Les Cincles plongeurs des Cévennes

par Pascale MD  -  6 Avril 2023, 16:50


Cincle plongeur
Cinclus cinclus - White-throated Dipper

(Linnaeus, 1758)

 

Le Cincle plongeur est un oiseau trapu et rondelet, ses ailes sont courtes, la tête et la nuque sont couleur chocolat, le plastron est blanc. Son vol est rapide et direct, souvent au ras de l’eau. C’est un petit oiseau qui pèse un peu plus d’une cinquantaine de grammes.

Le Cincle plongeur et le torrent ou les rivières ne sauraient être dissociés. Encore appelé "merle d’eau" alors que les Merles et les Cincles n'appartiennent pas à la même famille de passereaux. C’est un oiseau aquatique sédentaire, présent en France toute l’année.

 Il fréquente essentiellement les cours d’eau rapides et froids, bien oxygénés avec des remous et des cascades mais aussi les lacs d’altitude.
On le trouve depuis 200 mètres d’altitude jusqu’à plus de 2 500 mètres, y compris sur des secteurs plus ou moins boisés et ombragés, dès que le courant rapide et la clarté de l’eau lui apportent proies et zones de chasse.

Le Cincle plongeur est un oiseau unique en son genre : nerveux, actif et méfiant, il est capable de plonger, de nager et de marcher sur le lit de la rivière ou du torrent, parfois à contre-courant, pour trouver sa nourriture, insectes et larves aquatiques. Le Cincle plongeur longe et nage avec aisance en s’aidant de ses ailes pour gagner le fond du cour d'eau. Il reste immergé de 3 à 10 secondes, généralement à moins d'1 mètre de profondeur.

En hiver, les populations délaissent les hautes altitudes si la neige bloque l’accès des rivières et torrents pour descendre en piémont. L’été, chaque couple établit son territoire le long de 3-5 km de torrent, le patrouillant et le défendant sans cesse par des vols rapides au ras de l’eau de caillou en caillou.

Insectivore strict, le Cincle plongeur trouve son alimentation dans les rivières et torrents, soit au fond de l’eau, soit apportée par le courant : Plécoptères, Ephémères, Phryganes, vers … petits mollusques (escargots), criquets tombés à l’eau mais aussi petits poissons.

Si en plaine, le Cincle plongeur peut pondre dès la mi-janvier, en altitude, la ponte semble intervenir vers la mi-mai. 

L'incubation dure environ 14 à 16 jours, assurée par la femelle. Le mâle s'approche du nid uniquement quand la femelle va se nourrir, et il le surveille assidûment. Le mâle la nourrit aussi régulièrement le femelle au nid. Les poussins sont nidicoles et sont nourris par les deux parents pendant un mois. Mais les jeunes peuvent quitter le nid avant, à environ 24 à 25 jours après la naissance.

Le mâle, assidu au début, délaisse la nichée pour aller parader avec une autre femelle. Si la nourriture est abondante, une seconde ponte peut survenir. Les jeunes restent sur le territoire familial jusqu’à la fin de l’été et se dispersent, certains assez loin (plus de 50 km), d’autres à côté.

Le Cincle plongeur est l’oiseau le plus abondant le long des cours d'eau. Espèce protégée, le Cincle plongeur n’est pas menacé. Cependant, sa survie est étroitement liée à la qualité du milieu aquatique dans lequel il trouve sa nourriture. Son espérance de vie est d'environ 8 ans.

Pour l'observer, en remontant les cours d'eau, vous ferez s'envoler une petite boule marron avec un éclat blanc qui ira en vol rasant, se percher plus loin. Arrivé au bout de son territoire, il repartira en sens inverse. 

Mes plus belles observations sont celles faites assise, à une petite distance du bord de la rivière ou du torrent. On voit alors émerger le Cincle plongeur qui ira se percher sur un rocher, agitant sa queue avant de repartir pour une plongée.

Il est préférable d'éviter les couleurs vives et d'arriver en groupe (mais c'est du bon sens en animalier) et si vous avez des vêtements camouflés, c'est l'idéal, y compris pour le visage.

 

 

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A
Bonjour  Pascale, <br />  Tiens, revoilà le cingle plongeur. Ce n'est pas un reproche. Au contraire, car j'aime bien cet oiseau si particulier et amphibie... Magnifiques clichés bien vivants par la présence des remous de l'eau.<br />  Bises.
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C
Quel joli oiseau, je trouve que ses couleurs sont parfaitement assorties à son environnement.Merci pour tes explications, au moins il trouve toute la nourriture dont il a besoin là où il vit.Et tes photos sont bien sûr toujours aussi jolies !Belle soirée, bisous.Cathy
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D
Un oiseau poisson !! Une très belle série de photos qui a du te demander un gros travail d'observation.
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A
la dernière photo que tu nous montres m'a  donné envie de relire tout ce que tu nous dis sur ce plongeur de cours d'eau rapide et mangeur d'insectes. 50 grammes et si actifs, si bien organisés. Comme je ne porte que du rouge (la couleur qui me va bien!), je ne pourrais pas faire de si belles photos.  Amusant tout ce que tu nous dis sur le mâle  et la femelle de ce courageux cingle (sujet que tu abordes pour les oiseaux que tu nous présentes évidemment). Ah! j'en aurais à dire du plaisir de lire et de regarder. Merci Pascale, bonne journée!
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U
Bonjour Pascale,<br /> Un magnifique petit oiseau que je ne vois que chez toi. Peut-être que tu pourras me renseigner sur mon dernier article, car c'est bien la première fois que je voyais des ragondins dormir sur l'herbe. <br /> Bonne journée, bises Véronique
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B
coucou Pascale<br /> Tout d'abord c'est un grand plaisir de regarder tes photos toujours si belles et si bien faites<br /> ensuite j'ai aimé lire ce que tu as écrit sur la vie et les habitudes de ce mignon oiseau.<br /> Et c'est bizarre car à un moment je me demandais comment tu avais réalisé ce beau reportage et tu réponds à la question... respect de l'environnement, patience, se fondre dans la nature pour ne pas déranger les animaux photographiés et voilà la récompense et un excellent moment instructif et émouvant que tu partages avec nous...<br /> Je précise que je me souviens parfaitement que tu nous as déjà tout expliqué sur la façon dont vous vous y prenez mais justement je me demandais pour ce reportage là. <br /> Bisous<br /> Am
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N
Coucou Pascale,<br /> Ta série est très chouette, très belle même. L'environnement semble plus ouvert qu'au Vigan non ? En tout cas la lumière était très bonne et ta position entre deux cailloux rend bien sur les photos. La suite est encore plus belle.Gros bisous et bonne journée
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C
Coucou Pascale, Encore un oiseau que je ne connais pas sans doute parce qu'il préfère vivre plus près des montagnes et des cascades bien froides. Tu as de la chance de voir autant d'espèces ! J'imagine que tu les cherches lorsque tu pars ainsi avec tes appareils mais tu ne sais jamais qui tu vas trouver et c'est sûrement une belle partie de cache-cache passionnante à chaque fois ! J'aimerais bien voir le résultat de ton camouflage, hi hi, indispensable effectivement ! Merci pour cette belle présentation de ce petit oiseau. GBizhous !
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D
Bonjour Pascale voilà encore des merveilleuses photos que tu nous offre de ce bel oiseau bonne journée Claudine Daniel
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X
Bonjour Pascale<br /> Qu'il est joli ce petit oiseau dont la vivacité et les plongeons étonnent. Je n’en vois pas en Savoie mais sans doute ne vais-je pas dans les endroits où il a élu domicile, par contre j’avais passé un long après-midi à en observer un à Cogne dans le Parc National du Grand Paradis, plongeant dans le torrent du Grand Eyvia. Tes photos où tu l’as saisi au moment où il plonge sont incroyables. <br /> Bises savoyardes<br />  
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