Affligeants mensonges et observation des Sangliers.
Coup de colère !
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Je vis dans une région ou les Sangliers sont en grand surnombre et les raisons sont établies (élevage pour relâcher et
agrainage), le Gard étant le département ayant la plus grande population. Ils circulent dans les villages et hameaux même en
pleine journée, les compagnies traversent les villes, dévastent les jardins... et j'avoue que les dégâts qu'ils laissent après leur
passage n'ont rien de très drôle. Exemple avec les containers poubelles qu'ils parviennent à faire sortir de leurs cabanons en
cassant les chaînes, les font tomber, et éventrent et éparpillent le contenu des sacs. Ces animaux sont trop nombreux, affamés
car en été la nature ne produit plus la nourriture nécessaire, et donc, forcément, ils se rabattent dans les endroits habités pour
trouver de quoi survivre dans les vergers, potagers, cultures et... jardins privés.
Cela dit, je suis émerveillée par leur intelligence et leur capacité à apprendre.
Depuis le mois de juin et pendant plus de deux mois, Laurent et moi nous sommes "acharnés" sur nos clôtures et avons pesté
devant les désastres qu'ils nous laissaient avant de parvenir à les empêcher de pénétrer sur notre terrain. Pour autant, nous
considérons qu'il nous appartenait de faire le nécessaire pour retrouver notre tranquillité (ramasser les fruits tombés au sol
chaque jour entre autres), car si nous avons fait le choix de vivre dans la nature, ils étaient là bien avant nous, et nous
prenons beaucoup de plaisir à les observer chaque jour.
Que faire ? Entre un abattage systématique des animaux considérés par l'Homme comme étant "nuisibles" (comme le Renard),
pratiquer une chasse d'extermination massive, avoir des pratiques cruelles et... arrêter totalement la chasse, il y a peut-être un
juste milieu à trouver. Pratiquer une régulation des espèces devenues envahissantes (les raisons sont là, quelles qu'elles soient,
et à présent, il faut peut-être bien les prendre en considération) ; Arrêter les pratiques cruelles placées sous le drapeau régional
des traditions ; Respecter scrupuleusement les espèces en danger et celles dont une régulation n'est absolument pas nécessaire ;
Arrêter l'élevage et le nourrissage des espèces en surnombre ; Essayer de comprendre que les espèces classées nuisibles ont
pourtant une place indéniable dans la biodiversité et l'équilibre de la nature.
En outre aussi, respecter les non-chasseurs qui sont en droit eux aussi de profiter de la nature en toute sécurité lors de leurs jours
de repos. Il doit bien exister un moyen de s'écouter, de se comprendre sans tenir compte de nos propres plaisirs personnels mais
dans l'intérêt général de tous les habitants de notre pays et même de la planète (y compris de la faune). Il faudrait peut-être se
souvenir de notre interdépendance.
Cela dit, les chasseurs du coin ne semblent pas être des viandards et pour la première fois de ma vie, j'ai pu avoir avec eux
des conversations intelligibles et ouvertes devant ma position anti-chasse bien que m'efforçant de ne pas avoir un raisonnement
manichéen. Leur activité se résumerait (je préfère toutefois laisser au conditionnel) à la régulation des Sangliers sans tuer les
jeunes ou les femelles pleines. Ils respectent les distances réglementaires autour des habitations (ce qui n'était pas le cas
lorsque je vivais en Cévennes près du Vigan), et apportent une aide conséquente aux habitants pour préserver leurs terrains,
à condition qu'ils soient défrichés. Ils sont eux-mêmes stupéfaits de la densité de la population dans la mesure ou cette année,
on peut encore voir de tout jeunes marcassins (les petits rayés) à la mi septembre, les naissances ayant normalement lieu entre
mars et mai. A présent, ils devraient tous avoir perdu leurs soies et donc leurs rayures et être au stade de "bête rousse". Ici, je
ne vois pas non plus de panneaux indicateurs mitraillés de plombs comme c'était le cas partout en Camargue et ou l'on pouvait
trouver des Cygnes, Aigrettes ou Grands Cormorans tirés
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Partage de ces moments de plaisir à observer les Sangliers.
Photo au smartphone prise de ma terrasse le 14 septembre à 20h30. Passage d'une compagnie d'une douzaine d'individus dans
la ruelle du hameau. Ils sont sortis d'un jardin pour se rendre dans un autre. Et c'est ainsi chaque soir tout autour de mon terrain
Il y a encore 10 ans, ici, personne n'avait de terrain clos, les Sangliers se contentaient de la forêt. Les temps ont changé et tout le
monde a dû se résoudre à poser des clôtures.
Deux vidéos prises à la caméra infrarouges (fixée sur le portail) le 12 septembre sur l'accès qui mène à ma maison.
Sur cette première vidéo, les deux premiers sont venus fouiller la terre aux pieds de nos Hortensias sur une partie non clôturée
et soulever quelques lauzes (rien de bien grave) et ensuite trois autres sont passés dans la ruelle (sur la gauche de la video).
Sur une vidéo d'une minute, imaginez le "trafic" toute la nuit
Ce trafic dans le hameau a commencé en juin et s'est intensifié après les naissances.
Sur la seconde vidéo, on les voit repartir. Vous pouvez voir avec quelle agilité ils sautent la restanque à 95 cm de
hauteur, que ce soit en contre-haut ou en contre-bas.
Un sanglier cours en moyenne à 35 km/heure et peut atteindre 70km/heure.
(Un cheval au galop court en moyenne à 60 km/heure).
Ils parvenaient à sauter un portail à 1,1m. Il a fallu le rehausser à 1,4m pour les bloquer dehors.
Balourd un Sanglier ? Certainement pas .