À l'heure du bain...
Héron cendré
Ardea cinerea - Grey Heron
(Linnaeus, 1758)
Le Héron cendré affectionne les milieux humides. En chasse, il fréquente des habitats variés en eau courante ou stagnante, salée ou saumâtre, pourvu que la profondeur ne soit pas trop importante, c’est-à-dire, inférieure à 40 cm : marais, étangs, lacs, rivières, zones inondées, fossés, lagunes, polders.
En Bretagne comme en Camargue, il fréquente aussi les rivages marins.
Ses longues pattes lui permettent de marcher dans l'eau peu profonde afin d'y repérer ses proies en transparence à la surface de l'eau. Il est capable de s'immobiliser pendant de longs moments à l'affût de son prochain repas. Lorsqu'une proie se présente, il la capture grâce à son long cou et son bec en forme de harpon en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
Les mets qu'il affectionne sont variés : poissons, crustacés, amphibiens... il sait faire preuve d'un certain opportunisme.
En dehors de la période de reproduction, il s'observe fréquemment dans les champs cultivés, les friches et les prairies où il se régale de rongeurs.
Lors de la période de reproduction, l’espèce affectionne les lieux à la fois à l’abri des regards et proches d’une source de nourriture. Il fréquente alors les bois de feuillus ou de résineux à proximité de zones humides, comme les saulaies ou les tamarissaies.
En France Cette espèce piscivore fut longtemps considérée comme nuisible et accusée de prélever tout le poisson dans les plans d'eau. Elle fut tirée par les chasseurs, piégée par les pisciculteurs et les héronnières furent entièrement détruites.
En 1968, l’espèce fut retirée de la liste des nuisibles.
La population nicheuse nationale comptait alors environ 3000 couples, dont un tiers au lac de Grand Lieu en Loire-Atlantique.
C'est en 1975 que l'espèce fut protégée au niveau national, et les populations n'ont alors pas cessé d'augmenter jusqu’au début des années 2000.
En 2007, la population nicheuse était estimée à 31 170 couples. Ces vingt dernières années, cette croissance est ralentie mais la population française se porte bien.
Elle est classée en préoccupation mineure sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine actualisée en 2016.
L’expansion de la population nationale de Héron cendré a eu pour effet de réduire la taille des grandes colonies de reproduction localement. En effet, par le passé, le Héron cendré fuyait l’homme pour installer ses héronnières en période de reproduction, quitte à faire de longues distances pour se nourrir ou à supporter une forte compétition avec ses congénères.
Ceci avait pour effet de rassembler de très grands effectifs en de rares lieux favorables. La population nationale est aujourd’hui mieux répartie sur l’ensemble du territoire et donc les colonies plus nombreuses et plus petites.
Le Héron cendré est un migrateur partiel : le comportement migrateur varie en fonction du climat hivernal sur les lieux de reproduction.
Les populations nicheuses du nord de l'Europe et de l'Europe continentale, descendent vers le sud pour passer l'hiver, tandis que celles de Grande-Bretagne, de France et de Belgique sont plutôt sédentaires ou erratiques.
La France accueille des migrateurs et hivernants venus du nord à partir de septembre. Les plus grands voyageurs atteignent l'Afrique tropicale. Pour les populations migratrices, après une période de dispersion des jeunes à la recherche de ressources alimentaires, la migration post-nuptiale commence en août et s'achève en novembre.
En matière de migration, une balise GPS posée sur un Héron cendré migrateur en 2014-2015 par une équipe de recherche chinoise a montré que celui-ci pouvait migrer de jour comme de nuit. L’individu en question a parcouru 2700 kilomètres en 63 jours au printemps 2015.