Instants de sérénité

par Pascale MD  -  3 Mars 2020, 12:43

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La biche et le cerf, comment vivent-ils ? Où les observer ?
La biche et le cerf sont des représentants de la grande faune que l’on peut rencontrer dans les forêts de feuillus et les prairies. Leur observation en période de rut
exige beaucoup de discrétion mais également de prudence. Le cerf et la biche, à certaines périodes de l’année, n’hésitent pas à charger l’homme un peu trop audacieux
et peut s'en suivre de graves accidents. 

Le cerf, un grand ruminant
Le cerf (Cervus) est un mammifère qui appartient à la famille des Cervidae (Cervidés) et au sous-ordre des ruminants. La femelle est la biche et le petit
du cerf et de la biche se voit attribuer des noms différents en fonction de son âge, à savoir :

- Faon de la naissance à 6 mois,
- Hère jusqu’à 1 an,
- Daguet dès l’apparition de ses premiers bois.

Le cerf porte sur sa tête des organes osseux appelés les bois ou trophées. Leurs ramifications sont des andouillers. Chaque année, juste après la saison du rut,
a lieu la mue, période pendant laquelle les bois tombent (bois morts). Ils sont ensuite remplacés par des refaits ou nouveaux bois. Ils ne doivent pas être assimilés
à des cornes dont ils sont bien différents. Ces organes sont protégés, innervés et vascularisés grâce à un tissu tégumentaire que l’on nomme le velours, qui recouvre
les bois jeunes au printemps, lors de leur repousse. Puis, quand les bois ont atteint leur taille définitive, le velours sèche et tombe.

Ce grand ruminant herbivore recherche les forêts dont la superficie est au minimum de 2 000 à 3 000 hectares. L’alimentation est constituée à 80 % d’herbe
que le cerf et la biche trouvent dans les prairies. Ils complètent leurs menus de feuilles, de fleurs, de glands et de fruits ou encore par de la bruyère, selon la région dans
laquelle ils vivent et en fonction de la saison. Quoiqu’il en soit, les besoins alimentaires de ces cervidés sont moitié moins importants durant l’hiver que le reste de l’année.

Le brame, une période épuisante pour le cerf
C’est dès la mi-septembre et jusqu’à la mi-octobre que l’on peut entendre le brame du cerf. Il dure pendant toute la période des amours durant laquelle les cerfs
partent à la conquête des biches. En plus d’attirer les femelles, ce cri pourrait avoir un impact physiologique sur l’ovulation des biches, selon des chercheurs anglais.

Les plus vieux mâles veillent à la fois sur les jeunes cerfs et sur les biches, empêchant ces dernières d’intégrer une autre harde. Ils doivent également s’accoupler 

avec toutes les femelles du groupe prêtes à être fécondées et se battre avec les cerfs sans harde.

Durant le brame, les mâles se nourrissent peu, occupés jour et nuit à s’accoupler et à se battre avec d’autres cerfs. Epuisés, amaigris, les vieux cerfs n’ont plus la
même énergie en fin de rut, ce qui profite largement aux jeunes cerfs jusqu’alors un peu tenus à l’écart des biches, et qui vont donc pouvoir en profiter. Une fois le
rut achevé, les cerfs exténués s’éloignent des femelles et passent la plupart de leur temps à dormir et à se nourrir pour retrouver leurs forces et affronter l’hiver.

Chez la biche, la gestation dure huit mois. Au printemps, elle s’écarte de la harde pour rejoindre la zone de mise-bas très abritée, entourée d’épais fourrés.
C’est là qu’elle donne généralement naissance à un unique petit. Les cas de naissances de faons jumeaux sont relativement rares. C’est seulement après quelques
semaines que la biche et son faon rejoignent la harde au sein de laquelle les faons nés au printemps passent beaucoup de temps à jouer ensemble. La biche allaite le faon
pendant au moins 5 mois, parfois jusqu’à l’hiver. Pour défendre ses petits, cette mère protectrice n’hésite pas à charger l’intrus ou à l’attirer loin de sa progéniture.

Où observer le cerf et la biche ?
En Europe (à l’exception des pays scandinaves), on peut surtout observer le cerf Elaphe (Cervus elaphus) et plus occasionnellement le cerf Sika
(Cervus nippon) qui, lui, est originaire d’Asie.

En France, le cerf Elaphe connaît une augmentation spectaculaire du nombre de ses représentants depuis ces quarante dernières années passant de
10 000 à 60 000. Par voie de conséquence, les zones de colonisation ont doublé. Plus étonnant encore, alors plutôt enclin à vivre hors des régions
montagneuses, le cerf occupe aujourd’hui une surface montagneuse 8 fois plus importante qu’en 1990.

On peut apercevoir en France des hardes d’une trentaine de cerfs et de biches, voire composées d’une centaine de femelles pour quelques mâles. Des hardes peuvent 
même être constituées de plusieurs centaines de cervidés, comme c’est le cas en Ecosse.

Aujourd’hui, on peut donc observer le cerf et la biche un peu partout en France, avec toutefois des zones plus marquées par leur présence, à savoir dans sept régions
sur les 13 de métropole : Bourgogne, Alsace, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Pour trouver les cervidés et pouvoir les observer, il est nécessaire de repérer leurs traces. On commence donc par chercher des empreintes, des crottes, des bois morts,
des lambeaux d’écorces arrachés. En effet, les cerfs frottent leur front contre les arbres afin de marquer leur territoire. Ils possèdent une glande pré-orbitale qui exhale
une odeur musquée très forte.

Pour observer les cerfs sans risque, il est préférable d’être accompagné par un guide très expérimenté surtout les premières fois. C’est aussi plus instructif car ce
passionné pourra répondre à toutes les questions que se posent les observateurs néophytes et conter d’innombrables anecdotes enrichissantes.  Il faut éviter de
perturber ces animaux. C’est pourquoi il est conseillé de porter des vêtements de camouflage ou en tous cas sombres, de respecter le sens du vent pour ne pas
être repéré car les cervidés ont un odorat très développé et d'être silencieux pour ne surtout pas les déranger.

 

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C
Bonjour Pascale !  Fier et magnifique animal, et non moins magnifiques photos ! ... Il m'est arrivé de voir des biches et cerfs dans ma forêt préférée, mais toujours très furtivement, normal qu'ils se méfient, des chasses à courre sont régulièrement organisées  Bisous
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D
un très bel animal. Merci pour tes magnifiques photos. J'ai vu quatre biches le long de l'autoroute, mangeant la nouvelle herbe. Bises 
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L
Bon, si j'ai bien compris, j'ai peu de chance de le découvrir à Paris. <br /> En attendant d'aller éventuellement le rencontrer dans les régions que tu cites, je vais me contenter de le suivre dans cette publication.
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A
Bonjour Pascale,  <br /> Majestueux animal, de la prestance rehaussée par la qualité de tes photos. Merci pour la présentation en tête de reportage, de ces animaux magnifiques.<br /> Bises
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O
Superbe série...J'aime beaucoup ! bien joué !
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C
Bonjour Pascale,  je n'ai jamais eu l'occasion d'en voir  sauf des chevreuils il y en a dans les bois de Vaison  ! Il y a quelques années j'habitais en pied de colline et lorsque j'ai ouvert mes volets vers 6h du matin "2 chevreuils dans la cour" ils ont été autant surpris que moi je pense ! une image de pur bonheur !  bonne journée  bises Cathline
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B
Bonjour Pascale<br /> C'est une chance d'avoir pu être au plus près de ces magnifiques et majestueux animaux et je suis émue de la chance que j'ai d'avoir pu, grâce à tes photos, excellentes et très réalistes, partager ces instants magiques. <br /> Merci aussi pour tout ce que tu expliques sur leur vie et leur reproduction, cela m'a beaucoup intéressée.<br /> Bisous<br /> Am
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X
Bonjour Pascale<br /> Je pose et toi tu fais la pose (semble-t-il te dire)... J'ai raconté dans un billet de mon Blog que me baladant dans le vallon de l'Orgère au-dessus de Modane, j'avais été suivi par un grand cerf accompagné de ses trois biches. Ils sont passés tout près de moi pour disparaître un peu plus loin derrière une croupe herbeuse. Pas effarouchés du tout mais c'était dans le Parc de la Vanoise et sans doute la présence humaine ne les perturbe plus dans ce coin.<br /> Bises savoyardes
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Y
Bonjour PascaleLe cerf (et la biche sont des animaux que j'aimerais avoir le bonheur de rencontrer, fortuitement .Il y a bien des années, lorsque j'avais encore ma jument et que je me promenais dans le bois  nous avions rencontré quelques jeunes. Je sentais ma jument qui avait VU quelque chose et étant à cheval ils n'ont pas senti mon odeur. Je ne remercierai jamais assez Milady de me les avoir montréUne autre fois et toujours avec elle, mais deux ou trois ans avant. Nous étions deux ne promenade et avons croisé une mère avec ses deux petits. Un très court moment mais cela a été un grand plaisir également
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K
Bonsoir Pacale<br /> le récit est aussi magnifique que les photos.<br /> je ne suis pas très présente de ce moment, un p'tit crabe est entré dans ma peau; j'espère pouvoir reprendre après une petite intervention.<br /> bonne soirée<br /> bises 
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