Pouillot véloce.
Phylloscopus collybita - Common Chiffchaff
Vieillot, 1817
Froidure sur le Scamandre.
Le pouillot véloce est un oiseau discret. Grâce à son plumage brun verdâtre, il passe inaperçu dans la végétation qu'il ne quitte que rarement. Le volatile se repère surtout à son chant aigu qui marque le retour du printemps. Le son métallique et les deux tons rythmés produits par le mâle lui valent divers surnoms tels que changeur de monnaie, compteur d’écus, ou encore inspecteur de feuilles. C'est un petit passereau très répandu en Europe.
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Le pouillot véloce (Phylloscopus collybita) est un oiseau qui appartient à l’ordre des passériformes et à la famille des Phylloscopidae. Il doit son nom qualificatif de véloce à sa manie de s’agiter en permanence, volant et sautillant prestement d'une branche à l'autre en quête de nourriture. Comme la plupart des membres du genre Phylloscopus, le pouillot véloce est un tout petit passereau : il mesure en moyenne 12 cm de longueur, jusqu’à 21 cm d’envergure et pèse de 6 à 9 g. La femelle affiche une taille légèrement inférieure. L’espèce Phylloscopus collybita comprend 6 sous-espèces.
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Les parties supérieures (corps et couvertures alaires) affichent un ton brun olive terne. Les ailes et la queue se parent d’un brun sombre et d’un fin liseré jaunâtre au niveau des rémiges et des rectrices. Le ventre est crème strié de gris et de jaune. La tête présente un sourcil pâle et un œil cerclé de blanc. Son bec pointu, brun sombre, est très fin. Sa calotte se teinte d’un gris brun verdâtre et ses joues chamois contrastent avec une gorge beige clair. Ses pattes courtes et foncées se prolongent par des ongles noirs. Mâles et femelles portent un plumage semblable et subissent une mue estivale complète. Le pouillot véloce n’est pas toujours facile à observer car ses couleurs cryptiques lui permettent de se fondre dans le feuillage.
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On rencontre le pouillot véloce des îles Canaries à la Sibérie, en passant par les montagnes d’Asie et le pourtour méditerranéen. Très répandue dans nos contrées, la sous-espèce collybita est une migratrice partielle :
En période de reproduction, le passereau se rencontre dans toute l'Europe, de la côte Atlantique jusqu'en Russie, y compris les pays nordiques et les massifs montagneux jusqu'à 2000m d'altitude. L’oiseau se répartit sur l’ensemble du territoire français avec une fréquence moindre dans les plaines du littoral méditerranéen, l’ouest du Pays Basque et en Corse ;
L’hivernage de la population européenne (centrale et scandinave) se déroule autour du bassin méditerranéen, de plus en plus sur la rive européenne plutôt qu'africaine. On peut ainsi rencontrer des hivernants dans les plaines de l’ouest et du sud de l’Hexagone. Les nicheurs de l’ouest de la France migrent vers la péninsule ibérique à l’Afrique sahélienne tandis que les nicheurs de l’est rejoignent l’Espagne et l’Algérie ;
Dans le Midi de la France, le pouillot véloce ne migre plus. Il hiverne sur place ou effectue des déplacements erratiques.
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Le petit passereau brun verdâtre fréquente les milieux boisés de petite ou de grande taille. Les bois, bosquets, forêts de feuillus (particulièrement les lisières), massifs de peupliers, haies et clairières lui conviennent sous condition que s’y trouve une partie buissonnante pour nidifier. On observe aussi l’oiseau dans les parcs urbains et les jardins.
L’hiver, le pouillot véloce délaisse les boisements secs pour rejoindre des zones humides (rivières, fleuves, étangs, mares, tourbières) où il peut picorer des insectes aquatiques.
L’oiseau se rencontre jusqu’à 2 000m dans les Alpes et les Pyrénées.
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Le régime alimentaire insectivore du pouillot véloce affiche un éventail de menus insectes dont une majorité de diptères : plus de 50 familles différentes dont beaucoup de mouches au stade d’œufs ou de larves. L’oiseau consomme aussi la progéniture des papillons, des araignées, des pucerons et des petits mollusques. Lorsqu'il chasse, le pouillot véloce pratique régulièrement le vol stationnaire.
En automne, les populations migratrices peuvent manger un tiers de leur poids en insectes chaque jour afin de faire des réserves de graisse pour leur vol migratoire.
En hiver, le pouillot véloce peut compléter son alimentation avec une nourriture végétale composée de baies, de graines et de fruits.
Hors période de reproduction, le passereau a un comportement grégaire qui l'amène parfois à chasser en groupe, incluant d'autres espèces.
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Le mâle revient vers l’aire de reproduction de l’année précédente environ 2 à 3 semaines avant la femelle. Haut perché dans un arbre, il commence aussitôt à entonner son chant puissant et aigu pour marquer son domaine et attirer une partenaire. Le pouillot véloce répète souvent la même combinaison de 2 syllabes “tsip, tsap” avec un son métallique qui lui vaut divers surnoms : changeur de monnaie, compteur d’écus ou inspecteur de feuilles. L’espèce n’est pas polygame mais le couple ne se forme généralement que pour une seule saison. Une fois la femelle choisie, les autres prétendantes sont chassées du site.
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Le mâle s’implique peu dans la construction du nid, passant la plupart de son temps à défendre son territoire contre des rivaux et à repousser les prédateurs potentiels. La femelle se charge de confectionner le logis sur le sol ou très bas, dans des habitats ouverts (lisières de forêts, clairières) mais toujours caché derrière de la végétation dense (broussailles, ronces, orties…). Le nid prend l’aspect d’un dôme pourvu d’une entrée latérale. La femelle tisse la demi-sphère à l’aide de végétaux grossiers comme des feuilles mortes, des herbes sèches et des brindilles. Elle scelle ensuite l'extérieur avec de la mousse et tapisse le fond avec des matériaux plus doux, comme des plumes.
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La couvée comprend généralement 5 ou 6 œufs de couleur crème, parsemés de petites taches brunâtres. À savoir que 2 nichées sont possibles si l'été est long (dans les régions méridionales par exemple). La couvaison dure environ 2 semaines au terme desquelles naissent des oisillons nidicoles, nus et aveugles. La femelle couve et nourrit ses poussins avec de la nourriture régurgitée pendant 2 semaines, jusqu'à ce qu’ils soient capables de voler. Après leur premier envol, les jeunes restent à proximité du nid pendant encore 2 semaines, et continuent d'être alimentés de temps à autre par leur mère, avant de s’émanciper totalement.
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À l’âge adulte, le petit passereau est la proie de rapaces diurnes, en particulier de la famille des accipitridés. Les œufs, les oisillons et les jeunes de cette espèce nichant près du sol sont victimes des mustélidés (belettes, fouines, hermines) et de corvidés (corbeaux, corneilles, pies, geais). Comme chez tous les petits oiseaux, le taux de mortalité est élevé dans la première année de vie. L’impact de l'homme sur cet oiseau touche principalement son habitat à travers notamment les travaux forestiers pendant la période de reproduction ou la suppression de haies lors de remembrements de zones agricoles. Toutefois, le pouillot véloce conserve une vaste aire de répartition et n’est pas menacé de disparition. Il est classé en catégorie “préoccupation mineure” par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’espèce est protégée en France et inscrite à l'Annexe II de la Convention de Berne. S’il échappe à ses prédateurs, le pouillot véloce peut vivre jusqu’à 6 ans.
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L'étang du Scamandre : Il est situé sur les deux communes de Saint-Gilles et de Vauvert, au cœur de la Petite Camargue. Les hameaux de Franquevaux et de Gallician en sont limitrophes. À l'origine, l'étang était alimenté en eau douce par le Petit-Rhône. Il est actuellement alimenté par le canal de Beaucaire à Aigues-Mortes qui y amène les eaux du Rhône. L'étang est couvert de roselières abritant une faune abondante, en particulier le busard des roseaux et le butor. Le site est généralement réputé pour abriter de très nombreuses espèces de hérons.
Depuis 1995, les abords de l'étang de Scamandre font l'objet d'aménagements conduits et financés par le Syndicat mixte pour la protection et la gestion de la Camargue gardoise. Cette démarche de valorisation du patrimoine naturel local va de pair avec la création de la Réserve naturelle régionale du Scamandre, qui s'étend le long de la rive sud de l'étang. Plusieurs sentiers de découverte ont été réalisés au sein de la réserve ; leur accès est réglementé et gratuit, depuis le centre de découverte du Scamandre. Ce centre accueille également un large public scolaire, dans le cadre de sa mission d'éducation à l'environnement.
L'étang de Scamandre fait partie du site Natura 2000 Camargue gardoise fluvio-lacustre.