Balade en Vallée Française 2/2

par Pascale MD  -  22 Octobre 2023, 18:33



Suite du 22/10/2023 ICI

Pour ce nouvel article consacré à la Vallée Française en Cévennes, je vous propose de commencer par vous parler de l'arbre de vie de nos campagnes : le Châtaignier.



Originaire d'Asie Mineure, le châtaignier aurait vraisemblablement été introduit dans les Cévennes par les Romains. Mais, longtemps avant la Gaule, il avait déjà conquis les terres grecques, la botte italienne et la péninsule ibérique. Le Massif Central, l'Ardèche, la Bretagne et la Corse, sont quelques-unes des régions dans lesquelles il s'épanouit le mieux. Comme d'autres fruitiers, il redoute certaines maladies et les attaques de quelques insectes. Il s'agit de la 3e essence de feuillu la plus répandue en France.

La châtaigneraie traditionnelle est un écosystème d'origine humaine qui offre par ailleurs une biodiversité reconnue au niveau européen à travers le réseau Natura 2000. Il est reconnu que les châtaigneraies entretenues, cultivées, présentent une biodiversité supérieure à celle des forêts fermées.

Sur cette photos, les arbres dont les feuilles n'ont pas survécu aux assauts pluie/vent de l'épisode Cévenol des 18 et 19 octobre dernier sont les Bouleaux, les seuls à être dénudés en ce jour.

 
Durant des siècles, les Châtaignes ont fréquemment préservé de la famine bien des familles rurales aux terres peu fertiles. Les années de vaches maigres, elles compensaient, en grande partie, le manque voire l'absence de céréales. Dans le courant du 19e siècle, elles vont toutefois être détrônées par les pommes de terre sur les tables de nos campagnes.

La châtaignier a la capacité à puiser en profondeur l'eau et les éléments minéraux du sol grâce à ses racines pivotantes. Selon les régions, son tronc mesure dix à quinze mètres de hauteur et sa ramure dépasse parfois les trente cinq mètres. Caduques, coriaces, dentées et grandes, ses feuilles alternent les unes par rapport aux autres le long des rameaux. Séparées les unes des autres, ses fleurs mâles et ses inflorescences femelles sont cependant visibles sur chaque arbre. En automne, il produit des bogues contenant une à trois graines à savoir évidemment les savoureuses futures châtaignes. Boule hérissée de piquants, à maturité la bogue s'ouvre en libérant son ou ses fruits bruns à l'enveloppe coriace. 

 A cette saison, les routes peuvent être partiellement voire totalement couvertes de châtaignes et de feuilles de Châtaigniers.

 
S'il peut vivre 1000 ans et plus, dans l'hexagone le Châtaignier pousse difficilement au-delà de 800-900 mètres d'altitude. En effet, il redoute les froids intenses, les vents violents et surtout les gelées tardives, nuisibles à ses fleurs.

Pour sa fructification, il a besoin de lumière donc d'espace et d'une température moyenne minimale de 9°C. Comme il apprécie la fraîcheur durant l'été, sa culture sur un versant orienté au Nord ou au Nord-Est, est recommandée. Côté sol, il aime les terres acides, meubles, profondes et bien drainées car ses racines craignent l'eau stagnante. Dans un sol très acide, un apport modéré d'amendement calcique permet d'améliorer la fertilité sans nuire à l'arbre.

Produits à base de Châtaignes (Châtaignes des Cévennes) ICI


 Ci-dessus, château de Calberte ou château Saint-Pierre à Saint-Germain-de-Calberte (48)


 


Des arbres qui parviennent à pousser sur des blocs rocheux. On se demande où ils trouvent leurs nutriments.
 


Vous remarquerez qu'au fil de la vadrouille, les paysages changent radicalement, entre terres restées sauvages avec une végétation d'une rare densité et paysages modelés et aménagés par la main humaine de manière à cultiver ou d'accueillir quelques petits élevages de Vaches, Brebis ou Chèvres. 
 


 Quelques vaches libres de circuler, les seules clôtures pouvant leur barrer le chemin étant les faïsses.

Balade en Vallée Française 2/2


Dans le Parc national des Cévennes, la conciliation entre "développement durable" et "protection" est un enjeu particulièrement présent, très bien illustré par la question de l'intégration des énergies renouvelables sur le territoire. 

La réglementation permet les capteurs solaires thermiques et photovoltaïques positionnés sur les bâtis, à petite échelle (dans certaines conditions sur les annexes des habitations et les bâtiments techniques comme les hangars agricoles).  Ils doivent permettent de "réduire l'impact paysager et écologique d'une construction ou d'en accroître l'autonomie énergétique".

En coeur de Parc, les panneaux photovoltaïques ou thermiques au sol et l'éolien industriel sont interdits afin d'éviter d'éventuels impacts sur le patrimoine bâti et les paysages. En aire d'adhésion, s'il n'y a pas de réglementation particulière, la Charte du Parc invite les acteurs des communes adhérentes à appliquer les mêmes règles qu'en coeur de Parc et ainsi concilier production d'énergie et préservation du patrimoine naturel et culturel.

 
Ici, pas de voisinage...

 
Pour la qualité de ses productions, sa spécificité et sa forte proportion d’agriculteurs biologiques , le monde cévenol répond à la demande sociale et aux attentes d’une Europe qui met en avant le respect de la qualité et la préservation du milieu.


De fait, les Cévennes bénéficient d’une bonne image dans leur ensemble : Territoire préservé, productions de qualité, agriculture paysanne, traditions, organisation sociale… Un élément à prendre en compte est le niveau de convergence entre les valeurs que sous-tendent une image et sa promotion et les valeurs recherchées par les consommateurs. Les éléments permettant l’identification des produits, de leurs différences qualitatives, sont ainsi une composante indispensable de l’image sur les qualités spécifiques des produits locaux.
 


Charmant endroit composé de faïsses et traversé par un ruisselet.


Ce 22 octobre, tout était encore très vert malgré un été très chaud et sec et bien que le territoire Gardois soit resté depuis l'été 2022 majoritairement en situation d'alerte, d'alerte renforcée ou de crise. A cette même date, la Lozère quand à elle se trouvait en partie en alerte et alerte renforcée (tant pour les eaux superficielles que souterraines).

Grace aux grosses quantité de pluies de la seconde quinzaine, le Gard est maintenant totalement hors zone d'alerte depuis le 1er novembre. La Lozère en revanche, moins arrosée a toujours des zones d'alerte et d'alerte renforcée. Espérons que cela se règle d'ici la fin de l'année.

 

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C
Chère Pascale ; Nous nous ressemblons beaucoup ; j'ai bien tout lu . Ma maman aimait aussi faire des photos et filmer . j'ai des énormes boîtes de Diapos .... et je suis heureuse à mon grand âge de revoir la vie de toute la famille et de nos voyages .  <br /> Je vis avec mon apn !! j'observe tout ce qui m'entoure , faune , flore ....  Quel bonheur de me promener sur ton site . les photos sont belles et j'apprends beaucoup de choses intéressantes . Je transmets à mes enfants et arrières petits enfants l'amour de la nature . <br /> Je reviens à ton blog ; merci de partager ta passion avec nous .  Bises de mon île 
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C
bonjour Pascale<br /> je pense que tu es partie avec tes appareils à la recherche de situations insolites à partager avec nous<br /> belle fin de semaine
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E
Merci pour toutes tes explications. Je me demande qui n'aime pas la nature, elle fait partie de notre vie, nous vivons en symbiose avec elle. Il n'y a qu'à regarder les animaux pour le comprendre. Je me souviens qu'au moins une fois par an, quand je vivais pendant mon enfance dans le Nord de la France, ma mère faisait cuire des châtaignes au four. On se régalait. La farine de châtaigne existe aussi et permet de faire quelques bons plats. Merci pour tes belles photos, le paysage est bien vert ! Dans l'Hérault nous sommes toujours en Crise sécheresse. Bonne journée et bises.
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D
Bonjour Pascale<br /> Ta mise au point au début des commentaires est tout à fait pertinente. Au delà de tes photos, toujours très belles, tes commentaires nous apprennent, et personnellement m'ont appris, énormément de choses sur des espèces animales que je connaissais pour les avoir vu, sans pour autant m'intéresser à leur manière de vivre. Et je pense que pour bien connaître un animal, une plante, ou comme dans cet article une région, il est important de savoir ce qu'elle ou il est. C'est pourquoi je prends toujours autant de plaisir à parcourir tes articles, mêmesi mes passages ne sont pas réguliers.<br /> Dans cette série tu rends un magnifique hommage à ce bel arbre, mais également à toute cette région si belle et si attirante. Tu es une très bonne ambassadrice qui nous donne envie de parcourir ces chemins creux pour nous immerger dans cette nature.<br /> Je te souhaite une belle journée. Bises.<br />  
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B
Coucou Pascale<br /> C'est merveilleux que tu aies vu cette mante et heureusement qu'elle s'est installée chez toi là où elle est en sécurité. Cela sera un beau moment quand les bébés seront là. <br /> J'avais oublié aussi de te dire que j'aime les châtaignes et les châtaigniers.<br /> Tes photos montrent que les arbres sont en effet très nombreux et savent se nourrir et résister dans cet endroit privilégié.<br /> Gros bisous<br /> Am
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C
les châtaignes j'en mangerai sur la tête d'un pouilleux....la bajana est un plat qui remplit bien l'estomac. merci pour le compliment concernant ma création art postal sur le thème de la lumière et de l'ombre. bises.celine
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J
Quel beau pays qui est celui de mes ancêtres.<br /> Les châtaignes, autrement dit : « les castagnes » à ne pas confondre avec « la castagne » bien sur, c’est bien bon, quand on les fait rôtir dans une poêle trouée sur un feu de bois, dans une vieille cheminée bien de chez nous... rien de meilleur... n’est-ce pas ?<br /> Merci encore pour toutes les informations jointes à ces belles images.<br /> Je te souhaite un bon début de semaine.
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S
que dire si ce n est... magnifique... gros bisous
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A
Les paysages sont si beaux. En France beaucoup de belles régions. Ton blog riche nous apprend beaucoup de choses sur la nature. J'ai appris à connaître certains animaux, insectes. Et je transmets à mes petits enfants. Bised
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A
Bonjour Pascale, <br />  Barber, quel terme horrible ! Non, tu ne me barbes pas. Au contraire, grâce à toi, j'enrichis mes connaissances. Autant j'apprécie ce que tu nous apprends, autant j'admire tes photos tant animalières que paysagères. Alors, continue, va au bout de ta passion et continue à nous offrir ton regard et tes réflexions sur le monde qui nous entoure.<br /> Vallée Française :<br /> Effectivement, je parlais du village, mais aussi de la région autour. Quant aux châtaigniers dont tu nous parles si bien, j'en ai quelques souvenirs à une époque où j'étais militaire dans le secteur... surtout pendant les exercices, alors que nous devions nous mettre à couvert, pour ne pas être repérés. Aie, ça pique... Souvenirs cuisants ! Et ici, toujours des photos qui me parlent, forcément.<br />  Bises<br />  
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