Autour de Saint-Martin-de-Boubaux
Mi septembre 2023
Couvert à plus de 70 % par la forêt, le Parc national des Cévennes est le plus forestier des parcs nationaux métropolitains et les paysages forestiers sont les plus vastes sur le territoire. Qu’elles soient naturelles ou artificielles, anciennes ou jeunes, les forêts sont un élément constitutif de l’identité du Parc national. Ce parc national, créé en 1967, est un territoire de moyenne montagne formé de cinq entités géographiques : le massif de l'Aigoual, le causse Méjean avec les Gorges du Tarn et de la Jonte, le Mont Lozère, les vallées cévenoles ainsi que le piémont cévenol.
Depuis le Col de Prentigarde au Nord Ouest jusqu’aux limites du Gard au Sud-Est, s’étend l’une des plus belles et la plus sauvage des vallées cévenoles : La vallée du Galeizon. Cette vallée tient son nom du Galeizon qui la traverse. C'est une rivière de France, dans la région Occitanie (sur les départements du Gard et de la Lozère).
Il est vrai que nous aimons tout particulièrement les arbres et donc les forêts denses Cévenoles, les arbres ayant toujours été intimement liés à l'évolution de la biodiversité terrestre.
Saint-Martin-de-Boubaux est une commune française, située dans le sud-est du département de la Lozère (Occitanie). On y admire un paysage dont nous ne nous lassons pas.
C'est une commune rurale de 200 habitants (après avoir connu un pic de population de 1 093 habitants en 1851). Ses habitants sont appelés les Boubaussois ou Boubaussoises. La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée. Dans ce cadre, la commune fait partie de l'aire d'adhésion du Parc national des Cévennes.
La commune fait aussi partie du Syndicat de la Vallée du Galeizon, territoire expérimental de la réserve de Biosphère des Cévennes qui œuvre pour la préservation des milieux naturels de la vallée et la valorisation des activités du territoire.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Galeizon, la Salindre, et par divers autres petits cours d'eau comme la Fage (souvent à sec en été). Dans la partie haute de la vallée, le Galeizon se présente comme un ruisseau aux eaux claires qui par endroits chemine rapidement dans des gorges étroites ou au contraire musarde dans un lit plus large. Dans la partie basse de la vallée, devenu rivière, le Galeizon serpente lentement dans des méandres.
La commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (la "vallée du Gardon de Mialet" et la "vallée du Galeizon") ainsi que quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Ce type de demeure (photo ci-dessous) est typique des Cévennes, et on peut se demander comment les gens ont pu avoir l'idée de construire dans de tels endroits inaccessibles pour s'y installer.
Une des explications de cet isolement est la religion. De plus, c'est une terre à laquelle les paysans de l'époque étaient particulièrement attachés et les gens le sont toujours beaucoup aujourd'hui (Cévennes quand tu nous tiens !!!).
Dans la région, au XVIIème siècle, on comptait 70% de protestants (certains îlots sont restés catholiques). Dans certains coins cévenols, on comptait même de 90 à 95% de protestants. Cette population protestante a beaucoup résisté dans les Cévennes. Quelques uns ont fui, mais il s'agit d'une minorité.
Alors que partout en France les persécutions faisaient leurs effets, les Cévenols se sont accrochés. De plus, c'est un "pays" reculé où il était aisé de se cacher et de résister à une époque ou toutes les maisons n'étaient pas reliées par une route comme c'est le cas aujourd'hui (ce n'est pas pour rien qu'il y a eu la batailles des camisards). A cette époque, il n'y avait que des petits chemins qui serpentaient dans les forêts couvrant les montagnes et les maisons n'étaient pas visibles comme elles le sont des routes à présent.
Les Protestants cévenols aujourd'hui sont des personnes originaires de la région et bien inscrits dans le territoire. Dans les églises très rurales, ce sont en général des personnes d'un certain âge. Cependant, dans les bourgs du piémont cévenol, il y a aussi une bonne proportion de jeunes.
L'image la plus marquante pour qui découvre les Cévennes, sera celle de flancs de montagnes, partiellement ou totalement aménagées en terrasses comme on peut en voir sur la photo ci-dessus (appelées localement "bancels" ou "faïsses"). Elles sont construites en pierre sèche et sont si présentes qu'elles se font finalement oublier. Certaines de ces faïsses datent du XVIII° siècle quand d'autres remonteraient à l'époque romaine et même avant.
Malgré les bonnes pluies de septembre les petits cours d'eau sont toujours totalement à sec.
La commune fait également partie de la zone de transition des Cévennes, un territoire d'une superficie de 116 032 ha reconnu réserve de biosphère par l'UNESCO en 1985 pour la mosaïque de milieux naturels qui la composent et qui abritent une biodiversité exceptionnelle, avec 2 400 espèces animales, 2 300 espèces de plantes à fleurs et de fougères, auxquelles s’ajoutent d’innombrables mousses, lichens, champignons.
Sous le village de Saint Martin, le Pont de la Fage, construction typique en pierre sèche du 18eme siècle, enjambe le ruisseau La Fage. Ce pont permet aux habitats de l’époque d’ouvrir une voie de circulation vers les cités de La Grand-Combe et d’Alès.
Ce pont extraordinairement bien conservé est utilisé par les randonneurs. Il est également un passage très prisé par la faune sauvage. Il permet, en temps normal, de passer d'une rive à l'autre. Ici, on pouvait traverser à pied sec.
En effet, dans cet espace exceptionnel, les randonneurs, les amoureux de la nature peuvent à travers des sentiers sauvages, découvrir une fabuleuse réserve de faune (Cerfs, Chevreuils, Sangliers, Lièvres, Renards, Blaireaux, Genettes, Fouines, Martre des Pins, etc..) et de flore mais aussi les témoignages d’une activité agricole ancienne.
Ce jour là, sous le pont, il ne restait que cette marmite qui contienne encore un peu d'eau de la Fage, les autres marmites étaient à sec.
Les pluies d'automne transformeront de nouveau cet endroit en charmante cascade.
Entrée typique d'une demeure Cévenole.