Les mal aimées à huit pattes.

par Pascale MD  -  2 Mars 2023, 12:10

Les Arachnides (Arachnida) sont une classe d'arthropodes chélicérés (*), terrestres ou aquatiques, souvent insectivores. C'est le groupe qui comprend, entre autres, les ordres des Araignées, des Scorpions, des Acariens et des Opilions.

(*) 
chélicères : Appendice céphalique des arachnides et limules, crochets pour les araignées ou pince  pour les scorpions.

Les araignées sont carnassières, elles jouent un rôle indispensable dans le contrôle de la population d'insectes, en s'attaquant aux plus nombreux
d'entre eux tels que les Guêpes, les Mouches, les Moucherons, les Moustiques, les Pucerons ailés mais aussi des Abeilles imprudentes…



  Épeire de velours (Agalenatea redii) - (Scopoli, 1763)
Taille - femelle : 6-8 mm, mâle : 4-6 mm.

Agalenatea redii se distingue facilement par son abdomen pratiquement rond et son corps recouvert d’une longue pilosité. L’abdomen est pourvu dorsalement de dessins très variés avec des couleurs souvent brunes mais pouvant aussi présenter des taches orangés, jaunes, souvent d’aspect velouté. Il y a souvent deux taches blanches à l’avant de l’abdomen. C’est la seule espèce du genre Agalenatea.

et sa petite famille.

 


la Diodie tête de mort (Zilla diodia) - (Walckenaer, 1802)
C'est une espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Araneidae.
Cette espèce se rencontre en Europe jusqu'en Sibérie occidentale, en Afrique du Nord, en Turquie et en Iran. Elle est présente partout en France y compris en Corse à de faibles densités, ou elle est l'unique représentante du genre Zilla.
Habitat La femelle tisse sa toile dans la végétation des haies, buissons, branches basses des arbres et aussi dans la végétation herbacée où elle est commune dans les jardins. Elle est surtout présente le long des lisières forestières et dans les fourrés. 
Les mâles mesurent de 2,5 à 3,0 mm et les femelles de 3,5 à 5,1 mm.
Le dessin abdominal est caractéristique chez cette espèce, il présente deux taches noires suivies d'un triangle sombre et une tache médiane claire, le tout sur un fond brunâtre. Ce dessin évoque plus ou moins l'aspect d'une tête de mort d'où son nom vernaculaire.
Elle tisse une toile assez grande comparée à sa taille. Elle se tient en journée au centre de sa toile très dense, comportant un grand nombre de spires (plus de 505). Elle ne construit pas d'abri et la ponte a lieu en été. Les adultes sont présents d'avril à août et les jeunes apparaissent dès la fin de l'été.

Les mal aimées à huit pattes.


La plupart des Arachnides sont ovipares et les sexes sont généralement de morphologies distinctes (dimorphisme sexuel). Le mâle est souvent minuscule par rapport à la femelle. Le nom de la classe tire son origine du mot grec arachné, qui signifie "araignée".


Philodrome oblong (Français) Tibellus oblongus - (Walckenaer, 1802)
Taille - femelle : 7-11 mm, mâle : 6-8 mm.
Espèce aux longues pattes avec un corps très allongé, jaune-grisâtre.
Le céphalothorax et l’abdomen présentent une bande médiane longitudinale brune plus sombre.

 

 

Certaines espèces d'araignées ont élu domicile dans nos habitations. Elles y trouvent en effet des températures plus clémentes l'hiver venu, et peuvent ainsi hiberner en toute sécurité. Elles y trouvent également de quoi se nourrir, avec par exemple les moustiques durant l'été, qu'elles piègent dans leur toile d'araignée. Comme la mante religieuse par exemple, l'araignée est donc une véritable alliée dans la lutte contre les insectes dits "nuisibles". Et rassurez-vous, contrairement à d'autres pays, comme l'Australie, les araignées ne sont pas dangereuses dans l'Hexagone (excepté une assez localisée dont je parlerai plus bas).


Oxyopes salticus (Hentz, 1845)

Oxyopes salticus est une espèce d'araignée lynx, communément connue sous le nom d'araignée lynx rayée, décrite pour la première fois par Hentz en 1845. Son habitat a tendance à être constitué d'herbes et de végétation feuillue; les champs herbeux, les mauvaises herbes et les cultures en rangs.

 


Elles se distinguent au sein de l’embranchement des arthropodes par le fait qu'elles possèdent quatre paires de pattes, n'ont ni ailes ni antennes. En outre, la majorité des araignées ont huit yeux simples, mais certaines espèces peuvent en avoir moins, voire pas du tout. Et contrairement aux insectes (car non, l'araignée n'est pas un insecte, elle appartient à la classe des arachnides), ses yeux n'ont pas de facette. Ils sont répartis de manière différente selon les espèces. Ils peuvent tous être alignés, ou être sur plusieurs rangées. Ils n'ont pas non plus forcément tous la même taille, mais chaque paire d'yeux a généralement une fonction spécifique. Malgré tous ces yeux, l'araignée ne voit pas très bien, mais les araignées chasseuses ont une meilleure vue que les araignées qui tissent une toile.

L'araignée n'a pas d'organe buccal dur, il lui est donc impossible de consommer ses proies à l'état solide, comme le ferait par exemple une Sauterelle qui broie ses proies . Du coup, elle les boit ! Pour cela, elle va les liquéfier de l'intérieur en leur injectant des sucs. Digérée avant même d'avoir été mangée, la proie est ensuite réduite à l'état de bouillie, ou alors aspirée. Il ne reste parfois d'elle qu'une enveloppe vide.


Saltique marqué ♂ (Français) Aelurillus v-insignitus (Clerck, 1758)
Taille - femelle : 5-7 mm, mâle : 4-5 mm.
L’organisation oculaire est caractéristique des araignées-sauteuses, avec une ligne de quatre gros yeux antérieurs orientés vers l’avant, de quatre petits yeux orientés pour deux vers les côtés et deux vers l’arrière. La femelle et les jeunes ont un corps, recouvert d’une pubescence formant des taches brun clair à brun foncé plus ou moins organisées en ligne sur le dos de l’abdomen. Le mâle est noirâtre avec une bordure latérale céphalothoracique et une bande médiane abdominale claire. Il possède à l’avant du céphalothorax une double tache jaunâtre en forme de v renversé, d’où son nom latin. Son nom commun vient aussi de cette marque frontale en forme de « v », très visible chez le mâle, moins chez la femelle.

 


On raconte que nous avalons huit araignées par an pendant notre sommeil. Autant vous rassurer tout de suite, ceci est une légende urbaine. Rod Crawford, spécialiste des arachnides, expliquait au site Scientific American que ces animaux ne sont absolument pas intéressés par les humains. En dormant, nous remuons, voire ronflons, ce qui nous rendrait terrifiants pour eux. Enfin, avoir une araignée sur notre visage nous réveillerait immédiatement, selon le spécialiste. Comme rien n'est jamais impossible, la possibilité d'avaler une araignée existe, mais il s'agirait de quelque chose de vraiment exceptionnel (et e, aucun cas huit fois par an).


Épeire frelon (Français) Argiope bruennichi (Scopoli, 1772)
Taille - femelle : 10-20 mm, mâle : 5-9 mm. L’espèce possède un aspect caractéristique avec son abdomen rayé transversalement de jaune et de noir. Les pattes sont annelées. La toile est signée par un dessin vertical en zigzag. Il existe une autre espèce dans le genre en France mais son abdomen festonné sur les bords n’autorise pas la confusion.

En haut le dessous, en bas le dessus.


la Thomise variable ou Araignée-crabe (en Français) - Misumena vatia (Clerck, 1757)

Espèce d'araignées aranéomorphes  (dont les crochets se croisent au repos) de la famille des Thomisidae.
Ici, il s'agit d'une très très jeune Thomise. A l'oeil nu, je ne voyais qu'un petit point jaune se déplacer.

Les mâles mesurent de 3 à 5 mm et les femelles de 7 à 11,5 mm.
L'abdomen va en s'élargissant vers l'arrière, et reste plus ou moins arrondi postérieurement. Chez la femelle le céphalothorax est blanc ou jaune avec une large bande brun-jaune de chaque côté et l'abdomen blanc, jaune ou vert très pâle avec de façon inconstante dans la moitié antérieure deux bandes longitudinales rouges. Par homochromie, la couleur de la femelle peut varier entre le jaune et le blanc, voire vert pâle, suivant la fleur sur laquelle elle chasse. Chez le mâle le céphalothorax est brun-rouge ou noir avec une large bande jaunâtre dans la partie céphalique et l'abdomen blanc mat, orné de deux lignes parallèles bordées de noir. Les deux premières paires de pattes sont plus longues ; elles marchent sur le côté comme les crabes.

Les mal aimées à huit pattes.


La Mangore petite-bouteille, Mangora acalypha (Walckenaer, 1802)
C'est une espèce d'araignées aranéomorphes (araignées opisthothèles dont les crochets se croisent au repos, à l'inverse des Mygalomorphes) de la famille des Araneidae. 
Cette espèce se rencontre dans le Paléarctique. Elle se rencontre en Afrique du Nord, aux îles Canaries, à Madère, en Europe, aux Açores, dans les îles de la mer Méditerranée, au Caucase, au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Chine. C'est la seule espèce du genre présente en Europe.


Caractères distinctifs, espèces Taille - femelle : 4-6 mm, mâle : 3-4 mm.
Cette très petite espèce est aisément reconnaissable au dessin du dos de son abdomen. Il présente, sur un fond clair, trois lignes parallèles de tirets noirs, la médiane commençant à l’avant, les deux latérales au milieu de l’abdomen. C’est la seule espèce du genre.
Elle colonise des lieux ensoleillés avec de la végétation basse, solide : landes, garrigues, steppes, prairies, ... Chasse La toile est construite sur des plantes basses comme les bruyères. Il est très rare qu’elle soit tissée en hauteur dans la végétation. Elle est constituée d’un grand nombre de spires, régulières, serrées. Il n’y a pas de retraite. Si l’araignée est effrayée, elle se laisse tomber au sol et la couleur de son corps devient plus grise.
Le cycle est annuel. Les mâles sont présents d’avril à juin, les femelles de mai à août. Le développement des œufs est rapide. Les jeunes apparaissent en juillet, ils hivernent cachés dans la mousse ou la litière et sortent dès février.





La seule espèce potentiellement dangereuse en France : Dans l’Hérault se trouve une importante population de Veuves noires (entre 7 et 15 mm), une espèce d’araignée au venin pouvant être mortel. Ce sont les Vaches qui en pâturant sur ce terrain ont ouvert le milieu et permis à cette espèce méditerranéenne d’araignée de s’installer. Ce pré à vaches, non loin du lac du Salagou, recèle donc un trésor pour les naturalistes, cependant, mêmes les arachnologues les plus passionnés peinent bien à la trouver.


Pour ce qui est de l'araignée la plus redoutable, il s'agit de l'Atrax robustus, une espèce de mygale qui ne vit qu'autour de Sydney, en Australie. Son venin hautement toxique est particulièrement dangereux pour l'homme. Mesurant environ 5cm, ce sont les mâles qui sont le plus à craindre. Pendant la période de reproduction, ils n'hésitent en effet pas à rentrer dans les habitations, à la recherche de nourriture. Appréciant les endroits sombres et frais, ils peuvent alors élire domicile dans les vêtements.

 

 
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B
Coucou Pascale<br /> J'ai adoré tes photos et tout ce que tu expliques<br /> J'en vois souvent dans mon jardin, je ne les dérange pas. <br /> Elles sont extrêmement utiles.<br /> Chut : ne le dis à personne, il y en a dans ma maison, je leur dis de se cacher derrière les cadres... Il y en a dans le grenier, elles régulent le nombre de mouches... sniff pour les mouches mais vraiment il y en avait trop. Et à la cave aussi, tout autour de la porte du garage. <br /> Gros bisous<br /> Am
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V
aussi belles qu'impressionnantes! heureusement que je lis ton article maintenant, on est allés au Salagou la semaine dernière, je n'aurai quand même pas été rassurée de savoir qu'il y a des veuves noires!
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A
Bonjour Pascale, <br />  Toutes ces araignées sont dotées d'une superbe mécanique. C'est toujours intéressant de les voir se déplacer ou en action. Superbes photos.<br />  Bises
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E
Déjà vu en vrai toutes les araignées que tu as photographiées, sauf les 2 dernières, et heureusement. Je n'ai pas peur des araignées. Je les laisse vivre leur vie. Merci pour toutes les explications et tes belles photos illustrant ta note. Bonne fin de dimanche et bises.
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P
Bonjour Pascale, tout être vivant a son utilité ! je ne crains pas spécialement les araignées sauf les mygales mais bon il n'y en a pas encore chez moi.. très belle série sur les différentes espèces que tu as rencontré avec toujours beaucoup d'explications utiles à tout un chacun. Bon dimanche, ici c'est orageux  bises.
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F
Moi qui crains les araignées, je les trouve très belles sur ces photos et pas si terrifiantes, cela va peut-être me faire changer d'avis à leur sujet. :-)Merci pour toutes les explications qui vont avec les photos, c'est très intéressant et instructif.Bonne soirée, Pascale. Bises. 
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E
bsr Pascale, araignées du soir , espoir quelqu'un viendra me voir, en faites cela fait beaucoup de monde :-)<br /> superbe série où les détails sont mis en valeur et merci pour toutes ces infos pertinentes.Bonne soirée
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F
Une belle série de ces mal aimées Pascale<br /> superbe photographie<br /> bonne fin de semaine<br /> ps:  blog en pause
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X
Bonjour Pascale<br /> Comme chaque fois que tu nous offres une page sur les insectes, je suis bluffé par la qualité des images qui illustrent l'article !<br /> Bises savoyardes
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B
Bonjour Pascale<br /> Une page intéressante, quand elles sont à l'extérieur elles ne me dérangent pas. Habitant une chaumière de plus de 300 ans quand je reviens de voyage je suis forcé de passer de l'insecticide sinon quand j'en vois une je la mets dehors car elles sont utiles. Bon week end   amitiés 
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