Eléphant d'Afrique - Grand mâle en "Musth"
Réserve de Sigean
Comme vous pouvez le voir sur ces photos, ce grand mâle particulièrement impressionnant, a des sécrétions temporales
que j'avais remarqué enprenant mes clichés. Vous trouverez en dessous l'explication de ces sécrétions.
Les mâles "en musth"
En sanscrit, le musth désigne l'extase, la plénitude !
Seuls les éléphants et les mammouths possèdent une glande temporale.
Les glandes du musth existent chez les deux sexes mais sont plus actives chez les mâles.
Au dessus de l'arcade temporale, entre l'œil et l'oreille, des 2 côtés de la tête, les éléphants possèdent une glande dont l'orifice externe est une fente située dans le creux temporale et dont le rôle dans le cycle biologique de l'animal reste encore partiellement inexpliqué.
Lorsque cette glande commence à fonctionner, c'est pour une durée variable, et le comportement qui en résulte est connu sous le nom de musth.
Le musth se produit chez les éléphants males environ trois ans après la maturité sexuelle, atteinte entre la 8e et la 15e année. L'activité glandulaire augmente progressivement jusqu'à l'âge de 40 ans pour ensuite diminuer.
Le musth (ou parfois must) est un état qui revient périodiquement chez les éléphants mâles, et qui est caractérisé par une épaisse sécrétion ressemblant à du goudron : la frontaline, qui sort des orifices temporaux. Ce qui est le plus important, c’est qu’il se caractérise par des comportements agressifs. Il est accompagné par une augmentation sensible des hormones de reproduction - les niveaux de testostérone chez un éléphant en musth peuvent être jusqu'à 60 fois plus élevés que chez le même éléphant à d'autres moments. Toutefois, on ne sait pas si cette poussée hormonale est la seule cause du musth, ou simplement un facteur : la recherche scientifique dans ce domaine est considérablement gênée par le fait que, une fois sous l'influence de musth, même le plus placide des éléphants en temps normal peut essayer de tuer n'importe quel être humain. De même, la sécrétion qui ressemble à du goudron reste en grande partie mystérieuse, car il est très difficile d’en collecter des échantillons pour les analyser, cependant on a constaté que les sécrétions et l'urine recueillies chez des éléphants de zoos contenaient des niveaux élevés de divers cétones et aldéhydes à odeur très forte.
On s'est souvent demandé si le musth n'était pas en rapport avec le rut, mais c'est peu probable du fait que le cycle d'œstrus de l'éléphante n'est pas lié à des variations saisonnières, alors que le musth se produit le plus souvent en hiver. En outre, on sait que les mâles en musth attaquent souvent les femelles, qu'elles soient en chaleur ou non. On a également envisagé un rapport avec un comportement dominant.
Les cornacs sont souvent capables de raccourcir considérablement la durée de musth de leurs éléphants. Pour cela ils attachent le mâle à deux arbres extrêmement robustes, et le maintiennent sans nourriture jusqu'à ce que le musth se termine, généralement au bout de 5 à 7 jours ; la xylazine est également utilisée. Il convient de noter que, comme les cornacs ne travaillent qu'avec des éléphants d'Asie, la technique du jeûne forcé n'a pas été essayée sur les éléphants d'Afrique.
Des femelles en oestrus peuvent indiquer aux mâles le lieu où elles se trouvent en émettant des appels graves à très basse fréquence, inaudibles pour l'oreille humaine.