Rollier d'Europe
Rollier d'Europe
Coracias garrulus - European Roller
(Linnaeus, 1758)
Un oiseau magnifique avec sa coloration typique majoritairement bleue turquoise, brun-roux sur le dos, ses « épaulettes » (petites couvertures alaires) bleu outre-mer et ses rémiges primaires noires. Mais qu'il est casse pieds avec sa fâcheuse tendance à choisir de bien vilains perchoirs ;-(
En parade ou en vol d’intimidation, le dessous des rémiges, irisées, s’illumine d’un bleu électrique sous le rayonnement direct du soleil. En vol, l’aile est caractéristique : les rémiges noires contrastent avec le reste de l’aile et le corps turquoise
Il n'y a aucun dimorphisme sexuel visuel entre la mâle et la femelle. Les jeunes rolliers ne peuvent cependant être confondus. Leur coloration générale brun-verdâtre à vert de gris est caractéristique. Les oiseaux de deux ans peuvent arriver de migration avec des résidus de plumage de première année (tout ou partie des plumes de vol, et certaines couvertures alaires).
En France, c’est toute la frange littorale méditerranéenne et le haut delta du Rhône qu’il occupe de manière éparse. Plusieurs noyaux sont identifiés : canal du Midi, plaine du Roussillon, Vallée des Baux de Provence, Camargue, couloir du Lez, basse plaine de l’Aude, bas Vidourle, Lambesc & la Durance. Les limites de la répartition nationale évoluent ces dernières années du fait de l’actuelle dynamique de la population française, essentiellement dans le haut delta du Rhône (Vaucluse, Drôme), le Gard et les Pyrénées-Orientales où l’espèce conforte son statut. La période postnuptiale est l’occasion de rassemblements parfois importants d’abord sur certaines plaines du secteur occupé, mais également en limite ou en dehors de l’aire de nidification. En hivernage, le Rollier se distribue essentiellement dans la moitié est de l’Afrique
Son comportement de chasse : à l’affût depuis une branche haute, un fil électrique ou un poteau, il part en piqué en rasant le sol, rappelant celui de la Chevêche d’Athéna (Athene noctua) ou d’une Pie-grièche.
En période de reproduction, le comportement de chasse du Rollier et sa nature cavernicole imposent la présence de milieux ouverts vastes avec des postes d’affût et des cavités de nidification. Les éléments suivants du paysage sont donc recherchés : lisières de bois, ripisylve, haie, bosquet, arbre isolé, piquets, pylônes, câbles aériens, mur avec anfractuosités, tertre, falaise meuble…
Pendant la période postnuptiale, les oiseaux se regroupent sur des milieux ouverts tels que friches, prairies pâturées ou prairies de fauche, riches en ressources alimentaires (orthoptères, micromammifères, batraciens, etc.). Les plaines viticoles, les vergers, les cultures et les zones humides sont également visités. Il est donc rare de trouver le Rollier dans un milieu homogène. Il occupe en général l’interface de deux, voire trois milieux généralement arborés (en linéaire ou massifs) et ouverts (prairies, pelouses, sansouires, coussouls)…
Essentiellement insectivore, son régime alimentaire est constitué de gros insectes, arachnides, scolopendres, scorpions, mais également de reptiles, micromammifères et batraciens.
En Languedoc-Roussillon, la proportion de ces types de proies varie beaucoup en fonction de l’habitat fréquenté :
- Près salés/Phragmitaie = 60% batraciens ; 20% Arthropodes (Cigales, Sauterelles...), 10% mammifères (Musaraignes, Muridés), 10% autres.
- Prairies sèches = 90% Arthropodes ; 10% reptiles (Lézards)
Parmi les proies apportées aux poussins, notons la présence de Gastéropodes dont la coquille est l’élément recherché pour un apport de matière minérale.