Martigues : la Venise provençale
Loin d'être une adepte des villes, pour autant, Martigues, que je connaissais déjà, est visuellement assez sympa. Ce jour là, il y avait nécessité à passer par là, alors tant qu'à faire... nous avons décidé d'y faire un arrêt. Et puis, "La Venise Provençale", quel séduisant surnom !
C'est une ville haute en couleurs et elle est encore plus agréable pour les yeux quand, comme ce jour là, nous n'avons croisé que quelques habitants ainsi que les photos en témoignent (ils sont légèrement visibles sur certains clichés).
Martigues, s'ouvre tant du côté Camargue que vers la Côte Bleue et l'Étang de Berre. Si elle n'est plus le paisible village de pêcheurs d'autrefois mais une ville de 49.035 habitants, Martigues a toutefois su préserver son charme de gros village lacustre.
Labellisée "Ville et Pays d'Art et d'Histoire", Martigues surprend par sa richesse. On y découvre des oeuvres d'art installées dans l'espace public du cœur de ville : Fontaines, fresques, statues, monuments et beaucoup de créativité artistique. Ainsi, au fil de nos pas, on fera la rencontre de la sculpture en bronze de Sébastien Langlöys (sculpteur toulousain), "Le Pêcheur et la Ramendeuse" ICI
Dans le quartier de l’Île on trouve deux autres statues en bronze représentant Fernandel et Bourvil tels que nous avons pu les voir dans une scène emblématique du film "La Cuisine au Beurre" tourné à Martigues.
Sébastien Langlöys a installé quatre chaises dont trois sont disponibles pour s'y asseoir et partager un moment convivial avec ces deux grandes figures du cinéma français. Pour autant, je préfère vous les présenter en tête à tête, comme il se doit ;-)
Saviez-vous que l’orthographe de "Martigues" n’est pas anodine ? En effet, le "s" à la fin du nom de la ville n’est pas là par hasard. Ce "s" est la marque d'un pluriel. Voici donc l’origine de l'histoire du nom de cette ville sur l’eau...
Aujourd’hui, Martigues est constituée de trois quartiers : Ferrières, L'Île et Jonquières. Cependant, à l’origine, il s’agissait de trois villages de pêcheurs bien distincts, et souvent en conflit. Alors, lorsqu’ils ont décidé de s’unir et de devenir une seule et même ville, une marque de pluriel a été conservée en tant que souvenir du passé. D’ailleurs, vous entendrez souvent les locaux dire "Les Martigues".
Il est possible de découvrir Martigues sous son angle le plus insolite : depuis les canaux. Du canal Baussengue au canal Galiffet, en passant par le Miroir aux oiseaux (site classé), le capitaine conte alors l’histoire des trois quartiers du cœur de ville. Une fois sur le bateau, les eaux martégales n'ont plus de secret après la navigation !
Qui dit trois villages, dit aussi trois églises : l’église Saint Geniès à Jonquières, l’église Sainte Marie-Madeleine à l’Île et l’église Saint-Louis d’Anjou à Ferrières.
Ici, l'Église Sainte Marie-Madeleine, longtemps appelée "La Cathédrale" par les martégaux. Elle est la plus imposante des églises de la ville caractéristique de l'architecture et des décors baroques provençaux d'influence italienne et elle est classée au titre des Monuments historiques depuis 1947. Construite entre 1670 et 1680, elle témoigne de la prospérité de la ville au XVIIe et de l'attachement des habitants de l'Ile qui participèrent à son financement.
Si vous portez un intérêt particulier aux barques, vous pourrez, au fil de vos pas, en découvrir de superbes... dommage que certaines soient estampillées de publicité ;-(.
Santa Maria, Mimie, Pallas, La gracieuse, Loumangepanon ou encore Diogene sont des barques amarrés au beau Miroir aux oiseaux. Ce lieu qui fait la réputation internationale de Martigues.
Il fût un temps où l'un des seuls moyens de passer d’un village à un autre, était le bateau. Par conséquent, la ville de Martigues a décidé de rendre hommage à cette pratique en mettant en place une navette maritime gratuite, qui circule en continu entre les trois quartiers. C'est le bus des Martégaux et Martégales, on ne peut plus original et agréable.
Au gré des courants de la Venise provençale, impossible de ne pas tomber sous le charme des petits ports, des couleurs de la ville et des barques des pêcheurs.
(Ci-dessous même endroit que la photo 8 sous un angle un peu différent et plus élargi)
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Quant à photographier la Sainte Victoire, toujours en arrivant par Fos-sur-Mer, elle se trouve juste en arrière plan des Grues et d'une immense cheminée industrielle... ça donne moyennement envie de lever l'APN. Il faut faire le tour pour éviter ce désastre visuel.
Ah si Pagnol voyait ça...
Et pourtant... Depuis sa création en 1994, la Réserve Naturelle de Sainte-Victoire assume pleinement son rôle de protection du patrimoine naturel local. Sa réputation fondée sur son patrimoine paléontologique lui a valu le surnom de "Réserve géologique". Voir ICI