Le charlme
Novembre 2021
Se promener dans le hameau du Castanet - de l'occitan "châtaigneraie" - (situé au Nord-Ouest du Gard et à la limite de la Lozère)
offre un plaisir serein avec les chants d'oiseaux, le bruissement de leurs ailes et le vent dans les arbres. Parfois le miaulement d'un
chat ou le jappement d'un chien. "Charlme", une contraction de mon invention de "charme" et "calme" qui sied très bien à l'endroit
Avec sa vue sur les montagnes et à l'arrière la forêt, au fil des saisons, on profite de ses ambiances aux couleurs changeantes
et à la nuit tombée de magnifiques ciels étoilés bien différents de ceux que l'on voyait à Montpellier avec la pollution lumineuse.
Le hameau rénové abrite 14 habitants à l'année (dont 2 enfants). Les autres maisons sont à présent
des résidences secondaires ou des gîtes. L'ambiance y est très conviviale et solidaire.
Ci-dessus, la maison de gauche aux volets bleus était l'ancienne école élémentaire. Elle a été fermée en 1968
avec l'arrêt de l'exploitation des mines de charbon de la région. Au rez-de-chaussée se trouve la salle de
classe qui accueillait 35 enfants ainsi que la cour de récréation en terrasse. À l'étage le logement de fonction
de l'institutrice qui y a exercé toute sa carrière et qui en fin de semaine retournait à la ville avec son enfant,
sa Mule et sa carriole .
Aujourd'hui réhabilitée en maison d'habitation, la salle de classe est devenue une très belle pièce à vivre.
Les maison du coeur du Hameau ont été construites entre le XV° et le XIX° siècle. La majorité d'entre elles possèdent une
écurie. À cette époque les habitants se déplaçaient en carrioles avec un Cheval de trait pour les plus riche, et pour les
autres une Mule dont ils se servaient aussi pour le débardage. Des Brebis ou chèvres pouvaient cohabiter avec les équidés.
Ces dernières décennies, quelques maisons plus récentes ont trouvé leur place sur les terrains à la sortie du hameau, mais
à présent plus aucune construction n'y est autorisée.
L'identité huguenote est encore très présente dans ces villages et hameaux Cévenols. Les anciennes maisons de
Camisards possédant encore des portes d'époque ont la particularité d'avoir leurs serrures montées à l'envers, il faut
donc tourner la clé à gauche pour ouvrir et à droite pour fermer.
Autre particularité, les cimetières : L’interdiction du protestantisme en France, de 1685 à 1787, et la disparition des
cimetières protestants, ont contraint les Camisards restés secrètement fidèles à leur foi à se faire enterrer hors du cimetière
catholique : dans les caves, les jardins, les prés. Les autorités ont fini par fermer les yeux (à partir d’une déclaration de
1736), dès lors que la mort était dûment signalée par écrit, et une tradition est née, qui a survécu jusqu’à nos jours,
devenant un signe fort de cette identité huguenote – et des paysages protestants - dans la France contemporaine. Ces
cimetières familiaux, au nombre de plusieurs milliers dans les régions rurales protestantes, très inégalement connus et
conservés, commencent à être étudiés : forme de l’enclos, présence ou non d’un arbre signal, inscriptions bibliques.
Au fil du temps, certaines demeures sont restées au sein des familles, d'autres ont changé de propriétaires. Pour
autant, un droit de passage subsiste pour permettre à la descendance accéder aux tombes.
On peut également trouver des tombes en plein coeur d'une châtaigneraie. La majorité des tombes huguenotes n'ont
pas de nom et sont d'une grande sobriété. En Cévennes, l'empreinte des camisards est particulièrement profonde.
La commune présente un aspect montagnard. Les montagnes sont couvertes de châtaigniers, de Chênes verts et blancs,
de Pins, Cèdres et bien d'autres essences. Les activités agricoles sont devenues assez marginales (quelques pâturages, des
potagers et des vergers, l'exploitation de châtaigneraies).
Le climat qui caractérise la commune est qualifié de "climat méditerranéen franc".
Côté nature : La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels
remarquables et leur biodiversité associée. Dans ce cadre, la commune fait partie de l'aire d'adhésion du Parc national des Cévennes.
Ce parc national, créé en 1967, est un territoire de moyenne montagne formé de cinq entités géographiques : le massif
de l'Aigoual, le causse Méjean avec les gorges du Tarn et de la Jonte, le mont Lozère, les vallées Cévenoles ainsi que le
piémont Cévenol. La commune fait partie de la zone de transition des Cévennes, un territoire d'une superficie de
116032 ha reconnu réserve de biosphère par l'UNESCO en 1985 pour la mosaïque de milieux naturels qui la composent
et qui abritent une biodiversité exceptionnelle avec 2 400 espèces animales, 2 300 espèces de plantes à fleurs et de
fougères, auxquelles s’ajoutent d’innombrables mousses, lichens, champignons.
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une
couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la
connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte
de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Ajout du 26/11 : Cette Oliveraie, et on en trouve de nombreuses dans la région. Celle-ci se trouve juste en
dessous du Castanet. Les Oliviers s'épanouissent dans les régions au climat méditerranéen, où les hivers doux
sont suivis de printemps ensoleillés et d'étés chauds. Les racines des Oliviers n'apprécient pas beaucoup les
climats humides et donc les endroits pluvieux.