Milans royaux
Milan royal
Milvus milvus - Red Kite
(Linnaeus, 1758)
Jusqu’aux XVIe et XVIIe siècles, le Milan royal faisait la voirie dans des villes comme Paris ou Londres. Louis XIII chassait en vol le Milan royal à l’aide de Faucons gerfauts dans la plaine Saint-Denis et relâchait ses prises par la fenêtre depuis le Louvre après avoir coupé les deux rectrices centrales (premier exemple de marquage !). D’où son nom de Milan royal, parce que son vol était réservé à l’équipage royal. Ce devait être un oiseau extrêmement abondant avant l’invention du fusil !
Envergure : 145 à 165 cm.
Longueur : 59 à 66 cm.
Poids : 800 g à 1 050 g pour le mâle et 950 g à 1 300 g pour la femelle.
Dimorphisme sexuel : Il existe un léger dimorphisme de taille chez les adultes, les ailes du mâle mesurent 475 à 500 mm tandis que celles de la femelle sont plus grandes, de 475 à 530 mm.
Voix : Plutôt silencieux, il peut faire entendre des sortes de miaulements et des cris aigus "hi hi hi".
Durée de vie : Record de 26 ans pour une femelle.
Reproduction : 2 à 3 œufs en moyenne, pondus en mars-avril, vont être couvés pendant 35 à 40 jours.
Les jeunes, élevés pendant deux mois, attendront environ l’âge de 3 ans avant de commencer à se reproduire à leur tour.
Mue : Elle commence en avril-mai par les rémiges primaires pour se terminer en septembre par les pennes de la queue juste avant le départ en migration. Les juvéniles commencent à muer avec les plumes du corps dès leur premier automne mais le remplacement des plumes de vol ne débute pas avant le printemps suivant.
Alimentation : C’est un rapace particulièrement opportuniste et essentiellement nécrophage.
Identification : Le Milan royal est un rapace très facile à identifier, entre autres grâce à sa longue queue rousse triangulaire, profondément échancrée, typique de l’espèce. La tête est blanchâtre et le plumage brun rouge dessus et roux rayé de brun dessous. Les ailes sont tricolores dessus et on peut observer au-dessous deux fenêtres blanches, situées au niveau des poignets, également caractéristiques du milan royal.
Les jeunes oiseaux sont faciles à reconnaître dans les premiers mois suivant leur envol : l’ensemble du plumage est nettement plus pâle, les couvertures sus-alaires sont terminées par une petite frange blanche et l’iris est sombre.
En vol, il est assez facile de distinguer : notez les tâches blanches au niveau des poignets et la forme de la queue très échancrée.
Le Milan royal est typiquement une espèce des zones agricoles ouvertes associant l'élevage extensif et la polyculture. Les surfaces en herbage (pâtures, prairies) sont généralement majoritaires. Il n'habite pas les paysages très boisés dont les massifs forestiers trop proches les uns des autres ne correspondent pas du tout à son mode de chasse et d'alimentation.
De même, la proximité des zones humides seules ne suffit pas à l'établissement de couples nicheurs. En France, les paysages vallonnés qui constituent le piémont des massifs montagneux lui conviennent parfaitement. Le Milan royal niche des plaines jusqu’aux étages collinéen et montagnard (jusqu’à 1 400 mètres). Toutefois il franchit régulièrement cette limite pour chercher sa nourriture
Dès leur arrivée, entre quelques manifestations territoriales, le couple s’affaire à la construction du nid. Ceci tend à prouver que le couple arrive déjà formé sur le site de nidification. Les couples qui ne reprennent pas le nid de l’année précédente en construisent un nouveau en utilisant la base d’un vieux nid de Corneille noire ou de Buse variable.
Le nid, constitué de branches et brindilles, est bien souvent garni de papiers, plastiques et chiffons. Peu de temps avant la ponte, de la laine de mouton est déposée dans le nid et forme une petite cuvette destinée à recevoir les œufs. C’est essentiellement le mâle qui va chercher les matériaux dans un rayon de 70 à 100 mètres autour du nid. Des matériaux peuvent encore être apportés au cours de l’incubation et de l’élevage des jeunes.
Le nid est habituellement construit dans la fourche principale ou secondaire d’un grand arbre. Localement, dans certaines îles méditerranéennes (Baléares, Cap Vert), les oiseaux nichent dans les rochers ou falaises. Ce fait n'a pas été noté en Corse. Le nid doit être facile d’accès, aussi la majorité des nids se situe à moins de 100 mètres de la lisière et bien souvent les nids sont situés à flanc de coteau. Le milan niche également dans les haies avec de gros arbres et, dans certains cas, sur des arbres isolés. Enfin, il convient d'ajouter que l'espèce peut s'habituer à une certaine fréquentation humaine à proximité du nid et il lui arrive de nicher près des habitations, chemins ou routes.
La femelle pond 2 à 3 œufs, rarement 1 ou 4. Les pontes de 3 œufs dominent légèrement. Les œufs ovales sont blancs, très rarement bleuâtres, parsemés de petites et grosses tâches rouges à marron sombre. La période de ponte s’étend de fin mars à avril.
Il faut compter 31 à 32 jours d’incubation par œuf, soit 38 jours pour une ponte de 3 œufs. La femelle incube dès la ponte du premier œuf et en assure la quasi-totalité, le mâle ne la relayant que sur de très courtes périodes. Celui-ci s'occupe de nourrir la femelle durant toute la phase d'incubation. C'est également son rôle principal durant les 15 premiers jours qui suivent l'éclosion, période pendant laquelle la femelle nourrit et veille sur les poussins. Par la suite, mâle et femelle protègent la nichée et chassent pour les jeunes.
La plupart des couples de milans produisent 1 à 3 jeunes à l'envol, rarement 4. Les poussins restent au moins 40 jours au nid, parfois jusqu'à 60 jours, la durée varie en fonction de la taille de la nichée et de la disponibilité alimentaire. A cet âge, ils quittent le nid pour voleter de branches en branches car ils ne volent réellement qu'à l'âge de 48-50 jours. Par la suite, la famille reste unie et continue d’exploiter le territoire de reproduction jusqu’à ce que les jeunes deviennent indépendants, généralement au bout de 3 à 4 semaines.
Le Milan royal se reproduit généralement pour la première fois à l’âge de trois ans (exceptionnellement à l’âge d’un an seulement).
Le Milan royal est un migrateur partiel. Les populations les plus nordiques et les plus continentales traversent l’Europe, du nord-est au sud-ouest, pour aller hiverner en Espagne, en France et plus rarement en Afrique du Nord. Les populations les plus méridionales sont majoritairement sédentaires. Pour ce planeur, les heures chaudes de fin de matinée et début d'après-midi sont prépondérantes pour la migration. Il migre plutôt en solitaire ou en petit groupe.
Ce jour là, Laurent et moi nous sommes partagés les 2 fenêtres donnant pour chacune d'elles une vision de la moitié de la zone du refuge, avec un comptage sur photos.
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