Les Abeilles mellifères, indispensables à la survie...
Qui sont les abeilles mellifères qui vivent à l’état sauvage ? Peu d’études scientifiques en France et en Europe s’intéressent à ces abeilles à miel non domestiquées, qui ne vivent pas dans les ruchers mais s’installent en toute liberté dans un arbre creux ou une cheminée. L’étude de leurs populations et de leurs mœurs permettrait pourtant d’en apprendre davantage sur les capacités de résilience et d’adaptation de l’espèce Apis mellifera.
Force est de constater en effet que la France est rarement dans le peloton de tête quand il s'agit d'étudier et de préserver la faune sauvage. Il suffit de regarder le nombre d'espèces chassables ou encore les espèces classées "nuisibles" dans notre pays ;-(
La seule étude connue en France remonte à 1978 et n’émane pas du milieu scientifique, mais du monde apicole. Robert Canteneur, vétérinaire des services départementaux du Bas-Rhin du ministère de l’Agriculture et apiculteur amateur, publie alors dans une revue apicole un questionnaire : Avez-vous observé durant ces dernières années des essaims sauvages d’abeilles logés ou vivant dans des arbres creux ? Dans quelles espèces d’arbres ? Cette colonie a-t-elle passé un hiver, deux hivers ? Et dans d’autres cavités naturelles ou artificielles ?
Il recueillera ainsi 1 169 observations dont il fera l’analyse et la synthèse dans deux articles parus en 1982 dans la revue L’abeille de France et L’Apiculteur. Il dénombre ainsi 505 colonies vivant dans des cavités naturelles – des arbres pour la plupart (478) –, 510 vivant dans des cavités artificielles (cheminées, murs, faux-plafonds…) et 154 vivant à l’air libre.
Il relève aussi que parmi les essences d’arbres, les chênes semblent avoir la préférence des abeilles, suivis par les châtaigniers puis les cerisiers-merisiers, les saules, les ormes et les sapins-épicéas, alors que très peu de colonies sont signalées dans les platanes ou les érables. Les observateurs lui rapportent également que les abeilles entrent parfois en concurrence avec d’autres animaux (guêpes, écureuils, pics, etc.) pour occuper les habitats disponibles.
Cette unique étude française manque néanmoins cruellement d’informations sur la biologie de ces colonies. Habitudes de butinage, rythme de reproduction, organisation globale des colonies… Ces informations demeurent opaques, tout comme l’évolution du patrimoine génétique des abeilles vivant à l’état sauvage.
Aujourd’hui, les colonies domestiques qui essaiment dans la nature et retournent à l’état sauvage – on parle alors d’abeilles « férales » – sont souvent issues de sous-espèces étrangères élevées par les apiculteurs, comme l’abeille italienne (Apis mellifera ligustica), réputée bonne productrice de miel.
Et pour en savoir un peu plus sur les Abeilles mellifères : ICI