Approche et préparation pour un affût - 1/2
Fin de journée, nous voilà partis pour installer un affût (un grand merci à Ernestine).
Bien sympa cette ambiance forestière pour accéder à l'endroit propice à d'éventuelles belles rencontres.
Nous traversons trois champs comme il nous a été indiqué, tout en faisant bien attention de refermer
les différentes clôtures des pâtures occupées par les chevaux d'Ernestine.
Bien que les terrains soient privés, les propriétaires des lieux ne sont pas parvenus à interdire l'accès aux chasseurs.
Il y a quelques années, Ernestine à eu l'horrible surprise de découvrir qu'un de ses chevaux avait été canardé par des
chasseurs, laissé très grièvement blessé, ce qui a nécessité son euthanasie.
La traversée est de bonne augure, nous trouvons les premiers indices de présence...
Nous découvrons beaucoup d'empreintes en traversant les champs.
Les indices de présence se font plus "présents"... avec des déjections (ici celles de blaireaux).
Concernant les Blaireaux, les crottes sont généralement déposées dans de petits trous non refermés appelés pots.
On peut trouver aux alentours du terrier (parfois assez loin) des latrines formées de plusieurs de ces pots à crottes.
Elles sont de consistance variable selon les aliments (boueuses quand le Blaireau à mangé des lombrics).
Les latrines de gauches sont bien pleines et resteront ainsi à découvert. Celles de droite ont été creusées plus récemment.
Sur le chemin, nous en voyons quatre assez espacées les unes des autres et au beau milieu des champs, très à découvert.
Nous voilà arrivés sur le lieu ou depuis 30 ans, des couples de Blaireaux ont investi les lieux, probablement de
génération en génération, car leur espérance de vie est de 14 ans maximum. Nous prenons toutes les précautions pour
ne pas les déranger et surtout ne pas nous approcher trop près des endroits très fréquentés.
Ici, un endroit manifestement très emprunté au milieu des fougères.
Le terrier est composé de 3 à 10 entrées (parfois beaucoup plus) distantes de 10 à 20 m (exceptionnellement
jusqu'à 100 m). Il comporte des galeries et des chambres garnies de feuilles et d’herbes. Les déblais sont rejetés à
l’extérieur et renferment des restes de vieille litière (herbes, fougères) et il arrive même d'y trouver des os de
blaireaux morts dans le terrier. Les empreintes sont souvent très nettes à la sortie des terriers occupés.
Le toboggan est caractéristique à la sortie des gueules (en évacuant l'ancienne litière à reculons, le blaireau
fabrique un toboggan avec les déblais) - (photo ci-dessus).
Nous trouvons un endroit pour installer les tentes affûts et par chance, nous sommes à bon vent. Nous espérons que ce sera toujours le cas à notre retour...
Faute de beaucoup de possibilités pour s'installer, nous avons collé les deux affûts l'un à l'autre.
Habituellement, partir en affût est plutôt solitaire, maximum deux, car forcément, plus on est nombreux
et moins on a de chance d'avoir de belles visites. La tenue de camouflage 3D est aussi une bonne méthode
qui ne nécessite pas d'installation préalable, et permet de s'installer n'importe où.
Le territoire du Blaireau couvre 30 à 50 ha dans les milieux riches et 150 ha et plus ailleurs.
La densité est en moyenne de 2 à 20 adultes au 100 ha, mais en France (excepté en Bretagne) la densité de
population ne dépasse que rarement 1,5 individu au 100 ha. Là où la densité est forte et le milieu stable, la
dispersion est la plus faible. Les mâles se déplacent plus que les femelles et les sujets qui ont atteint la maturité
sexuelle (plus de 2 ans) se dispersent davantage. Les émigrants peuvent se joindre à un groupe ou aller plus loin.
La distance parcourue ne varie pas selon le sexe. A la fin de l’hiver, les mâles font des excursions temporaires
sur plus d’un kilomètre, sans doute pour s’accoupler dans les territoires voisins.
l'abondance maximale des Blaireaux est est atteinte dans la campagne cultivée où champs et prairies alternent
avec des bois (ce qui était le cas ici). On le trouve surtout dans les bois de feuillus avec des clairières en proximité.
Les galeries du terrier ont généralement 10 à 20 m de long. Les pièces fréquentées pour dormir sont garnies de
matériaux plus ou moins variés que le Blaireau maintient contre son menton avec ses pattes antérieures et qu’il
apporte à reculons. Les galeries mesurent au moins 20 cm de diamètre, les entrées souvent davantage et devant ces
dernières, il y a un amas de déblais. Certains terriers sont occupés et agrandis par des générations successives
pendant des décennies (c'est donc le cas ici) voire des siècles. Il peut y avoir plusieurs petits terriers dispersés dans le
territoire en plus du terrier principal et qui servent souvent de terriers refuges. Le terrier se trouve dans les bois, les
broussailles, les haies, les carrières, les falaises maritimes, les landes, les champs, les talus, sous des bâtiments ou dans
des cavités naturelles.
Notre installation est à présent terminée. Nous laissons les affûts pendant quelques jours sans y revenir de manière
à ce que les animaux s'habituent à leur présence et ne s'en inquiètent plus. Nous espérons que les chasseurs ne
vont pas repérer les deux affûts et donc... les terriers, et aussi, que nous allons les retrouver à notre retour...
Pendant notre séjour dans le Massif central, et malgré la faible population humaine au Km², nous avons trouvé
plusieurs Blaireaux tapés par les voitures et gisant sur le bord des routes...;-(