Héron cendré

par Pascale MD  -  26 Octobre 2025, 20:33  -  #Pélécaniformes

 


Ardea cinerea - Grey Heron  
Linnaeus, 1758


Ordre : Pélécaniformes
Famille : Ardéidés
Genre : Ardea
Espèce : cinerea

Taille : 98 cm
Envergure : 175 à 195 cm.
Poids : 600 à 1200 g
Longévité : 25 ans

Photos juin

 

 



 


Lors de la période de reproduction, l’espèce affectionne les lieux à la fois à l’abri des regards et proches d’une source de nourriture. Il fréquente alors les bois de feuillus ou de résineux à proximité de zones humides, comme les saulaies ou les tamarissaies.

 

Les parents de ces jeunes ont décidé de s'installer sur une plateforme de nidification prévue pour les Cigognes. Les deux juvéniles attendent calmement le retour des parents au nid.



A l'âge adulte, le Héron cendré est un échassier qui mesure près d'un mètre de hauteur. Son bec en forme de poignard témoigne d'un régime principalement piscivore. Ce bec est de couleur jaunâtre à l'âge adulte et sa couleur s'intensifie en période nuptiale. Son front et le dessus de sa tête sont blancs entourés de deux bandes latérales noires qui se rejoignent en huppe au niveau de sa nuque. Les parties inférieures de son corps sont blanchâtres avec deux lignées de raies noires se dessinant sur son long cou. Les côtés de sa poitrine et de son ventre sont noirs.

Vu de dessus, son dos, ses scapulaires, ses couvertures secondaires et sa queue sont gris pâle, tandis que ses rémiges et ses couvertures primaires se démarquent d'un gris plus foncé presque noir. On distingue ses poignets de couleur blanche. En vol, le Héron cendré replie son cou qui prend la forme d'un "S" à l'image de l'ensemble des espèces de sa famille, les Ardeidés.

 



Le Héron cendré affectionne les milieux humides. En chasse, il fréquente des habitats variés en eau courante ou stagnante, salée ou saumâtre, pourvu que la profondeur ne soit pas trop importante; c’est-à-dire, inférieure à 40 cm : marais, étangs, lacs, rivières, zones inondées, fossés, lagunes, polders. En Bretagne, il fréquente aussi les rivages marins.

 

Autre Héronnière, naturelle cette fois. Trois juvéniles là aussi attendent le retour des parents. Ils s'entrainent à utiliser leurs ailes ce qui n'est pas forcément simple au milieu des branchages.



Ses longues pattes lui permettent de marcher dans l'eau peu profonde afin d'y repérer ses proies en transparence à la surface de l'eau. Il est capable de s'immobiliser pendant de longs moments à l'affût de son prochain repas. Lorsqu'une proie se présente, il la capture grâce à son long cou et son bec en forme de harpon en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Les mets qu'il affectionne sont variés : poissons, crustacés, amphibiens... il sait faire preuve d'un certain opportunisme. En dehors de la période de reproduction, il s'observe fréquemment dans les champs cultivés, les friches et les prairies où il se régale de rongeurs.

 



Si le Héron cendré chasse seul, il se reproduit plutôt en colonie que l'on appelle des héronnières. Celles-ci sont observées le plus souvent dans les hauteurs des arbres d'un bois ou d'un boqueteau, en lisière de forêt, sur de petits saules au milieu des marais ou plus rarement directement dans les roseaux. Lors de la période de reproduction, le Héron cendré se mélange volontiers aux autres espèces de hérons, aux ibis, aux cormorans ou aux spatules. Les hérons cendrés sont fidèles à leurs lieux de nidification d'année en année pour peu qu'ils ne soient pas dérangés ou les arbres détruits. La taille des colonies varie en fonction des ressources et de la rigueur de l'hiver et peut atteindre plusieurs centaines de nids, même si les couples isolés ne sont pas rares.

 



Les nids sont bâtis de branches et de branchettes, de racines et de paille, à la cime des arbres, bien avant la pousse des feuilles, en fin d'hiver. Un nid est rénové et réutilisé d'une année sur l'autre et constitue le territoire d'un mâle. Les accouplements sont monogames. Lorsqu'un mâle a choisi son nid, il cherche inlassablement par ses cris et son comportement à y attirer une femelle : tantôt il exhibe ses épaules noires, tantôt il hérisse les plumes de sa poitrine, tantôt il s'accroupit en lançant de longs gargouillements. Quand une femelle s'y intéresse, la parade s'intensifie, le mâle l'accepte sur son nid. L'accouplement a lieu après de multiples mouvements de rapprochement lors desquels les tourtereaux se tâtent du bec et saisissent des matériaux.

 

Retour au nid d'un des parents, le juvénile manifeste violemment sa faim !

 

Les œufs sont pondus entre mars et mai, généralement au nombre de quatre. La couvaison qui dure un peu plus d'un mois est assurée par les deux parents.

A l'éclosion, les petits sont nourris avec de la nourriture prédigérée, régurgitée là aussi, par les deux parents. Les jeunes les plus téméraires, âgés d'une cinquantaine de jours quittent le nid progressivement et commencent leur apprentissage de la chasse sur les rivages à proximité du nid. Ils sont complètement indépendants à l'âge de 3 mois.

 

 

Le Héron cendré est un migrateur partiel : le comportement migrateur varie en fonction du climat hivernal sur les lieux de reproduction.

Les populations nicheuses du nord de l'Europe et de l'Europe continentale, descendent vers le sud pour passer l'hiver, tandis que celles de Grande-Bretagne, de France et de Belgique sont plutôt sédentaires ou erratiques.

La France accueille des migrateurs et hivernants venus du nord à partir de septembre. Les plus grands voyageurs atteignent l'Afrique tropicale.

Pour les populations migratrices, après une période de dispersion des jeunes à la recherche de ressources alimentaires, la migration post-nuptiale commence en août et s'achève en novembre.


 

 

Le Héron cendré est présent dans une grande partie de l’Eurasie (de l’Europe occidentale jusqu'au Japon) et de l’Afrique. La population mondiale est estimée entre 500 000 et 2 500 000 individus matures et classée en préoccupation mineure par l'UICN (2020). Les tendances de la population globale ne sont pas nettes car certaines populations augmentent pendant que d'autres diminuent. 

 

Les deux parents au nid avec leur rejeton affamé.



Cette espèce piscivore fut longtemps considérée comme nuisible et accusée de prélever tout le poisson dans les plans d'eau. Elle fut tirée par les chasseurs, piégée par les pisciculteurs et les héronnières furent entièrement détruites.

En 1968, l’espèce fut retirée de la liste des nuisibles. La population nicheuse nationale comptait alors environ 3000 couples, dont un tiers au lac de Grand Lieu en Loire-Atlantique. C'est en 1975 que l'espèce fut protégée au niveau national, et les populations n'ont alors pas cessé d'augmenter jusqu’au début des années 2000. En 2007, la population nicheuse était estimée à 31 170 couples. Ces vingt dernières années, cette croissance est ralentie mais la population française se porte bien. Elle est classée en préoccupation mineure sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine actualisée en 2016.

 

 



Une balise GPS sur un Héron cendré migrateur ! Une première réalisée en 2014-2015 par une équipe de recherche chinoise. Cette étude a montré que celui-ci pouvait migrer de jour comme de nuit. L’individu en question a parcouru 2700 kilomètres en 63 jours au printemps 2015.

 

 

 

 


Désolée pour les news des 16, 20 et 23 Octobre qui sont restées coincées dans les "tuyaux".
Pour info, je publie chaque lundi et jeudi (celle d'aujourd'hui a été envoyée hier soir en direct pour m'assurer de sa distribution).
Jeudi, je referai une tentative d'envoi programmé (toujours sans garantie).
Merci pour votre compréhension.
Et surtout un grand merci à ceux qui connaissant mes jours de publications sont passés sans recevoir de news ;-)


 

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I
Superbe ! Ta série me fait revivre de bons souvenirs. La vue est plus claire que celle que j'avais. On peut bien les observer dans les nids qui me semblent plus dégagés.<br /> Un régal, merci !
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P
Merci Katia,<br /> Oui, je me doute.<br /> Excepté les deux premières photos ou ils se sont installée dans un nid de Cigogne, les nids dans les Tamaris, c'est aussi un peu fouillis pour la photo. L'avantage c'est que les branches sont fines.<br />
M
Bonjour Pascale<br /> Ils sont tout simplement magnifiques et tes photos nous les montrent dans les détails. J'aime particulièrement celles avec les petits que je n'ai toujours pu observer qu'à la jumelle car ils savent cacher les nids dans les feuillages et le plus loin possible des sentiers fréquentés. Merci pour les informations. Je reçois ta news sans problème ! Bisous et une douce journée
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P
Coucou Manou,<br /> Tout d'abord, merci d'être remontée sur mes articles, c'est très gentil.<br /> J'ai un zoom plus puissant que les jumelles, ça aide ,-)<br /> Tu as raison, les premiers jours, ils se cachent dans les nids, et parfois on ne perçoit que leur tête.<br /> Super. Elle n'est pas parue à trois reprises ;-(<br /> Bisous et belle journée à toi.
M
Même ébouriffés je les aime...<br /> Bonne fin de semaine Pascale
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P
Moi aussi ;-)<br /> Bonne soirée Dominique.
Z
Magnifique série de photos , comme d'habitude ! Et merci pour tes explications tellement intéressantes . Il y a une grande héronnière aux portes d'Angers, au lac de Maine et on peut y voir des hérons cendrés et beaucoup d'autres oiseaux . . <br /> Bises Pascale . Ronrons de Lulu
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P
Merci beaucoup Zoé.<br /> Les lacs et étangs sont de super biotopes pour les oiseaux.<br /> Caresses à Lulu.<br /> Bises et bonne journée.
F
Bonsoir Pascale,<br /> Les clichés sont beaux et passionnants !<br /> C'est rare ces instantanés de leur intimité.<br /> Lorsque nous en voyons nous disons, "ah il y a là un pêcheur".<br /> Mais je n'ai jamais vu de nid.
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P
Bonjour Fabrice,<br /> Merci c'est très gentil.<br /> En Camargue, c'est assez commun au printemps, les lieux sont propices et il y a de nombreuses héronnières.<br /> Bonne journée.<br />
A
Quelle elle série de photos. Cette année il y a eu une héronnière sur un ilet dans un petit lac. Mais trop loin pour les photos. Alors j'admire les tiennes. Cet oiseau est souvent solitaire. Bises
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P
Merci pour les photos.<br /> Oui, en dehors de la période de nidification, ils sont plutôt solitaires en effet.<br /> Bises.
C
bonjour Pascale<br /> j'ai fait un petit calcul cela leur ferait environ 42 km par jour en vol !! de quoi garder la forme.<br /> Bisous
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P
Bonjour Francette,<br /> C'est ça, et c'est sans compter sur les vents qui ne sont pas forcément favorables.<br /> Bisous et bonne fin de journée.
C
bonjour Pascale<br /> de tres belle prises de vues, de qualité, toujours aussi jolis à voir ces herons s'affairer dans leurs nids..<br /> bonne fin de semaine<br /> à bientot
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P
Bonjour Christophe,<br /> Merci c'est gentil.<br /> Ce sont des périodes de l'année dont je ne me lasse pas.<br /> Bonne fin de journée.
A
Je m'intéresse d'autant plus à ce héron centré que j'étais amie si l'on peut dire avec celui du Jardin des Plantes que j'allais saluer chaque jour avec ma fille Annick-Ariane Grimm. Bravo pour tes images et ce que tu nous dis de ce bel animal.Gisèle
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P
Merci Gisèle, c'est gentil.<br /> Bonne journée.
P
Des images magnifiques, quel plaisir de voir ces beaux oiseaux en famille!<br /> Bonne journée
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P
Merci Pastyme, et ravie que cela te plaise.<br /> Bonne journée également.
C
Bonne journée Pascale, avec ici un ciel gris sombre et de la pluie.
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P
Merci Bernard. <br /> Ici, grand beau aujourd'hui, mais cela devrait se gâter (j'en suis ravie car nous manquons d'eau en ce mois d'octobre) à compter de demain.<br /> Bonne journée également.
E
Hello Pascale,<br /> These are beautiful pictures! Herons and egrets are two of my favorite birds. I have only seen blue herons. The grey herons are quite beautiful. There is a wildlife preserve that I like to visit. It is about a 2 hour drive from where I live. In the spring, there is quite a large rookery where the herons build their nests up in the trees. I love to watch them.<br /> <br /> Have a wonderful day!
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P
Hello Elaine,<br /> Like you, I love going to see them when they're juveniles, it's always fascinating to see them interact.<br /> Like you too, I travel a bit for this now that I live in the mountains.<br /> Thanks for the photos, that's very kind of you.<br /> Have a wonderful day too.
P
Bonsoir Pascale, <br /> Ton article est passionnant et les chiffres que tu donnes sont précieux pour mieux situer ces oiseaux dans l'état actuel des choses .<br /> Plus on avance dans la lecture et plus tes photos sont belles , plus on entre dans l'intimité de la petite famille .Je me suis demandé à quelle distance tu pouvais être et s'ils étaient perchés très haut .<br /> Ils ont une morphologie pointue et encombrante et que tout ce petit monde évolue sans incident dans l'espace restreint du nid , j'admire !<br /> Bise .
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P
Bonjour Sophie,<br /> Merci beaucoup pour cet article, c'est gentil.<br /> J'ai un peu de mal à estimer les distances, mais je vais dire que je me trouvais à environ 20 à 25 mètres de la héronnière, avec un canal entre eux et moi. et pour le nid, il devait être à 4 mètres de hauteur.<br /> Dans les nids ou il y a 3 jeunes, on peut observer de belles chamailleries.<br /> Bise.
U
Bonsoir Pascale,<br /> Comme je suis jalouse, je ne sais pas où sont les nids de mes amis les hérons de Rambouillet. C'est mon rêve de voir les petits ... Tes photos sont superbes, je suis en admiration.<br /> Bonne soirée, grosses bises, Véronique
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P
Coucou Véronique,<br /> Ah, et là, je ne saurai te conseiller...<br /> Merci beaucoup pour les photos.<br /> Bises et bonne journée.
W
Splendid photo series of this blue heron with their young.
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P
This is the Grey Heron, not the Great Blue Heron. The latter, much larger, does not live in Europe.<br /> Thanks for the photos.<br /> Have a nice day.
A
Bonjour Pascale, <br /> Merci pour les explications fournies, toujours précieuses pour la connaissance du monde des oiseaux, ici des hérons. Bravo, aussi pour les photos qui nous font pénétrer dans le monde de la famille.<br /> Bises.
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P
Bonjour Albert,<br /> Merci à toi, c'est très gentil, et ravie que tu apprécies.<br /> Bises.
E
Merveilleuses images presqu'en noir et blanc ! Le héron cendré migre donc de jour comme de nuit : il doit avoir une bonne vue. Formidable ça. Merci pour les infos que tu donnes sous les photos. Bonne soirée, bonne semaine, bises.
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P
Merci pour les photos, c'est gentil.<br /> Dans les prochaines semaines, je ferai un article sur la migration des oiseaux.<br /> Bises et bonne journée.
S
magnifique cet article... je trouve les prises originales j aime beaucoup... gros bisous
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P
Merci Chris, c'est gentil.<br /> Gros bisous.
P
Production (sur la reproduction des hérons) arrivée et appréciée, comme toujours. Amicalement.
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P
Merci Alain, c'est très gentil.<br /> Amicalement.
C
Bonjour Pascale<br /> Sur les premières photos, les jeunes sont si proches l’un de l’autre et plus ou moins cachés par des branches si bien qu’on ne les distingue pas bien. Tout change lorsque les parents arrivent puisqu’ils étirent leur cou pour quémander la nourriture. Les photos des deux parents sont superbes.<br /> Bises montagnardes
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P
Bonjour Christian,<br /> Sur les premières photos, je vois deux jeunes et aucune branche parasite. <br /> En réalité, au fil des photos, ce sont des nids différents (1 et 2 un premier nid avec 2 juvéniles, 3 4 et 5 un second nid avec 3 juvéniles, 6 7 et 8 un autre nid avec 1 seul juvénile, 9 10 et 11 un quatrième nid là encore avec 1 seul juvénile).<br /> Merci pour les photos avec les deux parents.<br /> Bises