Le Loup (Canis lupus)

En France, le Loup (Canis lupus) était autrefois présent sur l'ensemble de la France métropolitaine. La France était peuplée par la sous-espèce d'Eurasie continentale (Canis lupus lupus), mais l'espèce a entièrement disparu du territoire au cours des XIXe et XXe siècles, à la suite de la réduction de son habitat et surtout de la chasse dont il a fait l'objet. Cette chasse avait pour causes sa prédation avérée ou supposée sur le bétail et sur l'homme, ainsi que les superstitions et croyances populaires négatives et erronées sur sa nature.

Le loup est réapparu naturellement du fait de l'extension des populations italiennes sur le territoire français. Depuis sa réapparition, de nombreux débats sur l'avenir du loup en France opposent les éleveurs de bétail, les chasseurs et les défenseurs de la biodiversité. Il s'agit cette fois principalement de la sous espèce italienne Canis lupus italicus, un peu moins grande que la sous-espèce Canis lupus lupus originellement présente en France.

Depuis sa réapparition, le nombre de loups croît et il dépasse le millier depuis le début des années 2020.

Le loup a laissé son empreinte très préjudiciable dans la culture française, par exemple au travers de l'affaire de la bête du Gévaudan, et par le biais de contes et de légendes comme Le Petit Chaperon rouge, le loup vert de Jumièges, et bien d'autres.

 

Nom scientifique : Canis Lupus
Famille : canidés
Nom : loup d'Eurasie
Poids : 25 à 65 Kg (record 95 Kg)
Longévité : 10 à 15 ans Naissances : 3 à 6
Habitat : milieu forestier et lisières. Également en montagne et plaine. Steppes, désert et milieux ouverts, pourvu qu'il y ait des abris
Alimentation : très variée, des petits rongeurs aux grands ongulés
Prédateurs : l'homme
 

Ce mammifère carnivore de la famille des canidés a jadis habité toute la chaîne pyrénéenne. Il existe aujourd'hui une population en légère expansion dans les monts Cantabriques qui constituent le prolongement occidental de la chaîne des Pyrénées.

Le loup a fait l'objet, aux XVIII° et XIX° siècles, de campagnes d'extermination (battues, empoisonnement), qui ont précipités son déclin. Les derniers loups observés dans les Pyrénées Orientales l'ont été vers 1923. L'espèce s'est maintenue plus longtemps à l'ouest de la chaîne (1935). Les anciens distinguaient une deuxième forme, mais cette scission reposait sur l'observation d'individus sombres.

La biologie pyrénéenne du loup est mal connue. Il semble que l'espèce ait préféré les zones alternants bois et cultures du Pièmont aux forêts montagnardes où elle était moins fréquente.

Le loup est un animal social, qui développe un riche tissu de relations hiérarchiques entre individus. La meute (ou clan) est sous la dominance d'un mâle adulte, associé à une femelle, sa partenaire, qui est également dominante (Appelé le couple Alpha).

L'espèce est connue pour avoir une variabilité intraspécifique notable selon les régions et les sous-espèces ; qu'il s'agisse de la taille, du poids, de la robe ou même de l'aspect du museau. Les sous-espèces sauvages sont régulièrement comparées à certaines races de chiens domestiques de morphologie lupoïde comme le berger allemand ou le husky (eux-mêmes appartenant à la sous-espèce Canis lupus familiaris). Le morphotype le plus rencontré possède des oreilles pointues dressées au-dessus d'une tête large avec un museau allongé terminé par une truffe, une gueule puissante, une poitrine étroite et profonde, des pattes longues en extension avec de larges pieds ainsi qu'une queue droite et touffue.

L'odorat est puissant et permet de détecter un animal à 270 m contre le vent. L'angle de vision atteint 250° contre 180° chez l'homme. La nuit, les yeux du loup paraissent phosphorescents car ils sont tapissés d'une couche de cellules, le tapetum lucidum, qui lui permettent d'augmenter leur sensibilité à la lumière.

L'audition du loup lui permet d'entendre des sons jusqu'à 40 kHz (20 kHz chez l'homme), il perçoit notamment d'autres loups hurler jusqu'à une distance de 6,4 à 9,6 km.

Les loups sont des animaux très territoriaux qui établissent souvent des territoires beaucoup plus grands qu'ils n'en ont besoin pour survivre s'assurant ainsi un approvisionnement régulier de proies. La taille du territoire dépend en grande partie de la quantité de proies disponibles et de l'âge des louveteaux de la meute, et il a tendance à augmenter en taille dans les zones où la population de proies est faible ou lorsque les louveteaux atteignent l'âge de 6 mois, et ont donc les mêmes besoins nutritionnels que les adultes.

Les meutes de loups se déplacent constamment à la recherche de proies et couvrent environ 9 % de leur territoire par jour (25 km/j en moyenne). Le cœur de leur territoire, là où ils passent la moitié de leur temps, est en moyenne de 35 km. La densité des proies a tendance à être beaucoup plus élevée dans les environs du territoire, bien que les loups tendent à éviter de chasser en marge de leur aire de répartition à moins d'être désespérés, à cause de la possibilité de rencontres fatales avec les meutes voisines.
 

Le plus petit territoire enregistré était détenu par une meute de six loups dans le nord-est du Minnesota, qui occupait une superficie estimée à 33 km2, tandis que le plus grand territoire était détenu par une meute de dix loups de l'Alaska couvrant une superficie de 6 272 km.

Les meutes de loups sont habituellement bien établies et ne quittent en général leur aire de répartition habituelle que lors de graves pénuries alimentaires.
 

Les Angles, en Capcir

 

Je tiens à ajouter certaines petites choses concernant le conflit Loups/éleveurs.


Les éleveurs d'Ovins et de Caprins disposent de tas de moyens pour préserver leur bétail, de surcroît avec des subventions !

"L'aide à la protection des exploitations et des troupeaux contre la prédation du loup et de l’ours a pour objectif de favoriser l’adaptation des activités d’élevage à la présence de ces prédateurs. Elle vise à accompagner financièrement les éleveurs détenteurs de troupeau d’ovins et de caprins soumis à un risque de prédation à la mise en place de mesures de protection des troupeaux en compensant les surcoûts induits par les changements de pratiques : gardiennage renforcé, chiens de protection, clôtures électrifiées, études et accompagnement technique."

Dans un premier temps, si les chasseurs abattaient moins de Sangliers et autres animaux, les Loups n'auraient pas besoin de s'approcher des élevages pour se nourrir. Seulement l'Homme (chasseur) veut être le seul prédateur, il ne supporte pas la concurrence !

Il y a autour de nous des pays qui élèvent aussi du bétail, qui sont entourés de bien plus de Loups (et même d'Ours) que nous n'en avons en France et sur une plus petite superficie. Ils parviennent pourtant à cohabiter pacifiquement et intelligemment. Il me semble déjà que cela donne matière à réfléchir...

Cependant, eux utilisent des chiens de protections et ce sont de vrais bergers qui restent avec leurs animaux. Beaucoup d'entre nous ont connu un vrai Berger français (hommage à Pierre-Denis) qui défendait lui-même le Loup, mais quand il exerçait ce métier... il était en estive avec ses animaux ! Ça fait aussi la différence, à contrario de ceux qui laissent leur bétail sans aucune protection (ce qui est le cas la plupart du temps sur les estives des Pyrénées-Atlantiques ou des Hautes-Pyrénées françaises pour ce qui concerne les Brebis et les Vaches). En quinze années a fréquenter régulièrement les Pyrénées et parfois plusieurs fois par an, il ne nous est arrivé qu'une seule fois de voir un troupeau de Brebis accompagné de deux Patous ! 

Il faut aussi savoir qu'il y a énormément d'attaques de Chiens en état de divagation sur le bétail : "Les attaques d’ovins par les chiens sont non-négligeables, elles ont été prouvées par des études scientifiques. Celle de J.Echegaray & C .Vila, basée sur des analyses ADN de restes de nourriture de chiens au Pays Basque espagnol, a montré que la moitié des proies des chiens errant ou « en état de divagation » sont des animaux domestiques. L’exemple du Royaume-Uni où les brebis se font attaquer forcément par des chiens car il n’y a pas de loups est encore une autre preuve de l’existence d’attaques de troupeaux par les chiens."

Les attaques de Chiens divagants peuvent donc être réellement un véritable fléau pour les éleveurs. Mais, et ce "mais" fait toute la différence, c'est que, contrairement aux attaques par des espèces protégées (comme le Loup ou l'Ours), il n'existe pas de procédure d'indemnisation en cas d'attaque de Chiens dans notre pays.  Il est donc plus rémunérateur pour les éleveurs de mettre ces attaques sur le dos des Loups qui en payent le prix fort.


A présent les éleveurs en ont aussi après les Vautours, mais ils ne profèrent que des galéjades quand ils prétendent que ces oiseaux attaquent le vivant ! Ces oiseaux sont dans l'incapacité physique de pratiquer la prédation et ils sont strictement nécrophages ! Certes, dans les endroits où ils vivent, dès lors qu'ils repèrent un cadavre, ils arrivent pour s'en nourrir. Et tout comme pour les Loups, si on les accuse d'attaque sur le bétail, l'indemnisation suit (le Vautour est aussi une espèce protégée). En revanche, la mort d'une vache dont une mise bas s'est mal passée (par exemple), elle n'est pas indemnisée ! Là aussi, il y a deux trois questions à se poser...
J'ai vu une vidéo sur YouTube qui montrait un vautour posé sur le flanc d'une vache couchée et semblant être morte (tête posée au sol). L'éleveur filmait de loin avec son téléphone. Très sincèrement, si vous aviez été à sa place, n'auriez-vous pas couru vers le vautour en criant, éventuellement avec une fourche ou un bâton pour le faire s'envoler plutôt que de filmer si votre vache était attaquée alors qu'elle était vivante ? Ce n'était qu'un Vautour, pas un Ours, et ces oiseaux ne sont pas dangereux. Mais... si on peut recevoir un indemnisation, c'est toujours bon à prendre !!!!


Dans la relation Hommes/Faune sauvage, le problème reste la plupart du temps l'ignorance et ainsi des affabulations se propagent pouvant laisser à penser qu'il s'agit d'une vérité. Apprenons à avoir du discernement et à nous méfier de ce que nous pouvons entendre ou lire ici et là... et encore plus à présent avec l'IA ou tout est devenu possible pour tenter de nous convaincre de la véracité de choses qui ne sont pourtant que des inepties.

En tout état de cause, je ne peux comprendre ce besoin d'exterminer tout ce qui bouge de la part de l'Homme alors qu'il est le seul véritable nuisible de cette planète.



En outre...

Les Loups n'attaquent pas l'Homme, c'est une légende urbaine !!! Cela n'a pas plus de sens que de prétendre que les Chauves-souris viennent s'accrocher dans nos cheveux ! 

Le Loup a été tellement massacré par l'homme qu'il en a peur, c'est inscrit dans ses gènes. En revanche les Chiens en état de divagation, eux, peuvent s'avérer être dangereux pour l'Homme puisqu'ils ne le craignent pas !

Je vous suggère de regarder le documentaire de Vincent Munier ci dessous pour peut-être voir le Loup autrement...

Protocole actuel d'indemnisation suite à une attaque de Loup ou de Lynx : le berger est indemnisé en fonction du sexe et de l'âge de la brebis décédée.
Ces indemnisations varient entre 80 et 520 euros par tête.
L’indemnisation, fixée par montants forfaitaires, couvre selon certaines conditions :
- les coûts directs : valeur des animaux dont l’attaque a causé la mort ou qui ont nécessité une euthanasie, valeurs des animaux disparus lorsque les animaux ne sont pas tenus en parc clos ;
- les coûts indirects : stress vécu par le reste du troupeau (moindre prise de poids, avortement, baisse de lactation, moindre prise de poids), frais vétérinaires liés à une prédation ;
- la réparation ou le remplacement des équipements et bâtiments agricoles endommagés, notamment les clôtures, parcs.


Le nombre de loups pouvant être abattus a été établi à 192 loups en 2025 - contre 209 en 2024 : « Ce quota reste énorme compte tenu de la baisse de dynamique de reproduction », déplore Thierry Ruf joint par30millionsdamis.fr


Le Loup bientôt chassé comme le Sanglier ? Ce que va changer le plan du gouvernement : ICI