5 grammes !

Au fond de mon terrain, dressé fièrement, avec son port arrondi et tortueux, il atteint une quinzaine de mètres de hauteur. Le tronc principal mesure plus d'un mètre de diamètre. Son feuillage est persistant, avec un renouvellement de ses feuilles sur 2 ou 3 ans. Petites (3-5 cm), ovales, alternes et coriaces, elles sont dentées et duveteuses sur la face intérieure.
C'est un très vieux et gros Chêne-liège de plus de 200 ans selon les anciens puisque il a vu se construire la maison qui à 186 ans. Il s'agit d'un seul et même arbre. A t'il été planté ? S'est il installé de lui-même avec la participation de la faune locale ? Je ne saurai le dire... Ce que je sais en revanche, c'est qu'il est un des refuge favori des petits ailés.

Ils aiment principalement la partie la plus basse et la plus touffue se trouvant "dans le vide" au dessus de la faïsse. Les mammifères grimpeurs comme les Écureuils quand à eux préfèrent la partie haute en arrière plan.

Au pied de cet arbre vit un Troglodyte mignon. Il se promène régulièrement sur la faïsse et je vous l'ai déjà présenté.

Dans le feuillage de la partie basse de l'arbre, je vois régulièrement des petites boules de plumes claires qui s'y déplacent de manière très furtive. A cette distance je ne peux les identifier, d'autant qu'étant sans cesse en mouvement, ils apparaissent pour disparaitre presque aussitôt.
Je me suis donc armée de patience pour tenter d'en saisir un... et le voilà...

Cet article est un simple témoignage sur le fait qu'il faut souvent savoir observer pour réaliser que des petits êtres minuscules font leur vie finalement pas si loin de nous (photos de piètre qualité et très fortement croppées).

Cherchez bien... il est là !!!!

Il s'agit du Roitelet triple-bandeau (ici, une ♀. En fait, je n'en sais rien, la bande médiane semble tout de même orangée)
Regulus ignicapilla - Common Firecrest
(Temminck, 1820)

Il porte à 48 espèces les oiseaux identifiés visuellement sur la zone refuge LPO (+ 8 autres identifiés par leur chant).

Le Roitelet triple-bandeau est, avec son congénère Roitelet huppé, l'un des deux plus petits oiseaux d'Europe. Ils ne pèsent que 5 à 5,5 grammes.
Cela représente 10 pâtes "coude rayé" ou 2 grammes de moins qu'une dosette papier Senséo (non utilisée).
Les deux espèces vivent dans nos forêts.

Celui qui gagne la palme du plus petit oiseau au monde étant le Colibri d'Elena (ou colibri-abeille), qui ne se trouve qu'à Cuba et ne pèse que 1,8 gramme pour environ 5 cm.

 
La couronne incandescente du Roitelet triple-bandeau en fait l’un des plus beaux joyaux de notre avifaune.

Il est en sursis énergétique permanent et doit consommer l’équivalent de son propre poids chaque jour pour survivre. Il se nourrit de petits insectes (moucherons), leurs œufs et leurs larves, petites araignées. Il trouve sa nourriture surtout dans les sous-bois et reste souvent dans le bas des arbres.

Comme son cousin huppé, le Roitelet triple-bandeau occupe les forêts de conifères d'altitude (naturelles, pessières et sapinières), ainsi que les plantations d'épicéas ou d'essences exotiques. Mais contrairement au huppé, on le trouve aussi en forêt mixte et même en forêt de feuillus pures à la faveur d'une caractéristique de l'habitat comme la présence de Lierre terrestre sur les arbres ou de feuillages persistants comme ceux des Chênes vert ou liège.

Nidification et reproduction du roitelet triple bandeau
Lieu : en hauteur, accroché et imbriqué aux rameaux pendants d’une branche de conifère, d’un lierre ou d’un genévrier.
Période de nidification : avril à juillet.
Nombre de couvées : 2

Nombre d'oeufs : 7 à 9 œufs blanchâtres couvés pendant  14 à 15 jours.
1er envol : 19/20 jours 

Bien qu'assez peu farouche, le Roitelet triple bandeau se débrouille seul et ne viendra pas profiter d'abri ou de nourriture que vous lui proposerez, il  passera dans votre jardin si l'environnement lui convient...
 

 
En préservant un environnement sain nous permettons l'épanouissement des oiseaux sauvages.
En hiver, un nourrissage quotidien nous offre la visite de nombreuses espèces.
Ils sont ravis de trouver abris et nourriture au jardin et ils nous font le bonheur de leurs nombreuses visites