux besoins supplémentaires d'un parc automobile tout électrique si ces délais ne sont pas respectés, et sans vouloir être pessimiste, il est à craindre qu'ils ne le soient pas ;-(
Je me pose aussi une question concernant les recettes fiscales de l'état français, actuellement générées par les carburants des véhicules à moteurs thermique et qui sont sensés être abandonnés en 2035. En 2022, selon Bercy, les recettes générées par la TICPE et la TVA ont dépassé les 41 milliards d'euros. Une manne qui a été amputée de 7,6 milliards d'euros du fait des remises sur le carburant, donc normalement près de 49 milliards. Comment cette perte financières va t'elle être compensée ? Vous avez une petite idée ????
Au 1er janvier 2022, 38,7 millions de voitures étaient en circulation en France. Leur âge moyen est de 10,5 ans, en légère hausse par rapport à 2021. 95 % du parc roulant est constitué de voitures à énergie thermique essence ou diesel. Les voitures diesel restent majoritaires (55,2 % du parc) même si leur part décroît depuis 2016 (- 8,6 points). Les véhicules hybrides non rechargeables représentent 2,5 % du parc automobile français au 1er janvier 2022. - Que vont devenir en 2035 toutes ces voitures thermiques actuellement sur les routes et qui seront mise au rebut ? Du coup, les garages en profitent pour faire grimper les prix des voitures thermiques d'occasion qui pour certaines sont plus chères que des voitures neuves (voir ICI)
À l'heure actuelle, les constructeurs de voitures électriques dépendent de l'Empire du Milieu. Deux tiers du minage des matériaux nécessaires à la construction d'une voiture électrique viennent de Chine (on sait pourtant ce qu'à impliqué notre dépendance avec la Russie pour les énergies fossiles). De plus, ces matériaux nécessaires à la production des batteries pour moteurs électriques sont principalement exploitées selon une technique appelée "lixiviation en tas". Cette technologie produit une grande pollution, due au drainage minier acide. Ce phénomène spontané est généré par l'oxydation des sulfures (par exemple, la pyrite) contenus dans les roches ou résidus. Cette exploitation dégrade donc massivement l’environnement. Mais nous serons vertueux en Europe, nos voitures n'émettront plus de gaz et de particules polluantes sur notre territoire, et peu importe si nous polluons la planète ailleurs pour produire les batteries dont nous avons et aurons besoin. C'est un concept super éthique je trouve !!!
Est-ce qu’une voiture électrique est mieux pour le climat ? Non, pas nécessairement, car qui dit véhicule électrique dit véhicule plus lourd et une plus grosse batterie pour répondre à son besoin énergétique. Par conséquent plus d’émissions liées à la fabrication totale du véhicule (qui représente le principal de son empreinte carbone, contrairement au véhicule thermique) et à l’usage bien entendu du fait de cet incrément de masse.
Quelques chiffres :
La durée de vie d'une batterie est de l'ordre de 8 à 10 ans. Le prix de la batterie de la voiture Renault Zoe coûte environ 8 100 euros (cela change de nos batterie actuelles à environ 200€). Pour Tesla le prix oscille 17 800 euros et 31 200 euros environ pour changer les modules de batteries.
La voiture électrique serait globalement un non-sens écologique car non seulement produire les batteries est extrêmement polluant, mais les batteries ne sont pas recyclables à ce jour !!!
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L'histoire de la Terre est marquée par de nombreux épisodes glaciaires au cours de refroidissements climatiques, épisodes dont elle s'est remise. A contrario, les mois de juillet et août 2023 ont battu des records en termes de températures "enregistrées". Notre planète a déjà connu des périodes très chaudes par le passé, cependant il faut probablement remonter à… 125 000 ans en arrière pour trouver des températures moyennes plus élevées que celles d’aujourd’hui.
De façon très simple et pour une efficacité climatique sur le long terme, la solution serait donc d’arrêter de consommer à tout va et par conséquent de produire à tout va. Une décroissance immédiate serait donc une décroissance volontaire. On parle de décroissance lorsque le produit intérieur brut (PIB) d’un État diminue, donc qu’on y produit moins de biens et de services que l’année précédente. Mais les mesures nécessaires pour réduire la production vont bien au-delà de simplement demander aux gens de moins consommer. "C’est la responsabilité des gouvernements de mettre en œuvre des politiques pour que les gens n’aient pas besoin de consommer autant pour répondre à leurs besoins", affirme Sabaa Khan (Lire ICI).
Mais dans cette course en avant dans laquelle nous nous trouvons, quel gouvernement de pays développé ou en voie de développement va décider de prendre la décision de la décroissance qui impacterait directement et drastiquement ses caisses, posant de graves problèmes dans la gestions du pays ? C'est le serpent qui se mord la queue !
Notre planète s'est jusque là remise de tout y compris d'une grosse météorite qui a fait disparaitre les Dinosaures. Elle devrait se remettre, un jour, des interactions humaines qui ont engendré ce bouleversement climatique extrêmement rapide mais qui devrait se résorber petit à petit dès lors que nous ne serons plus là pour continuer d'agir de la sorte. Enfin... si nos centrales nucléaires vieillissantes ne finissent pas par exploser ou si un fou furieux n'appuie pas sur le bouton de la bombe atomique !
Cependant... même sans envisager le pire, je crains que ni la faune, ni la flore actuelle ne puisse avoir le temps de s'adapter. Concernant l'humain, je suis tristement convaincue que très vite, nous allons nous entretuer pour pouvoir survivre là ou les températures seront encore supportables, mais aussi pour le partage de l'eau et des denrées alimentaires que nous serons encore en mesure de produire...
Entre l'extinction de masse des espèces vivantes et les tristes constatations énumérées ci-dessus, je me rends compte que tout cela agit négativement sur mon mental et se traduit par de l'éco-anxiété. Malgré ces tristes convictions sur l'avenir des jeunes générations, je vais bien sûr poursuivre ma vie dans l'éthique qui a toujours été la mienne (ne pas prendre la planète pour une poubelle et faire en sorte d'être le moins dévastatrice possible), mais je vais aussi cesser de me rendre malade en regardant ce qui se passe jour après jour puisque finalement, je ne peux agir qu'à ma toute petite échelle.
Je dois accepter, que ce qui vit est impermanence et que la Terre en fait partie. Il y a vingt ans, je ne pensais vraiment pas voir cela dans ma pourtant bien courte vie d'humain à l'échelle de la planète ;-(
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