Ibis Falcinelle
Plegadis falcinellus - Glossy Ibis
Linnaeus, 1766
Ordre : Pélécaniformes
Famille : Threskiornithidés
Genre : Plegadis
Espèce : falcinellus
C'est un Oiseau aux pattes et au cou long, au plumage apparaissant globalement noir. En réalité, le plumage est brun-vert à reflets bronzés et brillants. De fins traits blancs apparaissent à la base du bec jaunâtre et recourbé vers le bas. En plumage internuptial, l’espèce présente de fines stries blanches sur la tête et le cou. Il n’existe pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce. L’immature diffère peu de ce dernier plumage, si ce n’est qu’il est plus terne. En vol, l’ibis falcinelle se reconnaît à sa silhouette, à ses ailes arrondies, tandis que le cou est tendu et les pattes légèrement pendantes.
Il est difficile de confondre l’ibis falcinelle avec une autre espèce de l’avifaune française.
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L’aire de répartition de l’Ibis falcinelle est vaste. On le trouve dans l’est de l’Amérique du Nord (Etats-Unis), aux Antilles, en Europe du Sud, mais aussi en Afrique (et jusqu’à Madagascar), en Asie centrale et méridionale de même qu’aux Philippines, en Indonésie et en Australie.
Migratrices, les populations d’Europe de cet ibis passent l’hiver en Afrique, du Maroc au Tchad ; les oiseaux nichant autour de la mer Caspienne, hivernent plus à l’est sur ce continent (Soudan, Erythrée), mais aussi vers le sous continent indien.
En France, sa reproduction est occasionnelle. Migrateur rare mais régulier, l’Ibis falcinelle s’observe en réalité toute l’année dans notre pays, mais davantage au printemps, entre fin mars et mi mai (pic début mai), puis en été et en automne, surtout au mois d’octobre. Près des trois quarts des données proviennent du littoral méditerranéen, 12% du littoral atlantique et 13% du reste du pays. C’est un hivernant rare, principalement dans le sud du pays (Camargue et Petite Camargue), et c'est bien évidemment là que je vais à sa rencontre, aux alentours du Scamandre.
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L’Ibis falcinelle est typiquement une espèce de milieux humides. Il fréquente les marais, les bords d’étangs, les prairies humides ou inondées, les bords de fleuves ou de rivières, les deltas, les rizières, etc. Il niche volontiers dans des roselières (phragmitaies, jonchaies), mais aussi dans des arbres peu élevés comme les saules.
L’espèce est grégaire et se déplace souvent en petits groupes aussi bien pour se nourrir que lors de ses migrations. Au cours de la journée, l’Ibis falcinelle peut parcourir de grandes distances entre la colonie et les lieux de nourrissage. Le soir, les oiseaux se rassemblent en dortoir, soit monospécifique, soit en compagnie d’ardéidés.
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L’espèce niche en colonie et est monogame. On ne sait pas en revanche si le couple est uni au-delà d’une saison de reproduction.
Le nid, fait de branchettes ou de roseaux selon le lieu, est construit par les deux adultes, le mâle rapportant les matériaux et la femelle l’édifiant. Au cours de la nidification, le nid est régulièrement rechargé. En général 4 œufs de couleur gris-bleu intense sont déposés, et sont incubés pendant trois semaines. Mâle et femelle couvent les œufs, la femelle un peu plus que le mâle (et davantage la nuit).
Les jeunes sont nidicoles et, les premiers jours suivant leur naissance, un adulte reste avec eux en permanence. Les deux parents élèvent les jeunes qui restent quelques temps avec eux après l’envol. L’envol s’effectue au bout de 28 jours. L’émancipation complète des jeunes intervient environ un mois et demi après.
L’âge de la première reproduction n’est pas connu. Le succès de reproduction et le taux de survie des adultes, comme celui des jeunes, ne sont pas connus. L’espèce peut atteindre une vingtaine d’années au plus.
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L’espèce se nourrit de larves et d’imagos d’insectes aquatiques, de libellules, de criquets et sauterelles, mais aussi de vers, de sangsues, de mollusques divers, de moules et de crustacés. Elle ne dédaigne pas non plus de petits vertébrés comme des poissons, des amphibiens, des lézards et de petits serpents. Ces proies sont capturées lors d’une marche lente, en eau peu profonde, à terre, dans la vase ou à la surface de l’eau.
Espèce protégée (article 1 et 5 de l’arrêté modifié du 17/04/81), inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux, aux annexes II des Conventions de Berne et de Bonn et listée en catégorie A3c de l’AEWA (population Mer Noire/Méditerranée/Ouest Afrique).
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