Vers à soie (pour, peut-être de futurs Bombyx du mûrier)

par Pascale MD  -  10 Mai 2012, 19:33

 

Dans un but pédagogique pour les enfants (j'avais fait cela avec les miens il a à quelques années),
j'ai entrepris un petit élevage de vers à soie.
Je vous présente quelques clichés en espérant parvenir à les amener jusqu'aux papillons. 
Les vers à soie que je vous présente font entre 2 et 4 cm.
 Ils sont nourris avec des feuilles de mûrier noir.
Ils sont une vingtaine à me tenir compagnie dans une barquette sur mon bureau,
et bien sagement restent sur leurs feuilles que je leur change chaque jour.
Ce sont de véritables gloutons. Ils dévorent les feuilles de mûrier, et remplissent quotidiennement
la barquette de centaines de petites crottes.

Vers à soie...

 

Vers à soie...

 

Vers à soie...

 

Vers à soie...

 

Vers à soie...

Le bombyx du mûrier (Bombyx mori) est un lépidoptère domestique originaire du nord de la Chine, élevé pour produire la soie. Le ver à soie est sa chenille. Le bombyx est inconnu à l'état sauvage, il résulte de la sélection par élevage appelé sériciculture.

C'est au stade de chenille que le bombyx produit la précieuse fibre sécrétée en une bave abondante qui, en durcissant, se transforme en un fil unique de soie brute avec lequel la chenille se fabrique un cocon. Ce fil mesure entre trois cents et mille cinq cents mètres de long. Il est produit par des glandes spécialisées, dites séricigènes.

Bombyx mori est la seule espèce du genre Bombyx. Il serait relativement proche du Bombyx mandarina avec lequel il est capable de s'hybrider1 et qui est présent au nord de l'Inde, au nord de la Chine, en Corée et au Japon.

D'autres papillons portent en français le nom de bombyx sans pour autant appartenir au genre scientifique Bombyx, c'est le cas par exemple du bombyx de l'ailante (Samia cynthia) ou du bombyx du chêne (Lasiocampa quercus).

Comme tous les lépidoptères, le bombyx présente au cours de son développement une alternance entre le stade larvaire sous forme de chenille et le stade adulte ou imago. Toutefois il présente une particularité singulière en ce qui concerne la diapause ou arrêt du développement pour passer la saison froide. Cette diapause s'effectue sous la forme œuf et non pas sous la forme chrysalide comme la plupart des cas pour les papillons.

Le Bombyx mori est inconnu à l'état sauvage. C'est un produit tout à fait artificiel de sélection par élevage appelé sériciculture, avec une grande variété de lignées et de races qui diffèrent par la couleur et la qualité de la soie, la dimension et la forme du cocon, le nombre de générations annuelles. Certains cocons modernes issus de la recherche génétique sont si grands et si durs que les papillons ne peuvent s'en échapper que s'ils sont aidés. C'est un papillon nocturne.

À l'état domestique où il a été réduit, le papillon femelle ne vole pas. La femelle apparait avec des ailes blanches, des antennes peu développées et un abdomen volumineux. Le mâle est plus petit avec des ailes grises qu'il agite continuellement, des antennes très développées qui lui permettent de déceler l'odeur émise par la femelle (une phéromone nommée bombykol) et favoriser ainsi l'accouplement. La femelle attend l'approche du mâle qui seul peut se déplacer. Trois jours après la fécondation, elle pond de 300 à 700 œufs (ou graines).

Les bombyx ne prennent aucune nourriture ni ne boivent à l'état adulte. Les œufs sont entièrement développés quand la femelle est au stade de la chrysalide et ils sont prêts à être émis en une ponte unique et abondante au moment où l'adulte sort de la chrysalide.

Le ver à soie se compose de douze segments présentant sur chacun de leurs côtés une rangée de stigmates. Les trois premiers segments portent chacun une paire de pattes articulées qui seront celles de l'insecte parfait ; les sixième, septième, huitième et neuvième segments sont pourvus de pattes membraneuses armées d'éperons permettant à la larve de s'accrocher aux feuilles. L'avant-dernier segment présente sur sa face supérieure un éperon dont la pointe est dirigée vers l'arrière.

Les feuilles du mûrier blanc, du mûrier noir ou les feuilles de troène peuvent servir de nourriture au ver à soie. Tous les autres végétaux expérimentés tels que Cudrania triloba ou la laitue ont donné des résultats médiocres.

Quand le ver à soie sort de l'œuf, il est long de deux millimètres environ et couvert de poils. Il subit quatre mues, puis, après avoir tissé son cocon il se transforme en chrysalide à l'intérieur du cocon. Sa croissance est considérable et peut se résumer dans le tableau suivant :

Croissance de la chenille

Longueur de la larve en mm. Poids  en mg.

éclosion   3 0,5

sortie 1ere mue 8 15

sortie 2e mue 15 45

sortie 3e mue 28 400

sortie 4e mue 40 1600

à la plus grande taille 80 9500

Ces chiffres peuvent varier en fonction des races, des conditions d'élevage etc.

L'anatomie diffère peu de celle des autres chenilles de lépidoptères, l'appareil digestif est constitué par un long canal cylindrique comportant œsophage, estomac et intestin. La circulation du sang est assurée par un vaisseau dorsal présentant plusieurs renflements. Le sang circule d'arrière en avant.

Le long du canal intestinal et de chaque côté du corps de la chenille se trouvent deux glandes en tube composées de trois parties bien distinctes. Un tube capillaire très enroulé mesurant de quinze à vingt cinq centimètres de longueur et un millimètre de diamètre, au sein duquel la matière soyeuse est élaborée, débouche dans une sorte de sac allongé servant de réservoir et dans lequel la matière soyeuse est versée : à ce stade la substance est gélatineuse. De l'extrémité antérieure de chaque réservoir nait un second tube capillaire qui se réunit à son congénère pour ne former qu'un seul conduit de faible longueur : c'est la filière.

Dans son parcours le fil de soie de chacune des deux glandes prend de plus en plus de consistance. Les deux fils se soudent dans la filière et sont recouverts d'un vernis les préservant de l'humidité et leur donnant son brillant.

À partir de ces glandes séricigènes, on préparait le crin de Florence. Lorsque les vers sont sur le point de fabriquer leur cocon, ils sont trempés dans un bain acidulé, les glandes sont extraites puis étirées légèrement pour fabriquer un fil de trente à quarante centimètres de long. Ce fil, le crin de Florence, était utilisé en chirurgie comme fil de suture et servait à confectionner des lignes pour la pêche.

Maladie : Le mal del segno est provoqué par un champignon, Beauveria bassiana, qui cause la muscardine blanche du ver à soie tandis que Beauveria effusa en provoque une rouge. La pébrine doit son nom au fait que les vers atteints sont parsemés de petits points noirs ressemblant à des grains de poivre (pebre en provençal). La maladie des morts-flats ou flacherie doit son nom au fait que les vers morts deviennent mous, flasques (flacs ou flats en provençal).

Louis Pasteur a fait des recherches sur plusieurs maladies du ver à soie, qui menaçaient la production de soie en Europe à cette époque.

Article détaillé : Histoire de la soie.

En Chine, on attribue la découverte du ver à soie à l’impératrice Xi Ling-Shi2. La légende raconte qu'elle buvait du thé sous un mûrier lorsqu'un cocon tomba dans sa tasse. En voulant le récupérer, un fil de soie douce s'en détacha et plus elle tirait, plus le fil s'allongeait… L'enroulant autour de son doigt pour pouvoir tirer encore, elle ressentit une chaleur agréable. L'impératrice en parla autour d'elle, et cette découverte se propagea, la sériciculture était née. Cette légende, la plus connue, n'est que l'une des nombreuses pour expliquer la découverte de la soie. Actuellement, afin de rentabiliser sa sériciculture, la Chine a développé toute la filière industrielle.

Depuis 1850, à cause de son importance économique et de sa longue histoire, le ver à soie sert de modèle biologique aux chercheurs. Le génome du ver à soie a été l'objet de nombreuses études et expérimentations. Aujourd'hui, il peut être modifié génétiquement grâce aux travaux de scientifiques français, japonais et américains, dans l'espoir de produire un fil aux qualités nouvelles et étonnantes. Pour réussir cette modification, on intègre au patrimoine génétique du ver à soie une protéine naturellement fluorescente.

En 1891, durant le Carnaval de Paris, les petites rondelles, chutes du papier utilisé pour l'élevage du ver à soie, furent utilisées comme projectile au Casino de Paris. Ce fut le début de la vogue des confetti, dont la production massive commença peu après.

 

Vers à soie (pour de futurs Bombyx du mûrier)

Les cocons que j'espère obtenir...

Vers à soie (pour de futurs Bombyx du mûrier)

Et le Bombyx si tout se passe bien  

PS : ces deux dernières photos ont été prises sur le net, mes chenilles n'en sont encore qu'au stade de la chenille. 

 

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R
Tu sais bien Pascale, la nature a ses règles et celles-ci nous sont parfois incompréhensibles. Une prochaine année tu auras de belles chenilles.
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I
Très jolies photos en tout cas.<br /> J'espère que quelques chenilles survivront et se transformeront...<br /> Bisouxxx
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N
Pour Cephalantera :Oh, il ne s'agit pas véritablement d'élevage. On m'a donné une vingtaine de chenilles de quelques millimètres. Certaines maintenant ont atteint une belle taille mais depuis hier, j'ai pas mal de perte. Juste envie de refaire une expérience que j'avais faite avec mes enfants quand ils étaient petits et que j'avais menée à son terme à l'époque. Habitant dans la gard à ce moment là, il y avait encore quelques magnaneries nous permettant de montrer l'évolution de la chenille au papillon aux enfants... Bonne soirée à toi. Bises 
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C
Bonsoir Nokomis, cet article m'émeu un peu. Mes grands-parents avaient une exploitation agricole en Italie et faisaient l'élevage du ver à soie.....!!!!    Tu t'es lancée dans une drole d'aventure, les joies de l'élevage ne sont pas toujours roses. Mais ne pas tenter pourquoi pas. Bonne soirée, bises
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N
Pour Violette :Ben, j'ai attendu de voir s'ils grossissait, mais là, je crois que j'ai parlé trop vite, j'ai beaucoup de perte, et ceux qui vivent encore ne semblent pas très en forme. Je crains de ne pas voir ni les cocons, ni les papillons cette fois  Je crois qu'il y a eu un coup de froid qu'ils n'ont pas aimé cette semaine ! 
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V
oh trop fort ! Je ne savais pas que tu faisais ça !!!<br /> Les bombyx sont tous très beaux, j'aime leurs antennes !!!!<br /> Poutouxxxxxxxxxx 
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M
houlala !!! l'elevage du vers a soie !!! moi aussi j'ai des enfants qui faisaient l'elevage , des boites de chaussures partout ! et je dois dire de bons resultats ! des que les chenilles changent d'allures il faut mettre des petites branches pour qu elles puissent faire leurs cocons !sinon elles meurent !!bonne soiree avec notre cher mistral !!!bisousmamyours
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C
Tu es une passionnée toi alors !!! surprenant !<br /> Bises à toi<br />  
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A
impressionnant en tout cas<br /> et quel appétit dis donc
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A
Ah oui, ça me rappelle des souvenirs....j'en ai élevé souvent, à l'école à la maison....<br /> Merci pour cette belle révision...Bisous
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