Balade à Gruissan (Aude)
Le village, entre l'étang de Gruissan et l'étang du Grazel, est constitué de ruelles circulant autour d'un gros bloc de calcaire sur lequel se situent les
restes d'un ancien château, la tour Barberousse. Le village est donc une circulade.
Plusieurs extensions du village sont remarquables : Gruissan-Plage construit sur le lido séparant l'étang du Grazel de la mer, la station balnéaire
et son port de plaisance, le village des pêcheurs de l'Étang de l'Ayrolle.
L'ile de Saint-Martin sépare le village de l'Étang de l'Ayrolle, elle n'abrite que le village des pêcheurs de l'étang sur sa rive sud, quelques domaines viticoles et
les marais salants de Saint-Martin à l'est. De même sur la partie du massif de la Clape située dans la commune, l'habitat se limite à de rare domaines dispersés.
La fin du XXe siècle marque un nouveau tournant crucial pour Gruissan, avec la construction, dans le cadre de la mission interministérielle d'aménagement
touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, d'un port de plaisance moderne. Aujourd'hui Gruissan est la principale station balnéaire du département de l'Aude.
Trente ans deux ans après le tournage du film "37°2 Le Matin" (1986), les chalets qui ont servi de décor au film culte sur la plage de Gruissan sont
toujours aussi populaires. Mais gare à ne pas devenir un "Boboland", avertissent les occupants.
Le chalet sur pilotis spécialement construit pour accueillir les ébats torrides de Zorg (Jean-Hugues Anglade) et Betty (Béatrice Dalle) avait été brûlé pour
une scène du film, à la fin des trois semaines de tournage à Gruissan en octobre 1985.
"Mais on continue à nous le demander : Où est le chalet de 37°2?", explique-t-on à l'Office de tourisme. Le film de Jean-Jacques Beineix a représenté
une "formidable explosion" de la fréquentation touristique, et ça ne baisse pas".
L'équipe de tournage avait choisi ce quartier de chalets de plage, posés face à des kms de sable fin, comme décor à la passion destructrice d'un des
couples les plus mythiques du cinéma français. Ce tournage aura engendré un engouement pour la ville avec ces chalets loués pour une moyenne
de 1.200 euros la semaine environ en haute saison avec pourtant des pièces étroites à peine assez grandes pour accueillir un poster géant de 37°2,
où s'affiche la moue lascive de Béatrice Dalle.
Avant, c'étaient des cabanes au ras de l'eau, faites de bric et de broc" par des vacanciers peu argentés. Dans les années 50, certains faisaient le
ramassage des ordures avec un cheval et pour l'eau, un homme passait avec une citerne. Aux équinoxes, les coups de mer inondaient tout.
La construction de la digue, en 1986, a tout changé: on a souvent construit entre les pilotis du rez-de-chaussée et le béton a eu tendance à remplacer le bois.
On a laissé faire n'importe quoi en dur et en béton, retirant à ce lieu son aspect "sauvage" encore présent sur le film. Avant, c'était un tourisme populaire et convivial.
Maintenant, beaucoup partent à la recherche de "Boboland". Certains chalets se vendent 200, 300 voire 400.000 euros". Un règlement municipal de 1994
a mis le holà, interdisant notamment de construire au rez-de-chaussée et d'utiliser autre chose que le bois en façade. Mais le règlement est souvent ignoré...
Selon l'ethnologue James Jacquelin, auteur d'une vaste étude sur les chalets, les transformation ont été freinées. Selon lui, seule "une cinquantaine" d'entre
eux sont encore authentiques, sur un total de 1.250.
Je viens de trouver ce document ICI, très complet sur l'évolution de ce lieu étonnant qu'est la plage des chalets de Gruissan.
On y voit déjà le nombre installés dès 1939 puis un autre plan en 1945 (documents d'archives).