Approche et préparation pour un affût - 2/2
Pour faire suite à la phase d'installation d'affût d'un précédent article ICI
Voilà donc les deux affûts installés pour quelques jours sans visite de notre part afin que les Blaireaux s'habituent
à cette présence inhabituelle. Les jours ont passé, et en fin de journée, nous revenons, le plus discrètement possible,
et toujours à bon vent. Nous nous installons sur nos tabourets pliants, et la phase d'observation et d'attente commence.
Cela s'agite dans les fougères, c'est indéniable, mais en vain, il ne se passera rien de mieux. Il faut dire que nous avons
presque tous été attaqués par une bronchite durant la semaine (seule Martine y a résisté), et malgré tous nos efforts,
quelques toux retenues et étouffées s'échappent des tentes. De plus, nous entendons quelques tirs de chasseurs au loin...
C'est ainsi, les affûts, parfois cela fonctionne très bien, d'autres fois ce n'est pas le cas. Quand la part de chance est
au rendez-vous, ce sont des moments de bonheur intense. Quand elle n'y est pas, il reste simplement l'envie de
renouveler l'expérience... et de réussir.
Ernestine a été très déçue que nous revenions bredouilles mais, malgré tout nous y avons passé un très bon moment.
Du coup, elle m'a très gentiment proposé de m'envoyer ses photos faites en juin, me permettant également de les
partager avec vous. Voilà donc ces superbes animaux que nous aurions pu voir...
Mes différentes méthodes d'affût selon l'environnement et l'animal convoité :
Pour ceux qui voyaient les affûts à dominante bleue, voici une autre photo, sous une autre lumière et dans un
environnement moins grillé. Vous pouvez voir que cela se fond très bien dans la nature en général.
Nous plaçons toujours l'entrée à l'arrière pour que nous soyons le mieux cachés possible en façade. Les fenêtres
sont équipées de filets pour camoufler visages et matériel. Dans cette tente, nous logeons tranquillement à deux,
trois étant le maximum. Il est nécessaire de la fixer au sol avec des sardines en cas de vent.
Cette tente en dessous est en revanche en place unique, le siège est incorporé avec dossier et accoudoirs dans une
armature articulée. Il reste juste la place devant les jambes pour installer trépied et sac à dos pour les longues attentes.
Elle dispose d'une ouverture en façade et de plusieurs ouvertures sur les côté. En revanche pas de possibilité de se
retourner totalement. On peut se déplacer de quelques mètres en soulevant l'armature métallique de l'intérieur, n'étant
pas fixée au sol (une fois installé, le poids de l'armature, du siège et du photographe, l'empêche de s'envoler).
La faune sauvage intègre assez rapidement ces tentes d'affût dans l'environnement.
En affût, autre possibilité, le filet de camouflage fixé par des pinces ou des ficelles aux végétaux environnants, ou
dont nous nous couvrons tout simplement. Plus pragmatique que les tentes en cas de besoin de se déplacer...mais en
revanche, il ne faut pas qu'il y ait le moindre vent.
Le plus pratique en affût quand il y aura besoin de bouger, la combinaison 3D qui est un sur-vêtement très large,
utilisable en été comme en hiver au dessus d'un gros anorak (ce qui était le cas ici pendant un affût aux Cincles
plongeurs). Cette tenue doit être juste lavée à l'eau claire pour éviter les odeurs de lessive. Dans la housse de
rangement, j'y met deux ou trois pommes de pin pour l'imprégner de cette odeur de nature.
Pour la billebaude photographique, nous utilisons des tenues militaires... fort gracieuses ;-)
Tenues adaptées selon les saisons. Idem, lavage à l'eau claire.
La billebaude représente l'essentiel de notre pratique photographique.
Pendant les affûts, quand nous nous séparons sur le terrain, nous utilisons des Talkies Walkies
pour communiquer et nous avertir mutuellement qu'un animal se trouve dans la proximité.
Voilà, vous savez tout sur les différentes manières de nous faire discrets pour photographier la faune sauvage ;-)