Isards

par Pascale MD  -  7 Mars 2022, 12:23

Un saut de puce aux Angles cet hiver.
Les Animaux sauvages des Pyrénées dans leur espace naturel.
 

Isard 

Nom scientifique : Rupicapra pyrenaica, l'Isard ou Izard est une espèce de la sous-famille des caprins, assez fréquente dans le massif des Pyrénées, la cordillère Cantabrique et les Apennins.

 Qu'est ce que le parc animalier des Angles ? Il ne s'agit ni d'un zoo avec des animaux confinés dans des espaces restreints hors du milieu naturel, ni d'une réserve où seraient présentes et visibles toutes les espèces pyrénéennes regroupées. C'est avant tout un espace montagnard forestier typique de la région à savoir, 37 hectares de pins à crochets situés sur un des versants orientaux du massif du Carlit, entre 1700m et 1800m d'altitude. Il est donc nécessaire de bien se chausser pour circuler dans cet espace.

 Cette portion de montagne close est quasi-similaire aux biotopes de chaque espèce. Le milieu naturel a été respecté. Ainsi en est-il des éboulis et chaos granitiques où s'ébattent Bouquetins et Isards. Ici, on circule au milieu de la faune (tout du moins avec les animaux ne présentant pas de danger) et il suffit d'être un tout petit peu patient pour pouvoir observer ce peuple animal montagnard.

 C'est dans ce cadre naturel qu'évoluent les animaux pyrénéens actuels, vivant depuis des temps immémoriaux dans ces montagnes tels l'Isard et le Sanglier, et ceux qui ont fui les versants français comme le Bouquetin et le Loup. Les espèces en voie de raréfaction voire de disparition comme l'Ours mais aussi comme celles à jamais disparues du sol pyrénéen, tels le Bison et le Renne, y sont bien à leur place.

Les herbivores, grands ou petits, disparus au cours des siècles comme les Cerfs, Chevreuils, Daims, Mouflons, Marmottes ont été réintroduits dans ces massifs, sont là aussi dans leur biotope.

Au fil des saisons on peut observer les changements naturels : chez les cervidés la chute et repousse des bois ; à la période des amours, le brame du cerf et les démonstrations de force de l'ours mâle. La mise bas des femelles et le vagabondage des nouveaux venus. 
Dans cet espace, on peut envisager que dans la nature c'est aussi ainsi que cela se passe et cela permet de réfléchir à ce que l'on peut faire ou ne pas faire lors d'une promenade en forêt.

 

 

Il fût un temps, j'étais farouchement opposée à toutes formes de captivité. La disparition des espèces dans le monde m'ont forcée à voir les choses autrement dans la mesure où les lieux d'accueil des animaux ont aussi évolué en grande part grâce à l'éthologie. Les bases formelles de cette science ont été posées à partir des années 1940 par les travaux des Autrichiens Karl von Frisch et Konrad Lorenz et du Néerlandais Nikolaas Tinbergen, considérés comme les fondateurs de l'éthologie moderne et récipiendaires du prix Nobel de physiologie ou médecine de 1973. Cependant, il aura fallu beaucoup de temps à l'éthologie moderne pour que cela soit devenu une certaine normalité.  

Comme je le disais dans mon article précédent, je ne suis pas manichéenne, j'essaie donc de ne jamais tomber dans les extrêmes malgré une assez forte tendance hyper-empathique (dont je dois parfois me méfier car ce n'est pas forcément toujours constructif). Il me faut donc parfois faire un certain effort pour garder assez d'objectivité de manière à accepter que tout n'est pas soit tout bon, soit tout mauvais (quoi que, ces derniers temps je me dis que le tout mauvais est aussi possible ;-(. Je peux donc comprendre et admettre l'utilité pédagogique de certains lieux ou vivent des animaux en semi-captivité ainsi que le travail de certaines réserves et associations dans la protection d'animaux saisis, la préservation et la réintroduction d'espèces. 

Nous n'avons jamais emmené nos enfants dans des zoos traditionnels voir des animaux derrière des barreaux et à leur tour, ils font de même avec leurs enfants. En revanche, il est des lieux que je respecte (ils sont malheureusement rares). C'est le cas de cet endroit aux Angles avec des animaux indigènes et vivant dans leur biotope naturel. Idem pour "les Loups du Gévaudan" espace particulièrement pédagogique dont le Loup à bien besoin pour sa réhabilitation méritée (et dont un certain nombre ont été sauvés de l'euthanasie) et ainsi éviter cette traque systématique dès que l'un d'eux est aperçu. Et encore pour les chevaux de Przewalski du Causse Méjean qui sont élevés pour se réhabituer à la vie sauvage avant réintroduction dans leur habitat naturel d’origine en Mongolie et en Hongrie (d'où ils avaient totalement disparu avant des réintroductions réussies).

Même pour la réserve Africaine de Sigean, je reste dubitative. La plupart des animaux vivent en effet dans les meilleures conditions possibles sur de vastes espaces. Certaines espèces (les herbivores) y vivent en cohabitation comme ce serait le cas dans la nature, mais pour d'autres, l'habitat proposé me dérange fortement. C'est le cas d'un des enclos de Girafes ou d'Éléphants et aussi de certains oiseaux en volière. 

 Pour essayer de rester objective tout en conservant mes propres critères éthiques, je suis allée voir, j'ai observé. Ainsi, j'ai, pour exemples, pu donner mon avis sur le premier parc de Saint-Thibéry absolument déplorable et qui a fermé peu de temps après suite aux diverses plaintes d'insalubrité et de maltraitances (pour cela il a fallu les témoignages déclenchant une enquête). Abandonnée aussi l'idée d'aller voir les rapaces du Donjon des Aigles de Beaucens (ou tout autre parc à rapaces) où certains des oiseaux passent leur vie attachés à un piquet sans jamais pouvoir voler, ceci en toutes saisons. Impossible non plus d'admettre le bien-fondé des "Marineland" qui normalement devraient être fermés en 2026. C'est ainsi que le témoignage filmé d'un visiteur de la Palmyre a permis de constater qu'une jeune "soigneuse" du parc nourrissait un Pingouin... à grands coups de gifles.

Comme pour les scandales dans certains EHPAD, si on ne va pas voir, si on n'observe pas, si on n'écoute pas... si on n'a pas cet esprit critique en choisissant l'évitement, on ne peut pas, selon moi, savoir ce qu'il s'y passe vraiment. La nature humaine est loin d'être toujours dans le meilleur, mais je ne vous apprend rien ;-(

 

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J
Merci Pascale pour toutes tes informations et grand bravo pour tes belles photos .<br /> Bon après-midi
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X
Bonsoir Pascale<br /> Les isards ont été les premiers animaux de la faune sauvage que j'ai découvert adolescent en allant depuis Nantes ma ville de naissance dans les Pyrénées et c'est un plaisir de les revoir chaque fois que je les revois que ce soit in situ ou bien ici sur ta page de blog.<br /> Bises savoyardes
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B
Coucou Pascale<br /> Comme tes photos sont belles ! émouvantes ! j'aime énormément voir ces animaux au regard paisible.<br /> Oui c'est ainsi que cela devrait être, partout dans le monde, une grande partie du monde devrait être réservée aux animaux...<br /> Je me souviens avec peine de l'oran outang qui "attaquait" en vain hélas les buldozers qui détruisaient son environnement...<br /> J'ai moi aussi eu des expériences atroces dans les zoos, je me souviens que des pumas avaient été amenés dans le zoo de "M" et ils étaient nombreux dans une petite cage ! Ils tournaient en rond, ils feulaient ! je me souviens encore après tant d'années de cette horreur... mais que faire... déjà ne plus aller dans ces zoos mais que deviennent les animaux s'ils doivent fermer... dans ce même zoo, il y avait un ours noir qui tournait en rond tout autour de sa cage relativement grande mais c'était vraiment insuffisant pour lui...<br /> Dans un autre zoo d'une grande ville du Nord, il y avait des oiseaux comme des hiboux, des chouettes, etc... et des oiseaux de proie ! Qu'ils étaient malheureux ! je me souviens encore de leur air triste (même s'ils ont déjà un air un peu triste d'une façon naturelle) mais là c'était pire et je ressentais leur détresse...<br /> A Pairi Daiza, je trouve que les animaux ont de grands espaces, je pense que certains sont vraiment très bien, ils sont là bien soignés, nourris, sans penser qu'ils pourraient vivre ailleurs, ils ne souffrent pas. Par contre les fauves en général sont "résignés"...<br /> Les gorilles ? je ne sais pas ce qu'ils ressentent... Les orang outans non plus... <br /> Je suis toujours en phase avec toi et je pense comme toi au sujet des animaux, je souffre aussi pour eux... dans le monde entier.<br /> Bisous<br /> Am<br />  
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C
Coucou Pascale que de bonheur quand je viens chez toi!  tes clichés sont saisissants le 4 et le 5 me bouleversent  et je peux rester un long moment à admirer tes photos.  J'aime lire toutes tes explications qui nous apprennent tellement !<br /> Oui malheureusement il y a des maltraitances dans certains endroits et il faut qu'ils ferment.  Mais quand la nature leur offre un espace comme celui-ci, que c'est beau la vie!<br /> Et oui il en est de même pour les humains et si on vient seulement de le découvrir cela fait 50 ans que çà dure!<br /> Belle fin de semaine et cela vaut le coup de même de bonnes chaussures pour voir un tel spectacle.<br /> Je t'embrasse<br /> chatou
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D
Magnifique galerie de portraits, et des commentaires très intéressants. Il est important de conserver des espaces comme celui-ci pour préserver un tout petit peu de ce que l'homme a détruit et saccagé. Je te souhaite une agréable journée Pascale.
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A
Bonjour Pascale,  <br /> Comment ne pas craquer devant de si belles photos? <br /> Je partage ton analyse concernant les lieux d'enfermement des animaux. Je ne fréquente plus les zoos depuis de nombreuses années. Mais dans ma région, je n'ai pas de parcs aux dimensions suffisantes pour y laisser vivre  des animaux en semi liberté.<br />  Bises.
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A
de belles photos et merci pour toutes tes informations ; bon, si ça continue, c'est un zoo avec des humains qu'il faudra installer...<br /> Bises et encore merci.
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C
bonjour Pascale,<br /> de jolis portraits de ces Isards avec ce Parc dont tu nous avais déjà parler, mais quel plaisir de revoir ces beaux animaux.....<br /> quelques soucis cet après midi pour voir les photos  sur les blogs..<br /> bonne soirée<br /> à bientot
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C
Coucou Pascale, Que de jolis portraits de ces animaux dont je ne connaissais pas le nom ! La n°4 est remarquable, on pourrait presque voir sur ses yeux, ce que cet Isard est en train de regarder ! Un grand bravo ! GBizhous. 
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U
Bonsoir Pascale,<br /> De magnifiques animaux, je connais les bouquetins et les chamois mais pas celui-là. Encore de superbes clichés et merci pour toutes ces infos. <br /> Bonne fin de soirée, bises Véronique
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