Vautour fauve
Vautour fauve - Gyps fulvus - Griffon Vulture
Fiche info ICI
Hautes-Pyrénées.
Pyrénées Atlantiques (64)
En balade dans les Hautes Pyrénées, Martine, Georges, Laurent et moi découvrons au loin une masse ne correspondant pas à
un environnement végétal ou minéral "normal". Georges armé de ses Jumelles et moi de mon 600mm découvrons qu'il s'agit
d'une vache couchée.
La présence des Grands corbeaux près de la tête de l'animal indique que la vache doit être morte, probablement dans la nuit.
(Clic sur les photos pour les ouvrir en grand).
Sur la première photo à gauche le temps est très couvert (photo à 600mm de notre point d'observation en contrebas).
Sur la seconde photo (croppée), nous sommes restés à notre point d'observation et le ciel commence à se découvrir.
Je me dis que si le ciel se dégage, nous aurons alors toutes les chances de voir arriver les Vautours qui pour le moment
ne se montrent pas.
En effet, cela se confirme, le ciel se dégage. Martine et moi entreprenons de grimper.
La grimpette est rude pour tenter de trouver un bon endroit pour nous poster en observation.
Georges et Laurent sont restés en bas avec Gampo et Loo de manière à ne pas effrayer les éventuels rapaces.
Passage d'un Milan Royal qui n'a pas été intéressé, peut-être à cause de la présence des Corbeaux.
Plus nous montons, et plus nous perdons de la visibilité sur l'animal mort. Nous décidons alors de redescendre à la voiture,
et de nous approcher par le haut plutôt que par le bas. Nous prenons donc quelques lacets sur la route et nous nous arrêtons
à un endroit qui nous semble plus approprié. C'est alors que nous voyons un premier Vautour arriver en piqué.
C'est certain, il a vu ! D'autres vont donc le suivre.
En effet des dizaines d'autres sont apparus dans le ciel en quelques minutes, comme sortis de nulle part.
Ils se sont mis à tourner au dessus du cadavre...
Après avoir tournoyé un long moment, un premier Vautour entame sa descente...
J'ai choisi de faire un suivi de ce Vautour dans son approche pendant que d'autres arrivaient.
Nous ne savions plus trop ou poser les yeux.
On peut, en les observant, savoir à quel moment ils se décident à atterrir. En effet ils commencent par
descendre leur "train d'atterrissage", puis partent tête en bas, sans le moindre battement d'ailes.
Arrivés près du sol, les ailes servent à les ralentir et à les stabiliser de deux ou trois battements.
La train d'atterrissage passe à présent de l'arrière vers l'avant et les ailes se mettent en position de freinage.
Pendant mon suivi, un autre vautour s'était posé déjà à proximité de la vache.
De nombreux autres ont fait de même en très peu de temps...
A ce stade, Martine, Laurent et moi avons décidé de nous approcher en essayant de ne pas nous faire voir des oiseaux
qui se posaient les uns après les autres dans des piqués formidables.
Georges quant à lui ne faisant pas de photo, observe aux jumelles à distance en compagnie de nos chiens.
Me voilà donc en approche en tête et à quatre pattes, me cachant derrière les buttes de terre et les pierres afin de
ne pas effrayer les oiseaux aux sol. Il est évident que ceux qui sont en vol nous voient parfaitement bien.
Là, je ne regarde plus ou je pose les genoux, et je passe sur de nombreuses bouses encore bien fraîches.
Pour le coup, mon camouflage frise la perfection, même au niveau des odeurs. Je ne sais pas comment je me suis
débrouillée car Martine et Laurent ne se sont pas "crapotés" à ce point ;-)
Passé la dernière colline entre les Vautours et nous, voilà alors ce que nous découvrons...
Malheureusement, je n'avais que l'objectif 150-600mm et je n'ai donc pas pu faire de photos de l'ensemble
des Vautours, mais ils étaient au moins cinquante.
C'est réellement très impressionnant de voir de si près ces magnifiques oiseaux dont l'envergure frise les 3 mètres.
D'autres articles suivront, ainsi que des petits bouts de films des vautours au repas.
Je rappellerai également quelle est la nature réelle de ces fantastiques nettoyeurs de l'environnement qui
ne sont QUE nécrophages, et en aucun cas des prédateurs.
Je peux vous assurer que les émotions étaient très fortes (et un certain nombre de map ratées dans la puissance
émotionnelle), et que chacun de nous a reçu ces moments comme un magnifique cadeau de la vie.
Entre le moment de la découverte du cadavre de la vache et ces photos avec le groupe de Vautours,
il s'est écoulé environ deux heures d'attente et d'approche.
Autant vous dire que pour chacun des trois photographes, les cartes Compact-Flash ont chauffé ;-)
La première étape d'une approche spirituelle est de reconnaître l'existence de
ce qui est, de le nommer en prononçant doucement "tristesse", "souvenir", "colère" ou autre.
Jack Kornfield