Les Grues cendrées...

par Pascale MD  -  9 Janvier 2025, 00:01



 

Grue cendrée

Grus grus - Common Crane
Linnaeus, 1758



 

Avec son élégance incontestable, la Grue cendrée fait sans aucun doute partie des oiseaux les plus majestueux que nous puissions observer. Bien que venant de contrées lointaines, elle n’est pas pour autant moins familière dans notre pays. Chaque année, à son arrivée, elle nous rappelle que nous sommes aux portes de l’hiver et pour son départ, elle nous annonce l'arrivée du printemps. Nous pouvons alors admirer ses grands vols en V se dégageant dans le ciel, accompagnés de « grous-grous » sonores et communicatifs.

Il existe 15 espèces de grues dans le monde, toutes aussi étonnantes les unes que les autres.
Nous parlerons aujourd'hui de la Grue cendrée, bien connue de tous sous nos latitudes.


 


 

C'est le plus grand échassier d’Europe. Avec ses 1,15m de hauteur et ses 2m environ d’envergure, c’est un très grand Oiseau qu’il est relativement facile d’identifier sur le terrain. Elle a de longues pattes et un long cou étroit. Son plumage est gris-bleuté. Sa tête et le haut de son cou sont noirs et blancs. Le dessus du crâne est un espace de peau nue de couleur rouge.

Les jeunes sont plus uniformes avec la tête et le cou aux tons unis, plutôt roux/brunâtre.

En vol, son cou et ses pattes sont tendus ce qui la différencie des hérons même de loin car sa silhouette est assez typique.

C’est une espèce grégaire en migration et hivernage, que l’on retrouve en d’immenses groupes parfois de plusieurs dizaines de milliers d’individus. Ces regroupements forment alors des vols en V, qui s’étendent parfois sur une bonne partie de l’horizon, créant des lignes horizontales et se succédant à vitesse de croisière moyenne.

 


 

L’espèce se reproduit dans le nord de l’Europe depuis la Norvège jusqu’en Russie, en passant par les pays de l’Est (Hongrie, Roumanie, Ukraine, Géorgie, etc.) et hiverne dans le sud de l’Europe jusqu’en Afrique du Nord (Algérie, Tunisie principalement). Plusieurs grandes "routes" migratoires sont connues dans le monde dont celle d’Europe de l’Ouest qui nous concerne tout particulièrement.

A partir d’octobre-novembre les Grues migrent vers leurs quartiers d’hivernage et remontent vers mars-avril. C’est alors que de gros effectifs passent par la France où certains sites naturels sont désormais connus pour leur présence en période de migration (halte) et d’hivernage. Les sites majeurs incluent le Lac du Der, la Brenne, la Camargue (au fil de ces vingt dernières années elle en est devenue le deuxième oiseau emblématique au côté du Flamant rose) ou encore les Landes.


 



Carte des couloirs migratoires : ICI

 


 

Pour tenter de faire de belles observations de cet Oiseau magnifique sans le déranger, il faut rester à une distance suffisante de plusieurs dizaines de mètres. L’idéal est de se positionner dans un véhicule où derrière un obstacle (buisson, roselière...) afin de "casser" la silhouette humaine. Avec elles, la tenue de camouflage est aussi une bonne manière de de les admirer en discrétion.

Cet oiseau reste tolérant jusqu'à une certaine distance. Si vous approchez alors que l’oiseau est en train de se nourrir, soyez attentifs au fait que son comportement ne change pas. Au moindre signe d’agitation, arrêtez-vous puis reculez doucement. En effet, si vous entrez dans sa zone de tolérance, la première à s'envoler fera s'envoler tout le groupe, et elles seront alors forcées de cesser de se nourrir.


 


 

En période de migration et d'hivernage, la Grue cendrée affectionne les zones ouvertes généralement cultivées où elle trouve une quantité de nourriture importante, notamment dans les champs de maïs et les champs de blé dur.

La proximité de l’eau (marais, rizières...) pour les dortoirs semble prépondérante, la mettant en sécurité des prédateurs terrestres.

En période de reproduction, elle recherche des milieux de landes humides, des marais d’eau douce peu profonds ainsi que des forêts marécageuses, entrecoupées de clairières dégagées.

Cet oiseau est capable de se déplacer sur de longues distances lors des migrations.


 


 

La Grue cendrée est un oiseau généralement connu pour être en groupe, sociable et grégaire en période de migration et d’hivernage. Également très bruyant durant cette période. Sa présence en quantité parfois très importante nous offre des spectacles mémorables. Lors des vols migratoires, cet oiseau décrit des V ou Y, pattes et cous tendus à des altitudes situées entre 200 et 1000m. On estime qu’environ 250 000 grues empruntent ce même couloir d’Europe de l’Ouest, celui qui nous est le plus familier, chaque année pour deux fois.

A contrario, elle est très territoriale pendant la saison de reproduction où les couples sont unis pour la vie. Elle est également connue pour ses parades nuptiales qui consistent à réaliser une sorte de danse en courbettes, saisie parfois d’objets divers jetés en l’air avec des sauts, les ailes ouvertes, des salutations et autres signes amoureux.


 


 

Après le temps dédié à la parade amoureuse et à l’accouplement qui s’en suit, la femelle pond généralement 2 œufs de couleur olive/fauve, tachetés de gris/brun. En cas d’échec, le couple peut effectuer une ponte de remplacement.

Les œufs sont couvés pendant environ 1 mois par les deux adultes, les jeunes nidifuges se nourrissent sous la surveillance des parents pendant environ 70 jours avant de pouvoir prendre leur envol.

La maturité sexuelle est estimée à environ 5 ans, parfois moins.

Le couple niche toujours seul. Les jeunes restent avec leurs parents jusqu’à leur première épopée migratoire et jusqu’à la fin de l’hiver. C’est pour cette raison que l’on observe souvent à l’automne des adultes accompagnés d’un jeune (tête uniformément rousse), même sur les quartiers d’hivernage, ils restent unis la première année.

La longévité maximale observée dans la nature serait de 26 ans !


 

 

Chez beaucoup d’espèces d’oiseaux, le régime alimentaire diffère entre la période de reproduction et la période inter-nuptiale. C’est le cas de la Grue cendrée qui consomme principalement des animaux en reproduction (micromammifères, insectes, mollusques) et plutôt des végétaux sur le reste de l’année (jeunes pousses, graines, tiges, feuilles).

 

 

 

 



 


 

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W
Beautiful series of these stately birds.
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P
Thank you Willem.
A
Bonjour Pascale, <br /> De belles photos pour nous montrer l'élégance de ces oiseaux. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en voir par chez moi, au contraire de leurs cousines (par l'aspect) les aigrettes. Merci pour ce partage.<br /> Bises
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P
Bonjour Albert,<br /> Merci pour les photos, c'est gentil. <br /> Bises
S
petit coucou de fin de semaine... ici aussi le brouillard s est levé... gros bisous
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P
Merci pour ta visite.<br /> Certes le brouillard s'est levé mais le vent aussi, et ils est glacial.<br /> Gros bisous.
J
Des photos superbes, où l'oiseau est magnifiquement mis en valeur! Bon dimanche, Pascale.
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P
Merci Jean-Louis.<br /> Bon dimanche à toi également.
A
Bonjour Pascale, oui, c'est un oiseau magnifique mais je n'en ai vues qu'une ou deux fois... Il n'y en a pas dans mon coin. Merci pour cet article si intéressant, comme d'hab.. mais aussi toujours ces clichés de toute beauté. Gros bisous et bon dimanche à toi.
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P
Bonjour Cath,<br /> Merci pour mon article. <br /> C'est bien déjà d'en avoir vu.<br /> Gros bisous et bon dimanche également.<br />
E
très élégantes et tes prises de vue sont magnifiques<br /> merci aussi pour toutes ces infos intéressantes. 26 ans de vie observés, je suis épatée<br /> bon wk Pascale
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P
Merci Eki.<br /> Les oiseaux ont souvent de belles espérances de ie.<br /> Bon weekend également.
J
Un oiseau d'une rare élégance. Je suis sous le charme.<br /> <br /> Merci pour toutes les informations qui jalonnent cette superbe série. On en apprend beaucoup.<br /> <br /> Bravo pour toutes ces images bien faites et dans des attitudes très diverses.<br /> <br /> Une fois de plus, je suis en admiration devant ton travail.<br /> <br /> Bonne fin de semaine chère Pascale.
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P
Ce sont de magnifiques oiseaux, je partage cet avis.<br /> Merci à toi, c'est très gentil.<br /> Belle fin de journée à toi Jean. J'espère que si tu as apprécié ton dernier voyage, tu en as aussi apprécié le retour.
A
Cet oiseau me ferait peur si je le rencontrais mais il est évident d'après ce que tu nous dis que j'ai peu de le rencontrer d'un seul coup d'un seul! Vois-tu Pascale, ce qui m'étonne quand je viens te lire, c'est que ce que tu écris est si intéressant que j'ai beau avoir un travail d'intendance important chez moi à 95 ans, je pourrais rester des heures à te lire! Passionnant! Quand j'avais 15 ans, je mettais procurer des bouquins sur les animaux (je les ai placés dans la bibliothèque d'Ariane) .Ça me passionnait . Ariane et moi avons souvent vu ces oiseaux dans leur vol migratoire au Jardin des Plantes. Passion! J'ai pas changé! Bonne journée Gisèle
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P
Eh bien, je suis ravie de savoir que tu trouves cela passionnant ;-)<br /> Alors, c'est très étonnant, car les Grues cendrées ne survolent pas Paris dans leur parcours migratoire.<br /> La vie animale est passionnante, j'ai aussi des bouquins sur ce sujet sui datent de mon enfance et je n'ai pas changé non plus sur ce point.<br /> Bonne fin de soirée Gisèle.<br />
F
Bonjour Pascale, <br /> <br /> Il faut beaucoup de chance pour les voir passer dans ma région Pascale.<br /> <br /> Merci pour cette belle série de photos et les explications.<br /> <br /> Bonne fin de semaine
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P
Bonsoir Willy,<br /> C'est vrai qu'elles survolent une partie de la Belgique.<br /> Merci à toi.<br /> Bon weekend.
E
Merci pour l'info que j'utilise sur mon blog mais pas pensé pour les autres blogs.<br /> Après avoir vu les photos, je peux m'instruire en lisant le texte complet sur les grues.<br /> Bonne journée <br /> Bisous
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P
Nickel alors ;-)<br /> Bisous et bonne journée Erika.