Les Grands voiliers...
Vautour fauve
Gyps fulvus - Griffon Vulture
Hablizl, 1783
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C'est en Cévennes, au Cirque de Navacelles ainsi qu'en proximité de Millau (partie méridionale des grands causses), il y a un peu plus de 30 ans, que j'ai aperçu mes premiers Vautours fauves. Cependant, ils étaient bien haut dans le ciel, planant en spirale à la recherche de vents favorables pour se déplacer et trouver leur nourriture.
Pour autant, ma première véritable rencontre dans une très belle proximité avec ces "grands voiliers" remonte à 2004, il y a tout juste 20 ans, lors d'un séjour en Provence dans les Gorges du Verdon (Vautours fauves). Ce fût alors le début d'une véritable fascination pour ces oiseaux.
Depuis, je n'ai eu de cesse de chercher à aller à leur rencontre (et de tenter de m'en approcher) là où il est possible de les observer, non sans mal parfois.
En France, j'ai pu faire mes plus belles approches :
- Dans les Gorges du Verdon, comme dit plus haut ;
- Dans les Gorges de la Jonte (situées aux limites du parc national des Cévennes et du parc naturel régional des Grands Causses) après une belle grimpette des Gorges. C'est le seul endroit où j'ai eu la chance de pouvoir observer les quatre Vautours présents sur notre territoire se côtoyer (Vautours fauves, Vautours moines, Vautours percnoptères et Gypaètes barbus) ;
- Dans le massif du Thaurac, vallée de l'Hérault (Vautours fauves et Vautours percnoptères) ;
- Dans les Pyrénées-Atlantiques en différents endroits (Vautours fauves) ;
- Dans les Hautes-Pyrénées en différents endroits également (Vautours fauves et Gypaètes barbus) . Là, durant trois jours, j'ai pu assister, dans une fantastique proximité et avec un nombre incalculable de Vautours fauves, à un repas providentiel sur le cadavre d'une vache en montagne.
- Dans le Massif central (non loin du Puy-de-Dôme) où là encore j'ai pu m'approcher d'une belle colonie (Vautours fauves) encore posée sur les rochers dans l'attente des courants ascendants.
Ces oiseaux m'ont offert et m'offrent toujours de très grands moments de bonheur, comme ici en Pyrénées-Atlantiques.
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Ce rapace au long cou anguleux et déplumé (mais couvert d'un épais duvet), se nourrit exclusivement d’animaux morts ce qui lui vaut le nom d’éboueur du ciel. Son rôle de fossoyeur a longtemps provoqué chez les hommes dégoût et peur. Aussi, ont-ils été victimes de cette mauvaise image qui a contribué à leur disparition en France au 19ème siècle.
Qu’est-ce qu’un Vautour et qu’est ce qui le différencie des autres rapaces ?
Le Vautour est un rapace nécrophage c’est-à-dire qu’il se nourrit de cadavres d’animaux et sa morphologie est particulièrement bien adapté à ce mode de vie (bec crochu, serres peu puissantes, système digestif acide favorisant l’élimination des bactéries).
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Les Vautours fauves sont présents depuis 1,6 millions d’années sur notre continent d’après les archives archéologiques et leur aire de répartition était bien plus vaste qu’actuellement où ils sont uniquement confinés aux régions méridionales.
Ci-dessous, carte de présence actuelle et historique des quatre vautours. Source : http://rapaces.lpo.fr/grands-causses/les-quatre-vautours
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Depuis la domestication du bétail par l’homme, ces rapaces se sont adaptés et sont devenus fortement dépendants de ce dernier pour s’alimenter.
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Le Vautour fauve est l’espèce de vautour la plus commune en France.
Il est très grand, avec une envergure allant de 230 à 265 cm, pour une hauteur de 95-110 cm.
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Le Vautour fauve est généralement l’archétype du vautour pour le néophyte.
Il est celui qui apparaît en premier lors des randonnées pyrénéennes, dans les Alpes, le Massif Central et les Causses Cévenols.
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Ses ailes digitées sont très longues et sa queue est courte, tout comme le Vautour moine.
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Cependant, contrairement à ce dernier, le Vautour fauve à une silhouette plus « arrondie » et un aspect bicolore : corps et avant de l’aile (couvertures alaires) d’aspect brun/roussâtre, queue et arrière de l’aile de l’aile (rémiges) noires ainsi que la tête claire.
La différence entre jeunes oiseaux et adultes est subtile.
Le plumage adulte est acquis en 5 à 6 ans (comme chez le Vautour moine).
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Le Vautour fauve a été quasiment exterminé en France en raison de l’usage de poison, de tirs et de la mise en œuvre de mesures sanitaires d’équarrissage obligatoire des cadavres du bétail.
Ainsi l’espèce a disparu des Alpes et des Alpilles au XIXème siècle et du Massif Central (Grands Causses Cévenols) en 1946.
Il ne subsistait qu'une seule petite colonie dans les Pyrénées dans les années 60.
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Les décennies suivantes ont vu l’application de mesures de protection (création de réserves naturelles et sites de nourrissage, mise en place de statuts juridiques de protection en 1962, programmes de réintroduction) qui ont permis à l’espèce de prospérer.
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Les Vautours à bec sombre sont des juvéniles, les adultes ont le bec blanc.
Quel régal de les voir planer juste au dessus de nos têtes, souvent à hauteur de nos yeux, nous offrant même parfois un échange de regard, et n'entendant que le souffle du vent dans leurs ailes... Et pouvoir les approcher alors qu'ils sont posés, c'est réellement un immense bonheur.
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