La Sitelle ne dédaigne aucun "pot"
Sittelle torchepot
Sitta europaea - Eurasian Nuthatch
Pour son habitat, la Sitelle torchepot privilégie les vieilles forêts mixtes ou de feuillus, mais on
peut aussi la trouver dans les parcs ou les grands jardins avec de vieux arbres. Ces habitats lui
fournissent à la fois une nourriture abondante et des cavités pour nicher.
Elle est sans cesse en mouvement. Très agile et active, elle peut descendre le long d'un tronc d'arbre
la tête en bas : aucun autre oiseau européen ne peut faire cela. Ses qualités de grimpeuse sont hors du
commun la mettant parfois en situation acrobatique.
Le vol de la Sittelle torchepot, au cours duquel elle referme ses ailes entre 2 battements, est bref et
rapide : lors de son vol, il est possible de remarquer que sa queue est bordée de noir et blanc.
C'est une espèce loquace avec des sifflements répétés, aigus et retentissants. Ses divers cris sonores
semblent inspirés des chants flûtés ou rappellent des séries de trilles prolongés.
C'est un oiseau de nature solitaire, qui se déplace en couple mais jamais en groupe. Sur mon terrain,
j'ai pu identifier deux couples sédentaires fidèles aux lieux, chacun ayant son coin de forêt vers
lequel elles repartent après être passées aux mangeoires. Elles savent se faire respecter des autres
oiseaux sans pour autant se montrer agressives, notamment sur une mangeoire.
La Sittelle torchepot est la seule représentante de la famille des Sittidés en France métropolitaine.
(Mentionné pour la première fois à Paris en 1946 au Jardin des Plantes). Sittelle vient du grec sitte,
sorte de pie ou de pic vert pour Aristote. Le nom Torchepot provenant de deux mots: "torchis" et "pot".
La Sitelle torchepot se nourrit différemment selon la saison. Aux beaux jours, elle va s'alimenter
d'insectes et de leurs larves (fourmis, syrphides, hannetons, chrysomèles, chenilles, noctuelles,
araignées…) qu'elle trouvera sur les écorces ou les rameaux des branches.
Lorsque le froid arrive et que la faune commence à entrer en dormance, la Sitelle torchepot va
consommer des graines, des noix et noisettes, des glands, des faines, des baies d'if notamment ainsi
que des boules de graisse qu'elle peut trouver auprès d'une habitation.
Elle visite facilement les mangeoires de graines et apprécie beaucoup mon pot de mélange graisse
et graines comme sur ces photos.
La nidification de la Sitelle torchepot se fait dans un trou d'arbre ou un nichoir dont le trou d'envol
sera de 32mm. S'il est plus grand, elle le rétrécit avec un mélange de boue qui lui sert de mortier, ce
qui explique sont nom de "torchepot".
La femelle pond une fois par an entre mars et juin, de 6 à 8 œufs tachetés de rouge qu'elle va couver
une quinzaine de jours. A l'éclosion des oeufs, les oisillons sont couverts, sur le dessus, d'un duvet
clairsemé gris foncé. Ils vont rapidement s'émanciper puisque leur séjour au nid ne va pas durer plus
de 4 semaines. Alors, ils prennent leur indépendance.
La Sitelle torchepot fait partie des oiseaux les plus utiles au jardin avec son activité bénéfique pour
éliminer insectes et araignées des arbres, arbustes, haies, bosquets, murs, murets, tas de bois,
branchages, etc. Elle participe à ce qu'on nomme les rondes hivernales dont les mésanges sont les
adeptes et ce malgré son tempérament solitaire. Elle est donc très utile au jardin. Attention à ses
principaux prédateurs qui sont l'Épervier d'Europe, la Chouette hulotte mais aussi la Martre et la Belette.