Gros plans sur les arrière mains...

par Pascale MD  -  3 Octobre 2012, 10:37  -  #Passion Chevaux

Hippodrome des Courbiers de Nîmes

 

Gros plans sur arrière mains...

 

 

 Je profite d'une de mes publications sur les chevaux pour partager cet article initialement en Anglais et traduit en Français
(pas par moi  Hihihi).

Voilà une des raisons pour lesquelles je n'apprécie pas les courses, même si j'admire la beauté de ces grands sportifs. 

Cet article peut expliquer beaucoup des problèmes de boiteries et d'ostéopathie que l'on peut rencontrer en débourrant trop tôt un cheval. Alors quand on voit des chevaux de deux ans déjà sur les champs de courses... on comprends mieux pourquoi très vite ils rencontrent de gros problèmes de dos et de jambes et sont mis "en retraite" à peine atteint l'âge adulte. 

 

 

Dr Deb Bennett, vétérinaire connue aux Etats-Unis 
(qui a entre autres conseillé les animateurs du dessin animé Spirit en biomécanique équine, sa spécialité)

 

[...] "Tous les Chevaux, de toutes les races, se développent à la même vitesse du point de vue du squelette

J’aimerais débattre du concept de la maturité du squelette. Si un cheval de 2 ans et demi n’a pas atteint la maturité, ce n’est pas parce qu’il appartient à une race tardive ou un individu qui se développe lentement. Cela n’existe pas d’un point de vue du squelette : Aucun cheval sur la terre, de n’importe quelle race, à n’importe quelle époque n’a jamais atteint sa maturité avant l’âge de six ans (plus ou moins 6 mois). Donc, par exemple, le Quarter Horse n’est pas une race précoce, pas plus que l’arabe n’est une race tardive. Leurs squelettes se développent de la même manière. Cette information peut paraître choquante pour beaucoup de gens qui pensent que débourrer leur cheval sous la selle à deux ans est ce qu’ils doivent faire à cause de sa race ou de son apparente maturité. Cela demande également une clarification quant à ce que j’appelle maturité.

Quand est-ce que le squelette du cheval atteint sa maturité?

A peu près tout le monde a entendu parler du cartilage de croissance, et généralement quand je leur demande, beaucoup me répondent que les cartilages de croissance se situent quelque part dans le genou du cheval (en fait ceux que ces gens connaissent sont situés en dessous du radius-ulna juste au dessus du genou). Ce que les gens ne réalisent pas c’est qu’il y a des cartilages de croissance de chaque côté de chaque os derrière le crâne et dans le cas de certains os, (comme le bassin qui a beaucoup ‘"d'angles") il y a de multiples cartilages de croissance.

Est-ce que cela veut dire que vous devez attendre que tous ces cartilages de croissance se soient ossifiés avant de monter votre jeune cheval ? Non, mais plus vous attendez, le moins de risques vous prenez. Les propriétaires et professionnels doivent réaliser qu’il existe un "agenda" d’ossification défini et facile à retenir. – et ensuite prendre leur décision quand monter leur cheval sur base de cette connaissance plutôt que sur base de l’apparence extérieure du cheval. Parce qu’il y a des races, le Quarter Horse entres autres, qui ont été conçus de telle manière qu’ils paraissent "matures" bien avant qu’ils ne soient en réalité. Cela défavorise ces chevaux soit par l’ignorance du processus d’ossification ou parce que les gens préfèrent suivre leur propre agenda (en vue de la compétition par exemple) que de s’inquiéter du bien-être du cheval.

Si vous faites partie des personnes pour qui débourrer veut dire monter, alors il est préférable de ne pas débourrer votre cheval avant quatre ans. Selon la méthode traditionnelle, cela donnerait ceci : introduisez toutes sortes d’équipements et de situations quand il a deux ans, montez et descendez de son dos quand il en a trois et commencez à vous mettre en selle et à lui apprendre la direction à quatre ans, apprenez-lui son job quel qu’il soit à 5 ans pour qu’il soit "mis" à six ans.

Agenda de la conversion des cartilages de croissance en os (ossification)

Le processus de conversion des cartilages de croissance en os se fait de bas en haut de l’animal. En d’autres mots, plus on descend vers les sabots, plus tôt la fusion des cartilages aura lieu et plus on se rapproche du dos de l’animal, plus cette fusion se fait tard. Le premier cartilage à s’ossifier, à la naissance, est la troisième phalange (os du pied). Dans l’ordre croissant viennent ensuite :

• Deuxième phalange – haut et bas – entre la naissance et 6 mois.
• Première phalange – haut et bas – entre 6 mois et 1 ans.
• Canon – haut et bas – entre 8 mois et 1.5 ans.
• Petits os du “genou” –entre 1.5 an et 2.5 ans.
• Bas du radius-ulna –entre 2 ans et 2.5 ans.
• Portion “porteuse” du glenoïde en haut du radius entre 2.5 ans et 3 ans.
• Humérus – haut et bas – entre 3ans et 3.5 ans.
• Omoplate – portion porteuse (bas) – entre 3.5 ans et 4 ans
• Postérieurs – bas identique aux antérieurs ci-dessus.
• Jarret – cette articulation est « tardive » vu sa place assez « basse ». Les cartilages de croissance entre le tibia et le tarse ne fusionnent (s’ossifient) pas avant que le cheval n’ait quatre ans (raison pour laquelle les jarrets sont connus comme étant un « point faible » et est même documenté dans la littérature du 18ème siècle)
• Tibia – haut et bas, entre 3 ans et 3.5 ans
• Fémur – haut et bas, entre 3 ans et 3.5 ans
• Encolure – entre 2.5 ans et 3 ans
• Bassin – les cartilages de croissance des pointes de la hanche, dessus de la croupe et pointe de la fesse (tuber ischii) – entre 3 et 4 ans

Et quelle partie du squelette est la dernière à s’ossifier pensez-vous ? La colonne vertébrale bien sur. Un cheval a 32 vertèbres entre l’arrière de son crâne et la naissance de la queue, et il y a plusieurs cartilages de croissance sur chacune d’entre elles. Les vertèbres ne terminent pas leur ossification avant que le cheval ait atteint au moins 5 ans et demi (et ceci concerne un petit cheval massif, plus le cou du cheval est long, plus tard les fusions se produiront… et pour un mâle, vous ajoutez systématiquement six mois. Donc pour un cheval d’ 1m70 de type demi-sang, cette maturité peut n'être complète qu’à 8 ans.)

Les dernières vertèbres à fusionner complètement sont celles à la base de l’encolure (raison pour laquelle les chevaux ayant un cou plus long peuvent atteindre leur maturité après 6 ans – c’est la base qui grandit encore). Donc vous devez être prudents – très prudents – de ne jamais forcer l’encolure d’une jeune cheval (par exemple lui apprendre l’attache en le laissant se débattre).

Quels sont les exercices à proscrire d'office ?

Jusqu'à 4 ans, éviter de mettre du poids sur le dos, surtout pour de longues périodes, éviter de sauter des obstacles, éviter le travail dans des sols lourds (jarrets pas formés), éviter les changements de direction brusques - favoriser les lignes droites - éviter les flexions forcées (on ne parle pas ici d'assouplissements mais de forcer l'encolure dans une position, également la méthode qui consiste à attacher une jeune cheval à moitié sauvage et de le laisser se débattre.

Il faudrait aussi clarifier ce que nous appelons débourrage. Cette notion varie en fonction de chaque personne. Aussi faudrait-il peut-être définir ce qu'est le "travail monté" (d'ailleurs, idem pour le travail au sol). Je présume que le travail d'un cheval de balade est différent de celui d'un cheval qui sera destiné à la compétition. Et même là, le travail, quelle que soit la discipline peut être géré différemment." [...]

 

 

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A
heu... tu veux dire arrière train ....lol
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P
Une belle série de derrières ! Autant humains qu'équins.
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E
Extra ces plans ! J'aime !
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J
Tu es Nimoise ?<br /> Ben... sache que moi aussi !
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G
A les voir courir ...par hasard à la télé ces chevaux semblent en pleine forme, mais si tout ce que tu écris est vrai alors j'y penserais lorsque je verrais une course de chevaux.
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N
Pour Cécile :Je ne crois pas que ce soit super Cécile, juste normal et juste ça. C'est de ne rien faire qui ne le serait pas normal selon moi. Si j'ai croisé leur route, ce n'est certainement pas un hasard.Bisous Cécile et bonne soirée
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C
JE VIENS DE LIRE TON MESSAGE SUR LES CHEVAUX ET J APPRECIE VRAIMENT ........... C EST SUPER CE QUE TU AS FAIT POUR CES CHEVAUX .......... TU SAIS CE QUE JE PENSE DE LA MALTRAITANCE DES ANIMAUX QUELS QU ILS SOIENT ET NON MALHEUREUSEMENT NOUS NE POURRONS PAS CHANGER LE MONDE ET SA CRUAUTE MAIS SI L ON SAUVE UN ANIMAL PEUT IMPORTE  CE QUE C EST, ALORS C EST LA VIE QUE L ON A SAUVEE ET CELA N A PAS DE PRIX ................. MERCI PASCALE JE T EMBRASSE BIEN AFFECTUEUSEMENT - CECILE LES XXXXXXXXXXXXX
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N
Pour Val èla :Oui, ce sujet me tient à coeur, comme tout ce qui est en effet de mon point de vue un comportement d'abus de pouvoir comme le fait si souvent l'être humain.J'ai le même cheminement, et plus j'avance moi aussi dans la vie, plus je prends conscience de ce que peut être avant je refusais de voir. Et j'avoue que les occasions d'être fière de faire partie de l'espèce humaine se fait assez rare.Peut être la raison pour laquelle je me sens si bien dans la nature.Non, nous ne changerons pas le monde, et je suis d'accord, si nous pouvons l'embellir ne serait-ce qu'un peu, alors oui, cela en vaut la peine.Très bonne soirée à toi également. 
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V
J'ai répondu à ton message. <br /> Je vois que ce sujet te tient à coeur et je te comprends. Tu sais, je crois que dès que l'humain se sent "supérieur" à un animal, à une personne, ou que l'appât du gain est le plus fort, ça dégénère. L'homme, quelque soit son statut, qui respectera l'autre, qu'il soit animal ou congénère, est une bonne personne, mais hélas, nous sommes souvent entourés par "l'autre espèce". Plus j'avance dans la vie, plus je me rends compte de ce nous sommes capables de faire en tant qu'êtres humains. Ca fait peur, mais dans un sens, ça permet également d'apprécier doublement les gens qui ne sont pas de cette espèce là et ça nous permet aussi de nous tourner vers une vie plus saine et plus valorisante. On ne changera pas le monde, mais si on peut l'embellir pour quelques personnes, animaux, ou même pour la nature, c'est déja une bonne chose.<br /> Passes une excellente soirée
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R
Très bel article très interessant, qui nous en apprend beaucoup car personnellement, je ne savais pas. Bisous bisous
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C
Interessant de connaitre ces choses<br /> Ces animaux sont très fragiles en fait !!<br /> Bises
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F
Tout est toujours une course à l'argent !Hélas
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C
c'est tout le problème des sports de haut niveau on lance des " jeunes " sans se soucier de leur santé et de les préserver et apres on les jette comme des kleenex...quand ce sont des looser...
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M
D'accord avec vous, Pascale et Marie. <br /> Concernant les photos (il ne faudrait pas les oublier !), pleine vue sur les arrière-mains, et les arrière-trains ! Bel ensemble !<br /> Bonne fin de journée
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N
Pour Marie :Ouf, c'est rassurant de voir que je ne suis pas une "extra-terrestre". Nous partageons le même point de vue et le même fonctionnement  J'ai fait pareil avec les miens, ce qui me semble juste normal quand on les aime. J'ai aussi choisi de les laisser au pré, même en changeant de lieu d'habitation, et tant pis pour moi et pour les km. Je voulais avant tout qu'ils soient bien.Bonne journée 
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M
Hé oui, les courses et moi, deux mondes que tout oppose... j'ai laissé mon grand dadé (mon dernier cheval est vraiment TRES grand) grandir au pré jusqu'à six ans en alternance avec de courtes périodes de travail et même aujourd'hui, alors qu'il a onze ans, j'essaie de toujours lui donner deux mois de repos au pré...<br /> la première photo est quand même bien sympa
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B
c'est rigolo tous ces derrières levés ^^
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D
Il est certain qu'après avoir lu ton article qui contient beaucoup d'informations que j'ignorais, je suis totalement d'accord avec toi !!!Le monde est ainsi fait que beaucoup ne voient que leur intérêt particulier sans se soucier du vivant et de ses souffrances...Que ce soient des intérêts financiers ou de toute sorte !Encore merci de porter ses infos à notre connaissance.Bisous et @ très bientôt
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N
Pour Didier85 :Voilà LA raison essentielle pour laquelle je n'approuve pas le milieu des courses (tout autant que le fonctionnement de certains centre équestres, pas tous heureusement, mais c'est parfois un milieu dans lequel je me sens aux antipodes), ce qui ne m'empêche pas d'admirer la beauté et les qualités de ces magnifiques animaux.Ils sont superbes, impossible de le nier, mais je ne cautionne pas pour ces raisons là. Comme je le disais en d'autres lieux (propos qui n'ont pas été appréciés et censurés) : quand on a pleine conscience qu’on va bousiller un cheval en le faisant forcer sur les cartilages, la musculature, les os… alors qu'il est en pleine croissance, quand on a pleine conscience que ces chevaux seront physiquement foutus a peine arrivés à l’âge adulte, je ne pense pas qu’on puisse parler de respect. J’espère qu’un jour une loi passera interdisant de mettre des chevaux sur les terrains de course avant au moins 6 ans, ce qui n'empêche pas de les désensibiliser avant d'ailleurs !<br /> J’ai commencé l’équitation très jeune par passion, et dans le club ou je montais, le nombre de personnes qui venaient pour "se la péter ou faire du charme au moniteur" était impressionnant. Bouchonner un cheval, curer un box, les emmener à la pâture… étaient des choses qui leur étaient totalement inconcevables. Et même certains attendaient que ce soit le palfrenier qui selle et déselle…<br /> J’ai passé mes diplômes car je voulais enseigner quand j’étais gamine, mais je ne l’ai jamais fait finalement, car au final, si je respecte les chevaux et si j'ai avec eux une infinie patience, je n’ai pas cette patience avec les cavaliers qui s’entêtent à tirer sur la bouche du cheval pour s’y accrocher, et à lui donner des coups de talons en se plaignant qu’il n’avance pas ! J’ai voulu sortir des clubs avec l’ATE, mais dans le domaine de la balade, c’est encore pire, Les gens (pour beaucoup) sont en vacances, alors ils veulent faire une balade comme on irait faire un tour de VTT, sans se dire que ce qui est sous leurs fesses est vivant ! Il suffit de se promener en Camargue en été et de voir toutes manades ou les chevaux sont là sous le soleil, toute la journée avec la selle sur le dos, dans l'attente des vacanciers. <br /> Au final, j’ai eu mes propres chevaux, sur mes terrains et sur ceux que des gens adorables me prêtaient, et de deux au départ, je me suis retrouvée avec une petite tribu, car des gens dépassés par ce qu’ils pensaient être une passion finissaient par venir me le donner, j’en ai sorti un d’un endroit sordide ou il était en train de mourir de faim et soif (j’ai passé trois ans à le soigner, à le veiller parfois même la nuit malgré mon boulot, et à lui faire reprendre les 150 kg qui lui manquaient), un autre qui devait partir en boucherie que j’ai racheté bien vivant au prix du boucher, etc…<br /> Pour conclure, je dois dire que souvent, c’est un milieu que je n’apprécie pas vraiment, et tout cela sans parler des gens qui disent adorer les chevaux mais les aiment aussi dans leur assiette !<br /> Alors oui, comme j'ai pu approuver un commentaire sur ce sujet (toujours en d'autres lieux), je crois moi aussi qu’il y a une différence fondamentale entre l’amour du cheval et l’amour de l’image du cheval.<br /> Le souci (je me répète) dans le milieu équestre, c'est que nous avons un lien direct avec le vivant, pas avec un vélo, une voiture, un canoé, un club de golf ou autre... et qu'il serait temps de prendre conscience que de vouloir les monter trop tôt pour notre plaisir est préjudiciable pour l'animal.<br /> Mais c’est pareil pour tout je pense. Pour moi passion est un synonyme d’amour, et en amour, l’intérêt n’a pas de place si cet amour est lié à un être vivant et au détriment de son bien être. Après, comme je le disais, avec une voiture, un vélo, avec un canoé… c’est bien différent.<br /> Bonne journée à toi.
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N
Pour midolu :Je suis d'accord, et surtout y penser... avant !Bonne journée. 
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