L'automne peine à s'affirmer...
Une fois n'est pas coutume, en partant à la recherche des couleurs d'automne ce 31 octobre dernier autour du refuge, nous faisons un petit crochet sur le chemin forestier menant à la Chapelle "Saint-Pierre de Blannaves".
Situé dans un écrin de verdure, la porte de la chapelle reste toujours ouverte à qui souhaite y pénétrer.
Autour de la chapelle, on trouve nombre de vieilles tombes catholiques (elles possèdent des noms et des dates.
La plus ancienne qui soit encore lisible est celle d'un Monsieur François Chamboreiton né en 1840.
Plus à l'écart, juste des pierres toutes simples plantées en terre ne portant ni nom ni date, il s'agit des tombes protestantes.
Pour les Protestants, "La Réforme a introduit l’idée que le lieu d’ensevelissement est indifférent. Elle répudie tout culte rendu aux morts. Aucune cérémonie funèbre n’est prévue, le pasteur n’assiste pas à l’ensevelissement. Les vicissitudes de la minorité protestante expliquent la modestie et la simplicité des tombes. La Réforme a rompu avec la pompe catholique. Les Ordonnances ecclésiastiques de Genève de 1541 ne contiennent que deux lignes à ce propos : « Qu’on ensevelisse honnêtement les morts au lieu ordonné ; de la suite et compagnie nous laissons à la discrétion de chacun ». Calvin lui-même exigea d’être enterré dans un lieu ignoré de tous. Les protestants n’ont pas le droit d’être enterré dans les cimetières catholiques. Les premiers protestants se font enterrer en pleine terre, aucun signe ne marque leur présence ; pas d’épitaphes, pas même de croix".
Aujourd'hui dans cette chapelle, la Croix latine christique (catholique) côtoie la croix Huguenotte (protestante), ce qui est exceptionnel et admirable ! Catholiques et Protestants ont enfin réussi à faire la paix. Je ne regrette pas d'avoir fait ce petit crochet.
La présence de ces deux croix côte à côte ainsi que la sculpture du Christ sont très récents dans la chapelle. Il y a trois ans elle était dans un plus total dénuement.
Historique de la Chapelle de "Saint-Pierre de Blannaves" ICI
Sur le hameau de Blannaves, les faïsses sont beaucoup plus massives et "désordonnées" que sur Le Castanet à 2km de là.
Après cette petite halte, nous partons donc à la recherche des traces de l'automne...
La forêt qui occupe 72 % du territoire du Parc est constituée pour 60 % de feuillus et pour 40 % de résineux. Le hameau commence à baigner dans une belle diversité de couleurs automnales grâce à ses châtaigneraies, mais cela n'est pas encore aussi avancé que les années précédentes.
Cette année, un peu partout, la nature à peiné à trouver ses nuances d'ocres. Malgré une belle proportion d'arbres sempervirents dans nos forêts entre les résineux et les Chênes verts, au fil de nos pas, nous sommes tout de même parvenus à les trouver...
Les Châtaigniers (toujours selon leur exposition) y ont beaucoup contribué...
Un troupeau de Chèvre Alpines nous accompagnera un petit moment.
Le ciel est très changeant ces temps-ci, d'un côté ou de l'autre de la montagne.
Sur ce flanc de montagne, c'est encore le vert qui domine.
Nous alternons entre les zones d'ombre et d'ensoleillement.
Par endroit, le sol est recouvert de Châtaignes et de feuilles, mais beaucoup ont déjà été ramassées.
Ocres rouges ou ocres jaunes... on en trouve pour tous les goûts...
A partir du 10 octobre, chaque année, nous voyons très régulièrement des camionnettes de "ramasseurs" immatriculées en Roumanie investir nos forêts. Ils viennent prêter main forte aux propriétaires et exploitants tant pour le ramassage des Châtaignes que pour la ramassage des Cèpes. Depuis Timișoara, soit la ville Roumaine la plus proche, cela représente tout de même 19 h 37 de route (1 886,9 km) via A4. Il faut vraiment que cela rapporte !!!!
Le ramassage des Châtaignes dispose d'un cadre réglementaire bien défini pour la simple raison que la majorité des châtaigneraies présentes sur le territoire Cévenol sont des propriétés privées. Il est donc interdit de procéder aux ramassages de ces fruits sans l'autorisation du propriétaire ou de l'exploitant (qui toutefois ne vous refusera pas 2 ou 3 kg si c'est demandé gentiment ;-).
Pour les Cèpes et autres champignons, dans les forêts publiques (domaniales, communales), la cueillette à caractère familial (les quantités prélevées sont modestes et destinées à une consommation domestique) est généralement autorisée. En revanche, dans les forêts privées, le ramassage est également soumis à l'autorisation des propriétaires.
Ci-dessus, une belle plantation d'Oliviers. Ici aussi c'est encore très très verts...
Cette année, les Oliviers ont donné énormément de fruits !
Un peu plus loin, le flanc de montagne offre une jolie palette de couleurs...
Tout comme cette petite route forestière.
Un tronc creux de Châtaignier mort. On pourrait presque s'y faire un abri ;-)
Entre verts et Ocres rouges/orangés des Châtaigneraies...
et autres essences à feuilles caduques (Chêne sessile, Chêne pubescent, Hêtres, Bouleaux, Platanes...)
Sur le territoire du Parc national, 21 % des forêts actuelles sont anciennes. Une forêt dite ancienne doit être âgée d'un minimum de 150 ans. Elle peut donc être constituée de forêt primaire, de forêt secondaire, mais aussi de forêt exploitée, tant qu’elle est antérieure à 150 ans.
Les forêts anciennes font l’objet d’une grande attention de la part de l’établissement public puisqu’elles peuvent accueillir une biodiversité végétale, animale et fongique particulière. Certaines espèces de lichens, par exemple, ne se développent que sur des arbres centenaires. Plus une forêt ancienne présente des arbres matures et des essences diversifiées, plus elle est susceptible d’abriter une biodiversité remarquable et à préserver.