Dramatique sécheresse
Comme un peu partout, les Cévennes ont souffert d'une grande sécheresse durant l'année 2022.
Pourtant, comme vous pourrez le remarquer, les couleurs d'automnes ne sont pas encore vraiment installée.
Cet été, la cime des arbres a grillé sous les chaleurs extrêmes persistantes (entre le 15 mai et le 31 août, soit sur 107 jours, il y a eu 81 jours avec des températures entre 35° et 43° à l'ombre).
Avec la douceur de l'Automne, arbres et arbustes refont des bourgeons et des feuilles. Les Lavandes, le Rhododendron, le Lys des Incas, les Rosiers et bien d'autres encore refleurissent, certes timidement pour certains, mais tout de même ! Du jamais vu ici à cette saison et à 500m d'altitude !!! Avec des températures à 28° ces jours-ci, même les légumes au potager continuent à pousser et à mûrir) et nous avons de nouveau des fraises !
Sur la photos du dessous, le Lac de Camboux et la base nautique de Sainte-Cécile-d'Andorge (photos au smartphone).
Cette photo du Lac date du printemps 2021 avec une pluviométrie normale sur les sommets.
Et le barrage tel qu'il est habituellement à l'automne.
Normalement, à cette saison, période des épisodes Cévenols, l'eau du Gardon d'Alès arrive en haut du barrage et coule en aval comme on peut le voir ci-dessus.
Le voici en cette fin octobre (pris de l'autre côté, mais il s'agit du même endroit) après la sécheresse de 2022. Il est clair que l'eau ne coule plus en aval du barrage. L'endroit est méconnaissable ! On voit aussi très bien la limite normale du niveau d'eau au ras des arbres sur la gauche du barrage à découvert.
En dessous, le Gardon d'Alès où l'eau devrait également atteindre le bas des arbres sur la rive de droite et la partie gauche formant actuellement une plage devrait être totalement recouverte.
Entre le 20 et le 23 octobre nous avons eu 107,6 mm de pluie (chiffre relevé sur notre station météo). Cela représente un peu plus de 107 litres au m² soit 1.076.000 litres par hectare. Cette quantité d'eau qui peut sembler énorme à juste été absorbée par la terre.
(1mm de pluie correspond à un volume de 1 litre par mètre carré soit 10.000 Litres d'eau par hectare).
Malgré cette quantité d'eau, en cette fin octobre on peut toujours traverser le Gardon à sec en de nombreux endroits comme c'est le cas sur la photo ci-dessus.
Autant dire que la base nautique a été rapidement en "panne sèche" cette année. Le lac à quasi disparu, évaporé ! Il ne reste qu'un filet d'eau. La pêche y à heureusement été interdite pour cause de sécheresse.
Partout sur ces photos, l'eau devrait arriver à la limite des arbres, elle est à présent environ 5 mètres plus bas. L'endroit est réellement désolant. Un véritable crève-coeur.
En temps normal, même en plein été, on peut voir des petites cascades couler un peu partout dans les montagnes Cévenoles grâce aux nuages qui se forment sur la Méditerranée puis se dirigent vers le nord où ils butent contre le massif montagneux des Cévennes, apportant la pluie sur les cimes et l'eau dans nos rivières. Cette année, rien de tout cela, la quasi totalité des rivières sont totalement à sec ou en flaques d'eau stagnantes.
En descendant dans la vallée, on peut constater que des massifs d'arbres se sont installés un peu partout dans le lit du Gardon et ont déjà atteint de belles hauteurs.
Si la pluie n'arrive pas très très sérieusement, je m'interroge sur la survie de la faune sauvage (et bien sûr pas question de faire une pause avec la chasse cette année malgré cette situation dramatique et les incendies), sur l'état de nos forêts et sur la disponibilité en eau potable en 2023 pour les locaux. Que dire pour l'accueil des nombreux touristes l'été prochain ???
Notre élément vital est en train de disparaitre à une vitesse hallucinante...
Et malgré cela, il y a toujours des climato-sceptiques...