Anthidium florentinum
Certes, j'aime beaucoup cette période hivernale. C'est pour moi une saison de contrastes et de magie.
Comme notre ciel n'a pas encore daigné venir déposer ses éclats de coton sur le Refuge, les arbres à feuillage caduque, qui, il y a peu encore dévoilaient toute leur majesté dans l'exubérance de leur frondaison, n'ont laissé autour de nous qu'un tapis encore rougeoyant et crissant sous nos pas. Ils se dressent à présent, branches dénudées, dans une beauté sobre et une force insoupçonnée.
Durant la nuit, le jardin se pare de givre et attend l'arrivée du soleil pour révéler ses couleurs. Le temps semble alors suspendu... Sur la toile du matin, le bleu intense nocturne se retire, laissant place à une symphonie de teintes fascinantes : des touches de vermillon, des éclats d'or, des nuances de bleu et de violet... Dans l'air cristallin, le regard se perd à l'horizon, dévoilant le Mont Ventoux, lui qui reste si souvent caché dans les chaleurs d'été.
Alors que la nature s'est mise en léthargique, la symphonie vibrante des sons de l'été qui accompagne nos journées chaudes et ensoleillées a suspendu sa respiration pour des instants de calme au cœur du tumulte. Tout semble s'être mis au ralenti, et même, s'être endormi... Les oiseaux, pourtant nombreux, semblent avoir eux aussi sombré dans une sorte de paresse, ne gaspillant plus, ou presque, leur énergie à chanter. Les petites butineuses ont arrêté leur danse aérienne et se sont installées dans l'hibernation ne nous offrant plus qu'un grand silence... C'est une période qui invite à la quiétude, à la contemplation...
Ainsi, afin de remédier durant quelques instants à notre disette de gazouillis joyeux des Oiseaux et de leur énergie printanière vivifiante, à la pénurie de ronronnements et de stridulations du Petit Peuple de l'herbe dans un fond musical constant et une vibration de vie dès les premiers jours du temps du renouveau... c'est un petit flash-back en période estivale, que je vous propose avec ma petite Abeille cotonnière préférée. Puis... de temps en temps, avec quelques autres pages en températures largement positives 😊
Anthidium florentinum (Mégachile)
Fabricius, 1775)
Juillet 2024 sur Perovskia
C’est une espèce d’abeille solitaire de la famille des Megachilidae.
L’abeille cotonnière est assez reconnaissable parmi les abeilles solitaires. Elle a une envergure d’environ 20 millimètres et une longueur de corps variant entre 11 et 13 millimètres pour les femelles et entre 14 et 17 millimètres pour les mâles qui sont donc nettement plus grands. On les reconnaît par leur couleur noire et leurs taches jaunes sur les côtés de leur abdomen.
Elle présente un aspect trapu et chez les femelles, on observe une brosse ventrale sous l’abdomen qui sert au transport du pollen jusqu’au nid. Le fait que le mâle soit plus gros que la femelle est une particularité dans cette famille, ce qui, contrairement à ce que l’on pense généralement, est très peu courant chez les abeilles.
Les Anthidies se reconnaissent notamment aux bandes jaunes (ou blanches) et noires interrompues sur l’abdomen, qui les font un peu ressembler à des guêpes.
Ce sont des abeilles estivales ; elles peuvent vivre de mai à septembre même si leur durée de vie est limitée à quelques semaines.
Elles sont dîtes "cotonnières" car si elles se nourrissent du nectar et du pollen de différentes espèces de plantes ; elles ont besoin, pour confectionner leur nid, de plantes duveteuses comme l’Epiaire de Byzance, le Cinéraire maritime ou la Coquelourde des jardins.
Les femelles « grattent » la face inférieure des feuilles de ces plantes à l’aide de leurs mandibules pour former une boule de poils qu’elles transportent entre leurs pattes jusqu’au nid, confectionné dans la cavité d’un arbre, d’une tige ou d’un mur. Avec cette boule de poils, elles font un petit nid douillet où sera pondu un œuf, déposé sur un mélange nectar + pollen appelé « pain de pollen ». La loge est alors refermée par de la ouate végétale. Une dizaine de loges sont ainsi fabriquées par une seule femelle, durant sa courte vie.
Pendant que les femelles sont occupées à butiner pour collecter les ressources alimentaires ou les poils végétaux pour leur descendance, les mâles quant à eux territoriaux, patrouillent.
Ils sont armés de "dents" sur les côtés de leur abdomen et n’hésitent pas à heurter violemment tout intrus ou rival potentiel afin de le chasser de leur territoire. Mais contrairement aux femelles, ils sont dépourvus de dard et ne peuvent pas piquer !
Dans mon article précédent, j'ai omis de vous parler de trois choses bien spécifiques concernant le nourrissage des Oiseaux du jardin. Ces points ont été rajoutés, mais je les remets ici si vous ne les avez pas vus ;-)
- Ne laissez jamais les filets autour des boules de graisses du commerce, ces filets sont des pièges mortels pour nos petits passereaux qui risquent de s'y accrocher et mourir d'épuisement en tentant de s'en dégager !!!!
- Ne déposer pas de nourriture au sol (ni même d'abreuvoir), les Oiseaux y sont trop vulnérables aux prédateurs. Tout doit se situer à bonne hauteur !
- Ne donnez pas de beurre : issue des lipides du lait de vache, il est beaucoup trop de gras pour leur petites artères et peut entraîner un taux de cholestérol élevé. Choisissez les graisses végétales, idéalement à base d'huile de colza.
Complément d'informations pour nos petits Rougegorges :
Ce sont des Oiseaux qui manquent un peu d’agilité… comparés aux Mésanges et Sittelles torchepot qui peuvent manger la tête en bas (les Rougegorges en sont incapables) ! Comme ils ne sont pas très acrobates, ils préfèrent s'alimenter sur une bonne mangeoire plateau, fixée sur un poteau par exemple. Il leur faut du plat, du confortable ;-) Pour eux, je mets donc ma préparation dans un petit récipient en plastique à fond plat que je dépose sur un des plateaux de liège.
Le Rougegorge raffole du Tournesol, de la graine de pavot, des brisures de noix et de noisettes, des flocons d'avoine et de cacahuètes écrasées et non salées. Mais pour lui, il faut savoir que les graines de Tournesol doivent être décortiquées car il ne sait pas retirer l'enveloppe.
Donc si vous voyez un Rougegorge et qu'il ne vient pas à vos mangeoires, ce n'est pas qu'il les dédaigne, c'est certainement parce que c'est trop compliqué pour lui.