L'automne, la saison des Mantes Religieuses
Les Mantes religieuses sont très présentes au refuge en Automne, j'en trouve un peu partout et tout au long de l'année (immatures ou imagos).
L'accouplement ayant lieu entre août et octobre, les femelles pondent entre 200 et 400 oeufs entre septembre et novembre (sur une tige, une touffe de plantes, une pierre, un pot de fleur, un volet, un chambranle de porte...). Elles sont donc particulièrement présentes et visibles en fin d'année.
Elles affectionnent mes Griffes de sorcière (Carpobrotus edulis)
Les Mantidés (Mantidae) sont une famille d'insectes, sous-classe des Pterygota, super-ordre des Orthopteroidae, ordre des Mantodea.
Ils sont caractérisés par un prothorax allongé, une tête triangulaire, petite et très mobile, des pattes antérieures modifiées en pattes ravisseuses. Les femelles fabriquent une oothèque pour leurs oeufs.
Il existe un dimorphisme sexuel franc pour cette famille (différence de taille d'environ 2 à 3 cm de moins pour le mâle).
Les capacités de camouflage sont très développées.
Pour information, je tiens une fois encore à parler de cette idée reçue que nous nous faisons bien souvent concernant cet animal. Nous lui avons fait à tort la bien mauvaise réputation de cannibale qui s'est répandue comme une trainée de poudre et continue de se répandre... au même titre que les loups mangeurs d'hommes.
Dans la réalité, cette réputation vient du fait que les naturalistes organisent des accouplements en laboratoire, donc dans des conditions bien différentes de leur vie dans la nature.
En effet, la femelle a besoin de manger rapidement après un accouplement et avant la ponte qui lui demande énormément d'énergie. Dans un laboratoire elle est souvent seule avec le mâle dans un insectarium, c'est pourquoi ce sera forcément lui la victime de ses besoins alimentaires ne disposant pas d'autre nourriture nécessaire à proximité. Elle n'a alors pas d'autre choix que de s'en nourrir.
Sur trente accouplements filmés dans la nature, un seul s'est achevé par une scène de cannibalisme par manque de nourriture à proximité.
De plus, les rares foies où elle se livre à ce cannibalisme, c'est avec l'assentiment de son partenaire, qui, aussi faible qu'elle, se sacrifie pour nourrir la mère de ses futurs petits quand les proies se font rares, ce qui lui donne une chance d'assurer sa descendance.
Dans la nature, elle trouve souvent la nourriture nécessaire à proximité et laisse repartir le mâle librement.
A contratio des Empuses (les Diablotins passent l'hiver dans nos plantes, murets, murs...), les Mantes adultes meurent avec les premiers gels.
Les œufs passent alors l'hiver à l'abri dans les oothèques et les larves n'émergent qu'au printemps.
Les jeunes (tout petits et quasi transparents) ressemblent aux adultes, mais ils sont dépourvus d'ailes à leur naissance.
La tête est probablement la partie la plus énigmatique de la Mante. Pendant longtemps nous avons pensé que la mante nous suivait du regard (ce qui semble être le cas sur ces photos avec le petit point noir de l'oeil). La réponse scientifique semble pourtant être différente. En effet, la pupille de la mante étant au milieu de l’œil, peu importe la direction dans laquelle nous la regardons, nous avons toujours l'impression que la pupille se trouve tournée vers nous (comme pour le tableau de la Joconde !). Les scientifique ont finalement découvert que le regard de la mante porte sur 360° et que la pupille reste fixe. De plus, ne possédant pas de paupière, la mante dort "les yeux ouverts".